Notre île en troisième position

À La Réunion les grossesses sont plus précoces qu'en Métropole

  • Publié le 14 septembre 2019 à 11:27

Dans une enquête publiée le jeudi 12 septembre 2019 par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), on apprend que La Réunion est l'un des départements de France le plus touché par le phénomène de naissances précoces. Notre île est en troisième position après la Guyane et Mayotte. À La Réunion, pour 5,68 % des naissances, la mère a moins de vingt ans, c'est bien au-dessus du niveau national qui est en dessous de 2%. Comment l'expliquer ? L'étude réalisée au niveau national ne donne pas de réponse. Mais plusieurs pistes sont envisagées pour comprendre le phénomène...

En 2018, 759 000 bébés sont nés en France et dans l’étude, l’Insee indique que la part de naissances précoces diminue, une tendance entamée il y a déjà plusieurs décenies "depuis plus de trente ans, les maternités précoces sont rares et représentent moins de 3 % des naissances en France métropolitaine."

La Réunion dans le top 3

En 2018, 11 700 naissances étaient des maternités précoces, soit des mères âgées de moins de vingt ans. Les territoires ultramarins viennent gonfler ces chiffres avec dans le top trois, la Guyane (10,19% de naissances précoces), Mayotte (9,90% de naissances précoces) " les naissances précoces sont les plus fréquentes dans les DOM. En 2018, 10,2 % des naissances en Guyane sont précoces et 9,9 % à Mayotte " détaillent les statisticiens. C’est aussi dans ces deux départements que la part des jeunes femmes parmi la population féminine est la plus importante : respectivement 9,4 % et 9,9 % des femmes ont entre 15 et 19 ans.

La Réunion arrive à la troisième position avec 5,68% de naissances précoces.

Sur le territoire hexagonal, les départements du nord de la France sont aussi concernés, le Pas-de-Calais, l’Aisne, Ardennes, on compte autour de 3% de naissances précoces. Dans une large zone traversant la France depuis la région Grand Est jusqu’à la Charente, et enfin dans le sud, dans les Pyrénées Orientales et l’Aude (2,2 %). À titre de comparaison, en 2018, l’Insee comptabilisait 0,8% de naissances précoces en Île-de-France.


À noter, 96 % des naissances précoces ont lieu hors mariage, contre 60 % pour l’ensemble des naissances.

Naissances précoces plus fréquentes, comment l’expliquer ?

L’étude ne le précise pas mais ces naissances précoces plus fréquentes dans les territoires ultramarins seraient liés à une conjonction de plusieurs facteurs, c’est ce qu’indiquent Laurence Pourchez et Sandrine Dupré dans leur étude "les grossesses chez les mineures à La Réunion."

• un facteur culturel : les grossesses menées de " bonne heure ", souvent à un âge inférieur à 20 ans sont très valorisées. S’ajoute à cela, des histoires de familles, souvent nombreuses.

• un facteur sociétal : dans les classes sociales modestes, les cas de maternité précoce sont plus fréquents. À noter qu’à La Réunion, 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le taux d’emploi des 15-24 ans est presque deux fois moins élevé à La Réunion qu’au niveau national, et le taux de chômage est plus important, en particulier pour les jeunes filles.

• Une mise en couple précoce.

•un facteur psychologique : le désir de créer une famille idéale, de compenser un manque d’affection ressenti durant l’enfance.

• un facteur éducatif : une institution scolaire qui tend à négliger les projets professionnels des élèves issus des cycles courts.

Dans une étude publiée en 2012, l’observatoire régional de la santé indiquait "les mères réunionnaises ont leur premier enfant en moyenne à 25,6 ans (27,5 ans en métropole). Un tiers des mères a moins de 25 ans.En 2010, 529 mères mineures ont accouché (dont 30 avaient moins de 15 ans). Après une forte augmentation entre 1997 et 2001, où le nombre d’accouchements de mères mineures avait atteint 650, la tendance est à la baisse ces dernières années."

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