Le Portois d'adoption avait été enlevé par le groupe islamiste Ansaru en 2012

L'ex-otage français Francis Collomp est décédé

  • Publié le 13 juin 2019 à 02:32
  • Actualisé le 13 juin 2019 à 15:31

L'ex otage français Francis Collomp est décédé ce mercredi soir 12 juin 2019 des suites d'une longue maladie. Il était âgé de 70 ans. Le mercredi 19 décembre 2012 cet ingénieur, marié à une Réunionnaise et résidant alors au Port, avait été enlevé par le groupe islamiste Ansaru dans le nord du Nigéria. Il se trouvait dans l'Etat de Katsina, frontalier du Niger où il travaillait pour la société Vergnet spécialisée dans les énergies renouvelables. Il était parvenu à s'enfuir en novembre 2013 après 11 mois d'une détention très pénible (Photo archives rb/www.ipreunion.com - Lors du retour à La Réunion de Francis Collomp le 25 novembre 2013)

Dans un communiqué publié ce jeudi matin, le maire du Port, Olivier Hoarau, écrit : "Portois d’adoption, Francis Collomp a été un homme au parcours de vie exceptionnel. Professionnel talentueux et reconnu, son destin a pris une tournure tragique en 2013. Otage du groupe islamiste Ansaru dans le nord du Nigéria, les conditions extrêmement difficiles de sa détention et la nature rocambolesque de son évasion témoignent d’un courage et d’une force de caractère exceptionnels". Le maire portois ajoute "le conseil municipal et moi-même adressons nos très sincères condoléances à son épouse, sa famille et à tous ses proches. Nous leur assurons notre entier soutien dans cette épreuve".

Pour rappel, Francis Collomp, 63 ans à l'époque, avait été enlevé à Rimi, à 25 km de Katsina. Les ravisseurs étaient au moins au nombre de trente, et ont attaqué la résidence où logent les ingénieurs de Vergnet. Lors de leur opération, ils avaient tué un agent de sécurité et un voisin, tous deux Nigérians, et ont grièvement blessé un policier.

Le rapt s'était produit alors que l'ingénieur était de retour à Rimi depuis quatre semaines après six mois passé en famille à La Réunion.

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C'est le début de long mois d'angoisse pour son épouse, Anne-Marie Collomp, et sa famille. A La Réunion en général et au Port en particulier une grande solidarité se met en place. Plusieurs actions de soutien à Francis Collomp sont organisées.

La première preuve de vie de l'ingénieur n'arrivera que le vendredi 27 septembre 2013, 283 jours après son enlèvement.

Ansaru diffuse une vidéo où l'on voit l'otage lire un texte en anglais. Il appelle notamment les gouvernements français et nigérian à ouvrir des négociations en vue de sa libération. Pendant toute la séquence vidéo un homme en arme se tient derrière lui.

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Quelques semaines plus tard, le samedi 16 novembre 2013  Francis Collomp parvient à s'enfuir dans des conditions "dignes d'une roman d'aventures" commente François Hollande alors Président de  la République. C'est lui qui donnera à Anne-Marie Collomp tous les détails de l'évasion de l'ingénieur. 

Francis Collomp prend la fuite le samedi 16 novembre pendant la prière de ses geôliers. "Ils priaient toujours pendant quinze minutes et là, ils n'avaient pas verrouillé la porte de la cellule. Donc pendant qu'ils priaient, je suis sorti et je me suis mis à courir. J'ai arrêté un taxi-moto et je lui a demandé de m'emmener au poste de police le plus proche", explique l'ex-otage.

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Francis Collomp arrive en Métropole lundi 18 novembre 2013. Il est accueilli sur la base aérienne militaire de Villacoublay par le Premier Ministre de l'époque  Jean-Marc Ayrault, par son épouse, Collomp ainsi que ses frères et soeurs

L'ex-otage "a perdu 30 kilos" mais "il garde un mental très solide grâce aux exercices intellectuels et physiques" qu'il a pratiqués en captivité. "La façon dont il a saisi l'opportunité de s'évader montre à quel point il a gardé un esprit combatif", souligne Didier Le Bret, alors directeur du centre de crise du ministère français des Affaires étrangères.

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Il faut dire que Francis Collomp s'est préparé méthodiquement à ce jour, en entretenant sa forme physique avec un véritable entrainement de sportif : le Français marchait 10 à 15 kilomètres par jour, en tournant en rond dans sa cellule
Il écrivait régulièrement dans un carnet de route, comme pour analyser et attendre le bon moment. "Pendant que je faisais ce sport, ça me permettait d’envisager des scénarios d’escapade" raconte l'ingénieur. "J'ai pensé à m'évader dès que j'ai été enlevé" ajoute-t-il.

Il prépare son évasion en affaiblissant le fil de fer qui verrouillait sa cellule. Grâce aux raies de lumière sous la porte il arrive à repérer les différentes phases du rituel des ablutions avant la prière du soir. Et il a choisi le moment opportun de ces ablutions pour pousser la porte d'un grand coup et s'enfuir

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Francis Collomp et son épouse sont de retour à La Réunion le lundi 25 novembre 2013. Ils sont accueillis par une plusieurs dizaines de personnes à l'aéroport Roland Garros.

Le couple reprend doucement sa vie d'avant l'enlèvement. Puis Francis Collomp écrit "L'évasion", un livre témoignage publi" en 2015 où il raconte sa captivité. Un projet de film est lancé. Il n'est pas encore concrétisé.

A son épouse, à sa famille et à ses proches Imaz Press présente ses condoléances attristées

mb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Techer, depuis son mobile
Techer, depuis son mobile
4 ans

Condoléances à la famille.
Quelqu'un rempli de courage, de foi et de force s'en va. Que son âme repose en paix.