Augmentation des violences

Collectif Elianna : 40 associations réunies pour la protection de l'enfance

  • Publié le 3 avril 2021 à 02:59
  • Actualisé le 3 avril 2021 à 07:23

Le collectif Elianna est désormais une association officielle, déclarée en préfecture. 40 associations y sont rassemblées dans un même but : la protection de l'enfance. Le combat s'élargit autour de la sphère familiale et touche désormais les drogues, l'inceste ou les violences intrafamiliales. Cette alliance entre associations paraît plus que jamais indispensable alors que les violences sur les enfants ont augmenté de 30% pendant le confinement à La Réunion. (Photo photo RB imazpress)

Depuis sa création, le collectif Elianna ne cesse de s'agrandir. Aujourd'hui il rassemble 38 associations réunionnaises et 2 associations en Métropole.

"Créé par plusieurs membres, le collectif vise à réunir et fédérer un maximum d'associations, pour réfléchir et agir sur la thématique de la protection de l'enfance à La Réunion" nous explique Jessy Yong Pen, présidente du collectif.

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- Florilège de compétences -

Des associations de lutte contre les addictions aux drogues ou à l'alcool ont rejoint les rangs du collectif Elianna. "Ces associations ne font pas forcément spécialisées dans la protection de l’enfance, mais leur complémentarité est essentielle puisqu’elles touchent à la sphère familiale", indique Jessy Yong Pen. 

À La Réunion, 80% des violences intrafamiliales ou des violences sur un enfant s'accompagnent "d'une addiction à l’alcool, au zamal ou à l’artane", ajoute la présidente du collectif. "La petite Elianna, 2 ans, dont le collectif porte le nom, est l’une de ces victimes. La Saint-andréenne a perdu la vie le 28 mars 2018, sous les coups de son beau-père, alcoolique."

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Une association de défense et de sensibilisation à l’autisme ainsi que d’autres associations de lutte contre les violences intrafamiliales, les violences conjugales et l’inceste ont rejoint l’équipe. Une réunion est organisée le samedi 10 avril 2021. "Elle permettra à ces associations membres de réfléchir ensemble sur la question de l’enfance et de la famille à la Réunion" précise Jessy Yong Pen.

- Trois nouveaux projets sur la table -

Le collectif Elianna souhaite obtenir une table ronde avec le Département (partenaire principal), le rectorat mais aussi des représentants de la justice et des forces de l’ordre, en compagnie d'autres associations. "Le but est de remonter tous les cas concrets que nous avons sur le terrain, être entendu et pouvoir avancer." 

Le collectif souhaite également mettre en place des "permanences Elianna", qui pourraient être installées dans chaque commune. "Ces permanences seront un lieu d’écoute, d’orientation et un espace de résilience pour les enfants victimes, encadrés pas une psychothérapeute."

L'objectif final du collectif, c'est la création de "la journée départementale de la protection de l’enfant à La Réunion". Une journée mondiale de l’enfance, qui a lieu le 20 novembre, existe déjà. Néanmoins, le collectif Elianna estime que la prévention à destination des jeunes victimes n'est pas suffisante. Cette journée serait également "l’occasion de proposer à la justice de sortir de ses murs et de venir rencontrer les enfants et les sensibiliser avec l’aide des associations."

- Sensibiliser sur les réseaux -

Face à la réussite de la page Facebook Metooinceste974, le collectif souhaite le décliner en Metooviolencesurlesenfants. Les victimes de harcèlement scolaire ou de violences intrafamiliales pourront s’exprimer de façon anonyme sur la page Facebook et se faire aider par le collectif.

Pour rappel, "deux à trois témoignages de victimes d’inceste sont publiés par jour sur la page Metooinceste974", indique Jessy Yong Pen. Un outil essentiel pour libérer la parole des victimes.

mmo/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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