Nouvelle route du littoral

Exploitation des carrières : chronologie d'un fiasco annoncé

  • Publié le 16 avril 2020 à 02:58
  • Actualisé le 16 avril 2020 à 06:34

La bataille des carrières n'en finit plus pour la Nouvelle route du littoral. Ce mardi 14 avril 2020, le Conseil d'état a annoncé avoir décidé de ne pas répondre favorablement à la demande du ministère de l'Agriculture, le conseil régional de La Réunion et la Société de concassage et de préfabrication de la Réunion, qui souhaitaient faire annuler une ordonnance ayant suspendu en avril 2019 un arrêté préfectoral autorisant à exploiter la carrière de Bois Blanc à Saint-Leu. Un nouvel échec qui vient s'ajouter aux (très) nombreux autres essuyés par les partisans de l'exploitation des carrières au rang desquels des blogueurs aboyeurs subventionnés (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Cela fait plusieurs mois que la Région et le groupement gesticulent pour tenter d'éviter les problèmes : après des turbulences avec les transporteurs, qui avaient menacé de tout bloquer si la situation ne s'améliorait pas pour eux, tout était revenu au calme. En effet, le 20 janvier dernier, un protocole a finalement été signé entre la Région et le groupement pour maintenir le marché de la digue.

La question de l'approvisionnement en roches massives reste cependant en suspens : s'il a été décidé en octobre – après une énième menace de blocage des transporteurs - que les 2,6 millions de tonnes d'andains disponibles dans les champs réunionnais seraient utilisés, aucune d'autorisation d'exploitation n' été délivrée par la DEAL Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).

- Annulation du schéma départemental des carrières de 2014 -

Jusqu'à la décision du conseil d'Etat de ce 3 avril, le dernier épisode de cette débâcle en cours remontait à juillet dernier : c'est à ce moment-là que le Conseil d'Etat s'est prononcé sur l'annulation définitive du schéma départemental des carrières.

Le 24 juillet, la haute juridiction a donc rejeté le pourvoi en cassation de l'Etat et de la Région contre l'annulation de ce schémadatant de 2014. Un revers de taille pour la partie digue qui reste à construire. Un nouveau document a donc été présenté, prévoyant l'inscription de deux carrières, Bois Blanc et les Lataniers.

Les enquêteurs ont rendu leur rapport concernant ce projet de modification, en y apportant un avis favorable, mais avec des recommandations. Parmi elles, un "risque juridique" puisque le schéma départemental des carrières (SDC) actuel n'est pas en accord avec le SAR (schéma d'aménagement régional).

A noter que l'Autorité environnementale s'est prononcée le 23 octobre 2019 sur la procédure de modification du schéma départemental des carrières (SDC) que l'Etat a lancé début juillet, pour y intégrer Bois Blanc. Celle-ci estime qu'il est d'abord nécessaire de réaliser une expertise environnementale

- Cour d'appel et pourvoi en cassation -

L'Etat avait déposé un pourvoi en cassation contre l'annulation, prononcée par la cour d'appel de Bordeaux le 29 mai 2018, en août de la même année.

Selon un rapport au préfet établi par la Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, ce pourvoi en cassation présentait une possibilité d'issue favorable et notamment le fait que "la cour d'appel a dénaturé les faits, les espèces concernées n'étant pas à proximité immédiate de zones habitées ou d'espaces sensibles."  

La cour d'appel de Bordeaux, en annulant l'arrêté du préfet, avait abrogé le schéma départemental des carrières (SDC) de 2014. Un schéma qui incluait quatre nouvelles carrières à exploiter pour l'approvisionnement du chantier de la Nouvelle route du littoral.

Pour la DEAL, ce pourvoi était "l'opportunité de casser un arrêt qui impacte le calendrier du chantier de la nouvelle route du littoral, et qui risque de faire jurisprudence pour les autres carrières". Un avis qui n'était pas partagé par le rapporteur public qui avait donc demandé la confirmation de l'annulation.

- Des travaux entamés et arrêtés le jour-même -

Pour rappel, le tribunal administratif avait rendu le lundi 29 avril 2019 sa décision suspendant les autorisations d'exploitation de la carrière de Bois Blanc et le défrichement du site. La procédure avait été enclenchée par la mairie de Saint-Leu et la Srepen (Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement - Réunion Nature Environnement).

