Haro sur le sel, le gras, le sucre, les additifs

La guerre contre la malbouffe commence à l'école

  • Publié le 28 septembre 2018 à 08:18
  • Actualisé le 28 septembre 2018 à 08:19

On n'apprend pas tout seul à bien manger. Dans un rapport publié mercredi 26 septembre, les parlementaires préconisent fortement l'instauration d'une éducation à l'alimentation dès l'âge de 3 ans. "Il était temps" pour le nutritionniste Fridor Funteu, qui rappelle qu'à La Réunion, un élève de CM1 sur quatre serait en surpoids selon une étude de l'ARS et du rectorat de 2016.

"Ne mange pas trop gras, trop sucré, trop salé" lancent les publicités en direction des plus jeunes depuis plusieurs années. Bien mais pas assez. Fruit d’une commission d’enquête présidée par le député Loïc Prud’homme (LFI), le rapport publié cette semaine aura nécessité quatre mois de travail et une quarantaine d’auditions de spécialistes, scientifique, industriels, distributeur, ONG, ministres… Si l’industrie agroalimentaire est dans le collimateur des parlementaires, l’école l’est également.

En effet, le rapport préconise  de renforcer "l'éducation à l'alimentation", en rendant cet enseignement obligatoire au plus tard dans l'année scolaire 2019-2020. Pour Fridor Funteu de L'Institut régional d'éducation à la nutrition (IREN), c'est un bon début : "Nous avons enfin des mesures qui prennent en compte l’environnement alimentaire. A l’IREN, nous le répétons depuis longtemps : l’école doit être au centre du dispositif de prévention de l’obésité. Il faut faire en sorte que l’enfant découvre le goût, qu’il soit éduqué à la consommation, il faut promouvoir les aliments locaux…" Le rapport estime qu'il faudrait au minimum au moins une heure par semaine,  de la maternelle au collège. Dès l'âge de trois ans, l'enfant sera ainsi sensibilisé au bien manger. Un très bon âge pour le nutritionniste, "la fenêtre pour l’éducation alimentaire la plus efficace c’est entre 3 et 6 ans. Si on rate ce coche, ça devient très compliqué."

Ce travail commence par faire comprendre aux parents que le goûter est inutile, "c’est un désordre alimentaire."Et là encore les écoles doivent s’emparer de cette question, "nous avons des enfants qui prennent six repas par jour. Six !, s'inquiète le nutritionniste. Comment stabiliser l’obésité ? Il faut sécuriser le temps scolaire."

Sur la question des goûters à l’école, lire aussi => Santé - Un petit-dejeuner complet, un point c'est tout

Des restaurants scolaires plus adaptés

Ces heures d'enseignement seront complètement inutiles si elles ne sont pas accompagnées d'un exemple concret : dans les restaurants scolaires, le repas de midi devra faire partie du programme et être sain et équilibré. "Pour le déjeuner, l’enfant doit trouver sur la table un repas d’application, confirme Fridor Funteu. Celui-ci doit lui permettre de comprendre ce que veut dire manger sain et équilibré. Si on lui propose n’importe quoi, il va intégrer que c’est quelque chose de normal !" Fruits, légumes, féculents... la cantine doit éveiller le goût des enfants. Mais bien manger ne fait pas tout: pour le nutritionniste, il y a aussi "le plaisir et la convivialité. On ne devrait pas dire cantine mais restaurant scolaire, et leur aménagement devrait être revu. L’enfant doit comprendre que bien se nourrir est important." Les mots ont un sens, même quand il s'agit de bien se nourrir.

nt/www.ipreunion.com

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