
Vous l'avez vu. Nous l'avons dit et répété. La saison cyclonique 2018 a été (très) agitée autour des grandes Mascareignes. Avec les passages d'Ava, Berguitta, Cebile, Dumazile et dernièrement Eliakim, les cartes de prévisions Météo-France ont défilé sur les internets… et les simulations de Windy, encore plus. Crée en 2014 sous forme de site, Windy voit devenir son application mobile la plus populaire pour suivre les perturbations tropicales à travers le monde.
Avec ses simulations au design travaillé, Windy se montre au premier regard très abordable. Mais les apparences peuvent-être trompeuses, et comme le rappellent les passionnés de Cyclone océan Indien, "souvent les gens font l'erreur de croire que Windy réalise des prévisions. C'est faux ! Windy n'est qu'une application, qui se contente de reprendre les données de deux modèles de prévision" expliquent-ils dans un article dédié à l'usage de l'application. Les deux modèles en question : l'américain GFS et l'européen IFS (ECMWF).
- À consommer avec modération -
Même si l'application ne réalise pas prévisions, les semi-professionnels comme les professionnels invitent à consulter Windy. À commencer par David Goutx, le directeur interrégional Météo-France Océan Indien : "consultez le site Windy, autant que vous le souhaitez ! Ça vous donne accès à certaines des meilleures simulations météorologiques disponibles actuellement sur le marché, et qui font partie des simulations que consultent les météorologues de Météo-France pour faire leurs propres prévisions. Mais…". Oui, il y a un "mais" :
David Goutx, directeur interrégional Météo-France Ocean Indien, nous donne son avis sur l’application météo Windy #LaReunion pic.twitter.com/XrcT6Z5ckW
— Imaz Press Réunion (@ipreunion) 26 mars 2018
Chez Cyclone OI aussi, l'utilisation de Windy fait partie du quotidien. "L'application Windy est celle que je consulte le plus souvent pour réaliser des prévisions, car elle reprend comme expliqué dans le paragraphe précédent, les deux modèles les plus utilisés pour la prévision cyclonique. Si les programmeurs ont fait cet effort, ce n'est pas pour frimer, mais pour permettre à chacun de comprendre que se baser sur un seul modèle c'est comme essayer de rouler sur un vélo qui n'a qu'une seule roue" estiment-ils.
- Un tutoriel pour comprendre -
Si les explications se sont multipliées chez les principaux acteurs de la météo de l'île ces derniers temps, c'est que les captures d'écran réalisées depuis Windy ont afflué sur les réseaux. Avec un exemple frappant et l'inquiétude montrée par de nombreux internautes suite à cette simulation à J+7 le 15 mars pour le futur-Eliakim :
Si le scenario "du pire" avait été massivement partagé avec la simulation européenne IFS, le modèle américain voyait lui une trajectoire bien moins pessimiste comme le rappelle cette capture d'écran réalisée par Cyclone OI.
Windy prévoit un #cyclone sur l'île de #LaRéunion pour dimanche prochain. https://t.co/alZhuTcrPK pic.twitter.com/CcUaqnYDtU
— Guide Réunion (@GuideReunionFr) 11 mars 2018
L'heure est donc à la pédagogie. Comme l'explique David Goutx dans la video ci-dessus : "ce ne sont que des simulations déterministes, autrement dit qui ne donnent qu'un scénario du futur possible. Alors que pour faire de la météo correctement, il faut regarder toutes les simulations disponibles de tous les futurs possibles".
Des propos complétés par l'analyse de Cyclone OI : "consulter un modèle ne représente qu'une petite partie du processus de réalisation de prévision. C'est pour cette raison que les prévisionnistes existent et qu'on aura toujours besoin de l'analyse humaine pour interpréter et mixer toutes ces données".
Les passionnés d'Actus Météo 974 ont de leur côté réalisé un tutoriel pour mieux appréhender l'outil, et à terme ne plus se fier à une simple capture d'écran.
hf/www.ipreunion.com
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