Les travaux menés par la SCPR, l'entreprise autorisée à exploiter la carrière de Bois Blanc avaient été interrompus dès le jeudi 9 janvier 2019, le jour-même où ils avaient débuté. Le chantier avait été stoppé par la préfecture après une rencontre avec le collectif Touch pa Bout Roch.

C'était pourtant la préfecture elle-même, à l'époque dirigée par Amaury de Saint-Quention, qui avait émis l'autorisation d'exploitation dans un arrêté le 29 décembre 2018. Il s'était notamment appuyé sur l'avis favorable (mais consultatif) émis le 9 novembre 2018 par la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites.

- Des associations qui prônent le tout-viaduc -

L'autorisation d'exploiter la carrière avait été accordée pour quatre ans et demi à la société de concassage et de préfabrication de La Réunion . La SCPR avait déposé sa demande fin mars 2016.

Plusieurs associations s'opposent depuis le début à la réalisation de la digue, qu'elles estiment dangereuse pour l'environnement. Elles plaident en faveur de la construction d'une route en tout viaduc.

A noter que la Région a été épinglée par la Cour des Comptes en novembre 2019 pour le gouffre financier engendré par la NRL. La dette de la Région Réunion a explosé entre 2015 et 2018. Cette dernière a augmenté de 108% sur la période, passant de 588 millions d'euros en 2015 à plus de 1,2 milliard d'euros en 2018. "Une augmentation essentiellement due aux dépenses relatives au chantier de la Nouvelle route du littoral" soulignait la CRC il y a quelques mois.

Aujourd'hui, aucune exploitation de la carrière n'est donc possible. C'est de ce site que devaient être extraites les roches massives nécessaires à la construction de la partie digue de la Nouvelle route du littoral. Cette portion du chantier va de La Possession à La Grande Chaloupe.

- Blogueurs aboyeurs -

Sans doute croise-t-on les doigts maintenant à La Région pour que l'exploitation des andains en provenance des terrains agricoles sera autorisée.

C'est la seule piste restant à la pyramide inversée, siège de la collectivité régionale, pour essayer de sortir de ce gigantesque fiasco financé par des fonds publics. Lesquels servent aussi à abreuver les blogueurs aboyeurs prêts à éructer au doigt et à l'oeil (enfin pas tout à fait) pour défendre l'indéfendable

En toute indiginité, en toute malhonnêté. Et au final en toute logique. Car pour se comporter autrement il aurait fallu que ces blogueurs éructeurs subventionnés connaissent le sens des mots dignité et honnêteté.

Mais cela, comme le chantier de la NRL, relève de la gageure...

as /mb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
18 Commentaires
Ti Léon
Ti Léon
4 ans

Je n'y connais pas grand chose, mais si on prélève les andains, n'y a-t-il pas des risques de coulées de boue ou de glissements de terrain ?

guru bois d'olives
guru bois d'olives
4 ans

Réunion de promesses Â" tordues Â" avec les transporteurs la veille des municipales ! Qu'en est il? Chantier la i demarre PU même, i rode somin pou cour' karté la mairie SIN DNI, masques i sa arrivé avant second tour pour distribuer lo pép d'en bas. Creole lé vilain Monsieur Robert, créole lé pi couillon- Nou sa fé pli à où bagages pou REST' TON KAZ à zamais.

Speedy
Speedy
4 ans

Encore un article pour susciter de la rancune et des attaques électoralistes, politciennes contre Didier Robert. Décidément, IPR est acharné. Du vrai journalisme bien neutre quoi, qui rend compte bien sû de l'actualité aux Réunionnais. Mon oeil !

Caillou
Caillou
4 ans

Vous confirmez bien votre plaisir d'écrire ce que pour vous est la vérité.

Papillon diurne
Papillon diurne
4 ans

Remporter une élection (notamment dans le vilain jeu d'une triangulaire de vengeance remontant à mars 2004...), avec 11,38% des inscrits au 1er tour soit 62 324 voix en suffrage exprimé/550 000 électeurs inscrits environ !) est une chose, exercer une responsabilité (même locale) est une autre...Quoi qu'il advienne, les CL ne sont ni plus ni moins qu'un démembrement consenti de l'État en temps de paix...

