Le nombre d'hospitalisations reste stable

Covid-19 : plus aucune déprogrammation d'opérations "non-essentielles"

  • Publié le 13 octobre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 13 octobre 2020 à 07:00

Plus aucune déprogrammation d'opérations non-urgentes n'est prévue à La Réunion, assurent le CHU et l'agence régionale de santé (ARS). S'il la reprise de l'épidémie en août et septembre avait poussé les autorités sanitaires de l'île à décaler ce type d'opérations et fermer des blocs afin d'anticiper une éventuelle hausse des hospitalisations et des réanimations dûes à la Covid, il n'en est rien aujourd'hui. Le nombre de lits est largement suffisant et le taux d'occupation est stable. (Photo rb/www.ipreunion.com).

A La Réunion, "il n'y a plus de déprogrammation d'opérations non-urgentes actuellement en cours", nous indique le CHU de La Réunion, tout comme l'ARS qui appuie cette affirmation : "il n'y a pas d'instruction visant à une déprogrammation des interventions chirurgicales".

Certaines opérations dites "non-essentielles" avaient en effet été déprogrammées dans un premier temps au moment du rebond épidémique observé à partir d'août 2020, avec une fermeture de huit blocs opératoires au CHU, la moitié au CHU nord, l'autre au CHU sud, soit "30% des capacités opératoires" rappelle l'ARS. Un dispositif d'anticipation, bien que les places en réanimation étaient encore nombreuses. Rien à voir non plus avec le report d'opérations non-essentielles déjà effectué lors du confinement, "parce qu'on était en situation d'urgence au niveau national" précise le CHU.

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- Un nombre d'hospitalisations stable -

La situation semble beaucoup plus stable désormais. "On est plutôt sur une circulation en baisse même si on est en zone d'alerte", commente Reuben Veerapen, vice-président du Conseil de l'Ordre des médecins de La Réunion. "Le nombre d'hospitalisations en réanimation continue de baisser et le nombre d'hospitalisations reste stable, aux alentours d'une cinquantaine, soixantaine" remarque-t-il. Les derniers chiffres, communiqués par l'ARS ce lundi 12 octobre, font en effet état de 54 hospitalisations dont 11 en service de réanimation. "C'était 17-18 il y a une quinzaine de jours" précise le docteur.

Pas besoin donc de déprogrammer des opérations non-essentielles, selon le chirurgien. Une situation contraire à celle de la Métropole "où on commence à saturer en service de réanimation avec une situation exponentielle".

Les chiffres réunionnais sont "essentiellement dûs au fait que la population est très respectueuse de l'ensemble des règles et des mesures barrières", insiste Reuben Veerapen, louant les effets du masque et des gestes barrières.

Ce qui n'a pas empêché l'ARS de lancer, début septembre, une vaste campagne de contre la Covid (et la dengue) face à un éventuel laxisme des Réunionnais quant au respect des règles sanitaires. Le docteur François Chièze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l'ARS, remarque à la fois une "prise de conscience" de la population "dans les supermarchés ou pharmacies où le relâchement n'existe pas. Par contre, dans des regroupements scolaires ou en extérieurs, il peut y en avoir un, bien que ça n'ait pas de valeur statistique". Les procédures sont pourtant lourdes de conséquence pour l'élève concerné, mais pour aussi ses camarades et le personnel enseignant.

Maintien des distances barrières, port du masque et lavage de mains, autant de mesures essentielles à la stabilisation de ces chiffres, estime le médecin, rappelant : "nous sommes sur une tendance très fragile, du fait des clusters et du maintien d'une ciruclation virale réelle".

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L'ARS se félicite cependant de l'efficacité de son dispositif de contact-tracing : entre "40 et 45% des personnes contrôlées positives étaient déjà identifiées comme des personnes contacts", nous dit-on.

- Pas de plan blanc envisagé -

La situation contraste fortement avec la Métropole. Ainsi, l'ARS des Hauts-de-France demandaient aux hôpitaux "les plus en tension de se préparer à des premières mesures de déprogrammations", le 9 octobre dernier. Et dans le sud de la Métropole, ce sont les agglomérations de Montpellier et Toulouse qui viennent de passer en alerte maximale, préfigurant un possible plan blanc, relatent nos confrères de La Dépêche, ce lundi 12 octobre. La semaine dernière, l'ARS d'Ile-de-France a justement déclenché un "plan blanc renforcé" anticipant un afflux important de nouveaux malades Covid-19.

Pourtant, le passage à un plan blanc pourrait avoir des effets contre-productifs à La Réunion. Au moment de sa mise en place, lors du confinement, "on a constaté un vrai retard de prise en charge de certains patients qui ne voulaient pas se faire opérer par crainte de contracter la Covid, d'autres simplement parce qu'ils ont respecté les consignes de confinement ou qu'ils ne voulaient pas surcharger les services, même ceux qui avaient des pathologies graves" se souvient Reuben Veerapen.

Ce retard a encore des effets aujourd'hui : "toutes les opérations non-urgentes n'ont pas encore été rattrapées", informe quant à lui le docteur François Chièze.

Prises en charge deux ou trois mois plus tard, certaines pathologies avancées avaient dépassé le stade d'intervention, rendant compliquée l'opération. L'occasion pour Reuben Veerapen de rappeler "qu'il ne faut pas avoir peur de la Covid, les filières de soin sont sécurisées". Avis aux patients souffrant de graves pathologies : "même s'il y a un épisode de Covid, il ne faut pas se dire qu'on va surcharger le système de soin, il faut quand même aller se faire soigner, aller voir son médecin traitant ou son spécialiste en temps et en heure, et faire les examens programmés".

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