
"La République n'effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle ne déboulonnera pas de statues" avait asséné Emmanuel Macron lors de sa dernière intervention télévisée le dimanche 14 juin. Mais déboulonner une statue, est-ce vraiment raser la personne de l'histoire ? Certainement pas. Il n'y a qu'à regarder en Italie ou en Allemagne, il n'y ni statue de Mussolini, ni statue d'Hitler en vue. Et pourtant, les livres d'histoire abreuvent de leur parcours.
Pour autant, il reste vrai que la réelle problématique ne réside pas vraiment dans le fait d'enlever ces statues - ou non -, de l'espace public. Le vrai problème, c'est que son nom, à part à La Réunion, personne ne le connaît. On pourrait – et devrait, certainement – retirer sa statue de la place publique. On devrait aussi la transférer dans un musée, et recontextualiser qui il était. Mais cela changerait-il le fait que la France détourne volontairement le regard de son passé colonialiste – et donc raciste ?
La France pourrait se débarrasser de toutes ces statues honorant des racistes notoires, de Gallieni à Colbert en passant par Mahé Labourdonnais, cela ne changerait en rien le fait que nos livres d'histoire restent désespéramment vides quand il en vient au passé colonialiste du pays. Si la traite négrière est survolée, elle ne parle que du commerce triangulaire transatlantique, sans même aborder l'océan Indien. Et le poids de la France dans ce commerce, et sa propre exploitation d'esclave sur ses terres, est largement tue.
- Les jeunes réunionnais sciemment privés de l'enseignement de leur histoire -
A La Réunion même, les professeurs de collège et lycée sont invités à intégrer des exemples locaux lorsqu'ils traitent de l'histoire française. Mais il n'y a rien d'obligatoire, et beaucoup de jeunes Réunionnais ne connaissent finalement que très peur leur propre histoire puisqu'elle n'est pas obligatoirement enseignée et renseigner.
Alors s'il serait de bon goût de ne pas saluer la mémoire d'esclavagistes, il serait encore mieux de pouvoir lire leur histoire dans des manuels scolaires. Leur vraie histoire.
Lire aussi : Tribune libre de Prosper Eve, professeur d'histoire moderne : "à propos de Mahé"
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6 Commentaire(s)
On explique qui était napoleon mais on ne brÃ"le pas sa maison en corse !!!!
C est n importe quoi de vouloir effacer notre histoire , il y a trop de choses qui ne nous ont pas plu !!!