Valirun
Valirun
4 ans

Cette route est comme tout ce qui se fait sur notre île, d'abord les intérêts personnels et cupides, et jamais l'intérêt général! Amateurs bonimenteurs!

Jacques
Jacques
4 ans

C'est parce que j'accuse les vrais coupables (transporteurs) que vous ne publiez pas ?Aucune insulte pourtant dans mes propos, du factuel, prouvable et rien d'autre." Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire Â"Ça devrait être ça, un journaliste. (Bonjour, nul besoin de vous emporter, les commentaires doivent d'abord être validés avant d'être publiés, ce qui peut parfois prendre quelques heures. Belle journée à vous Jacques - webmaster)

La Touffe
La Touffe
4 ans

Je suis heureux de vous lire IPR. Enfin, parlons ouvertement de cette escroquerie qu'est Zinfos 974. Pierrot Dupuy restera à jamais un blogeur qu'il le veuille ou non, un journaliste raté, un polémiste tout juste digne d'une salle de PMU, bref, un pauvre type qui aurait du rester à la CB plutôt que de venir "sur la toîle", comme on dit chez les boomers de son genre. Exprimer autant d'idées de réac risibles et de servilité honteuse pour un homme de son âge est vraiment un triste spectacle. Continuez, vous êtes utiles, vous.

VANDAS VANDAS PAS
VANDAS VANDAS PAS
4 ans

Fiasco de roches massives- fiasco des masques- fiasco des aides aux entreprises- fiasco de la continuité territoriale avec des agents qui se sont servis par millions d'euros dans le budget de nos impots- fiasco de la mobilité et des aides étudiantes- fiasco pour la SPL des musées régionaux et un salaire de 6800â"¬/mensuel- fiasco pour le compte sequestre- fiasco pour les emplois verts- fiasco car grâce aux gilets jaunes il est surveillé - fiasco des 2000 bus- fiasco de la demie route qui ne se terminera JAMAIS- fiasco en tout au final- bravo IMAZ PRESS - Notre lecture du matin c'est vous! Life is beautiful, 2021 approche à grand pas......

T ou le la don
T ou le la don
4 ans

Encore et encore et re encore et rererereencore

Jacques
Jacques
4 ans

S'il vous faut des coupables, ce sont les transporteurs.Ils ont fait un chantage monstre auprès de la Région pour avoir une partie du gâteau, et la seule chose qu'on à trouvé pour les contenter, c'est le transport des roches pour faire cette digue fiasco.Nous sommes dans la panade à cause d'une minorité d'aboyeurs profiteurs, bloqueurs de chemin.

Pirouette
Pirouette
4 ans

tres Bonne chronologie c'est tout à fait ça .la réunion a la chance d'avoir un homme politique aussi déterminant que lui dans l'impasse la plus total la seule remarque positive c'est qui donne et qui donne et qui donne à ses amis

Barbara
Barbara
4 ans

IPR tu devrai être content, le blogueur, comme tu dis, te rend hommage en reconnaissant de fait que tu n'es pas acheté par la Région

Bleck Le Roc, depuis son mobile
Bleck Le Roc, depuis son mobile
4 ans

C'était cousu de fil blanc depuis le début c'est pour cela que certains hommes d'affaires réunionnais ont depuis, investi dans des carrières à Madagascar et ailleurs...

Mèt ankor !
Mèt ankor !
4 ans

Oté Imaz Press, mette encore la pa sé ^^

Vérité
Vérité
4 ans

De toute façon cette route ne se fera pas !

Toutou à son maître
Toutou à son maître
4 ans

Les chiens aboient, la caravane passe. Continuez à faire du bon boulot IPR et laissez les autres aboyer

CHABAN
CHABAN
4 ans

En toute indiginité, en toute malhonnêté
Cela devrait être inscrit sur son blog, son vrai leitmotiv
Bravo et continuez à faire votre travail (Merci pour votre confiance Chaban, prenez bien soin de vous - Webmaster)