BTP - Inquiétude des organisations salariales et patronales

Suppression des allocations logement accession : 1800 emplois directement menacés

  • Publié le 10 août 2018 à 02:59
  • Actualisé le 10 août 2018 à 13:50

La Capeb, confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment, a exposé ses inquiétudes face à "l'urgence" des dossiers "en souffrance" à cause de la suppression de l'Allocation logement accession ce jeudi 9 août 2018. Le syndicat patronal était aux côtés des syndicats de salariés la CGTR et la CFDT "car ce problème concerne les patrons et les salariés". Pour eux, si rien est fait, "en octobre il n'y plus de travail" pour les entreprises du BTP sur ce volet. 1800 emplois sont directement menacés. Ils attendent des solutions de l'Etat qui a prévu de dépêcher une mission d'inspection générale des finances le mois prochain.

- Encore 800 dossiers "en souffrance" à la Deal -

La suppression de l'allocation logement accession le 1er février 2018 a fait couler beaucoup d'encre. Les familles modestes en attente de pouvoir accéder à la propriété ont vu leur rêve de devenir propriétaire mis en suspens. Elus, professionnels du bâtiment et familles avaient manifesté leur mécontentement et ont dénoncé "les conséquences désastreuses de la suppression de l'AL Accession".

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Pour la Capeb, confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment, sur les 1400 dossiers de "familles pauvres" souhaitant accéder à la propriété, il en reste 800 qui sont toujours "en souffrance à la Deal (direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement)".

Si ces 800 dossiers ne sont pas débloqués afin que les chantiers puissent démarrer, le syndicat annonce "1800 emplois risquent de disparaître en octobre". Pour eux, "il y a urgence" à ce que des solutions soient trouvées.

- 15 millions d'euros de ligne budgétaire unique à disposition -

Les syndicats évoquent une possibilité existante pour ces dossiers "il y a 15 millions d'euros de ligne budgétaire unique (LBU) provenant de l'Etat". Selon eux, cette LBU, pourrait financer ces 800 dossiers en attente à la Deal et "ne coûterait rien de plus à l'Etat car les sous sont là". Il faudrait simplement que cette ligne budgétaire soit réorientée et que le plafond d'aide de l'Etat pour la construction de logement évolutif sociaux (LES) soit revu "actuellement le plafond d'aide de l'Etat pour la construction de LES est fixé à 50 % du coût de la construction, il faudrait que ce plafond soit revu à 80 voire 85%" selon Raymond Vaïtilingom, secrétaire général de la Capeb.

Cela permettrait de débloquer ces dossiers car "même sans l'AL accession, les familles pourront avoir accès aux prêts bancaires pour leur logement malgré leurs faibles revenus car la part prise en charge par l'Etat serait plus conséquente" explique le syndicaliste. Il l'affirme "on ne peut pas faire de logement très social sans l'aide de l'Etat".

- Une mission d'inspection générale des finances en septembre -

L'Etat a missionné une inspection générale des finances à La Réunion concernant la situation de ces logements évolutifs sociaux. Pour la Capeb, cette démarche de l'Etat est "une bonne chose" et démontre une volonté de "rétablir l'AL Accession sous une autre forme" explique Cyrille Rickmounie, président de la Capeb.

Cependant, l'intersyndicale pointe du doigt l'incapacité de l'Etat à tenir en compte la réalité de la situation à La Réunion. "À La Réunion, l'AL concerne les familles très pauvres, on avait un système vertueux avec l'AL accession qui permettait à ces familles d'accéder à la propriété et de sortir de l'insalubrité".

Les syndicats déplorent que cette mission d'inspection ne prévoit aucune rencontre avec les syndicats de salariés et les syndicats de patrons.

Cyrille Rickmounie explique les deux points abordés lors de cette conférence de presse à savoir l'urgence évoquée par le syndicat  à trouver une solution pour ces 800 dossiers de LES et la mission d'inspection générale des finances. Regardez :

 

- Le bâtiment va mal, et les travaux publics alors ? -

Cyrille Rickmounie l'affirme "les 1800 ouvriers du BTP dont les emplois sont menacés ne pourront pas être absorbés par les chantiers du BTP". La raison ? "il n'y a plus de chantier" poursuit-il. "À moins d'une ouverture de carrière pour le chantier de la NRL", estime-t-il.

Quand on évoque le chantier de la NRL, le président de la Capeb ne se fait pas d'illusion "le chantier de la NRL est à son maximum et on parle même d'arrêter une centaine d'ouvriers".

Le président de la Capeb l'avoue "je n'ai pas fait le point sur les travaux publics car il y a urgence sur les logements évolutifs sociaux". Les syndicats se réservent le droit de mener des actions si rien est fait pour débloquer ces 800 dossiers LES d'ici la mi-septembre./www

sjb/www.ipreunion.com

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