
Deux nouveaux bateaux
Un premier bateau nommé Azamara, navire de croisière de pavillon maltais et appartenant à l'opérateur Celebrity Cruises, était censé arriver à La Réunion le dimancher 1er mars. C'est pourtant le samedi 29 février qu'il accostera au port est.
En provenance d'Afrique du Sud, il devait dans un premier temps faire escale à Fort Dauphin, dans le sud de Madagascar. Les autorités sanitaires malgaches ont fait savoir qu'aucun passager ne pourrait débarquer avant que les contrôles sanitaires ne soient correctement effectués. Les services sanitaires de la Grande île souhaitaient notamment réaliser des prises de température à bord du navire.
Le paquebot transportant 2.800 passagers, l'armateur a estimé que ces contrôles occuperaient toute la journée d'escale à Fort Dauphin. Il en a conclu que l'arrêt serait incommodant. Le paquebot a donc fait route directement vers La Réunion et arrive avec un jour d'avance.
Un second navire nommé Sun Princess, de pavillon britannique et appartenant à la société de croisière Princess Cruises, a quant à lui été refoulé de Madagascar, le 13 février 2020. Selon le média malgache Moov, les autorités malgaches ont estimé que le délai entre son escale en Thaïlande et l'arrivée à quai malgache n'était pas suffisant. Le délai d'incubation du coronavirus étant en effet de deux semaines, les services sanitaires demandaient minimum 15 jours entre ces deux escales.
Dans un communiqué publié par Moov, Princess Cruises a confirmé qu’un responsable de la santé : "avait refusé l’entrée à Sun Princess au seul motif que 13 jours plus tôt, le navire avait fait escale à Phuket en Thaïlande, il n’y avait pourtant aucun problème de santé à bord pour justifier un refus de débarquer". Dans un premier temps, l'autorisation d'accoster a pourtant été accordée, avant d'être bel et bien refusée. "Le gouvernement ne voulait prendre aucun risque par rapport à la menace de propagation du coronavirus", a déclaré le ministère de la Santé publique.
Les 2.500 passagers de cette croisière n'ont donc pas fait escale à Madagascar, et le bateau a fait route vers l'Afrique du sud où il est arrivé le 17 février. Il se dirige désormais vers La Réunion où il est attendu lui aussi le dimanche 1er mars.
Les dockers sont inquiets
Les dockers du port est ne cachent pas leur panique. Lors d'une réunion qui s'est tenue ce jeudi 27 février en compagnie de la direction du Grand Port maritime, ils ont fait part de leurs inquiétudes. C'est la CGTR ports et docks qui a demandé à rencontrer la direction. Une délégation constituée d'une quinzaine de personnes a été reçue dans l'après-midi.
Les représentants des dockers ont demandé à ce qu'il y ait davantage de contrôles sanitaires sur les voyageurs mais aussi sur les équipages. En effet lors de la réunion, ils ont fait remarquer qu'il y avait régulièrement des changements d'équipages. Les croisières pouvant durant une cinquantaine de jours, certaines personnes descendent du bateau lors d'escales, tandis que de nouveaux personnels y montent, comme ce fut le cas en Afrique du Sud pour l'Azamara.
La CGTR demande à ce que soient vérifiés la nationalité et la provenance des passagers ainsi que les derniers lieux visités, afin de déterminer si les voyageurs ont transité par des zones à risque ou non.
La délégation estime avoir eu une très bonne écoute de la part de la direction du Grand Port Maritime, qui s'est dite consciente des dangers que ces arrivées de bateaux pouvaient représenter. Direction qui doit désormais rencontrer la préfecture au cours d'une réunion qui se tient ce vendredi 28 février dans la matinée. La CGTR a manifesté son intérêt de participer à cette rencontre. La direction du Grand Port maritime en profitera en tout cas pour transmettre leurs demandes de contrôle auprès de la préfecture.
La préfecture et l'ARS annoncent de nouvelles mesures
Dans un communiqué publié ce jeudi 27 février, le préfet de La Réunion Jacques Billant et la directrice de l'Agence régionale de santé Martine Ladoucette ont déclaré de concert prendre les dispositions nécessaires face à l'épidémie mondiale de coronavirus, en adéquation avec les recommandations de l'Organisme mondiale de la santé (OMS).
Ils ont également annoncé plusieurs mesures, afin de mieux se préparer à d'éventuels futurs cas de coronavirus. La Réunion est pour l'instant épargnée.
Parmi ces annonces, un renforcement de la préparation au CHU Felix Guyon, afin de "garantir les mesures de protection nécessaires", mais également " l'accompagnement des établissements de santé de deuxième niveau qui pourront être mobilisés en seconde intention".
La communication générale sur cette maladie devrait également s'améliorer avec la diffusion "en temps réel" d'informations "aux professionnels de santé, au grand public" et à la presse via des conférences régulières. Un numéro vert départemental devrait aussi être mis en place, complétant alors le numéro national.
Des contrôles insuffisants pour plusieurs élus
Plusieurs élus réunionnais sont montés au créneau, appelant à un renforcement des contrôles sanitaires. Le député LFI Jean-Hugues Ratenon et de nombreux candidats aux municipales ont publié des communiqués demandant au préfet de prendre des "mesures pour protéger La Réunion".
Le maire du Port Olivier Hoarau a pour sa part publié une lettre destinée au préfet dans laquelle il se dit "interpellé par les professionnels qui oeuvrent sur site (le port) et la population". Le maire portois et candidat aux municipales demande au représentant de l'Etat "quelles sont les mesures appliquées pour répondre au risque d'introduction du Coronavirus dans (notre) île".
L'arrivée du Costa Mediterranea ce mercredi 26 février a entraîné une vague d'inquiétude et de mécontentement. Des milliers de messages, parfois haineux et xénophobes, ont envahi les réseaux sociaux. Les internautes réclamaient notamment le départ immédiat du paquebot, le confinement des passagers et fustigeaient "l'incompétence et l'irresponsabilité des pouvoirs publics". Une vingtaine de personnes se sont aussi rassemblées devant le quai pour protester contre le débarquement des voyageurs.
mb / mm / www.ipreunion.com / [email protected]
Pour aller plus loin :
Coronavirus : Maurice ferme ses frontières aux voyageurs venant de régions contaminées
14 Commentaire(s)
Ou incompétence des pouvoir public.
La France prends 23 cas en 24 h et nous on acceuil la mort, et on parle de guérison. Faudrai changé ce mot par patient non contaminé.
On devrais avoir une delegation autonome de la reunion sur des sujet aussi grave et mortel. Et pas être d'accord. De consigne oms ou Ars
Ce Notre problème par rapport aux iles voisins.
On devrais nous protège et pas pense que à taxes.
Tous facons Chaque cas perdu un impôt de moin.
Pondre des loi de restriction. MAIS
Tous mort qui paye?