Justice

Affaire d'injures raciales publiques : Brigitte Bardot condamnée à 20.000 euros d'amende

  • Publié le 4 novembre 2021 à 20:38
  • Actualisé le 12 mai 2022 à 07:11

Le tribunal judiciaire de Saint-Denis a condamné, ce jeudi 4 novembre 2021, à 20.000 euros d'amende pour injures raciales publiques. Son attaché de presse Bruno Jacquelin, jugé pour complicité, s'est vu signifier une peine de 4.000 euros d'amende. Le 7 octobre dernier, le parquet avait requis 25.000 euros d'amende à l'encontre de l'ancienne actrice et et 5.000 euros contre son collaborateur. Dans une lettre adressée au préfet en mars 2019 et envoyée à plusieurs médias, Brigitte Bardot s'était insurgée contre la détresse animale à La Réunion et avait qualifié les Réunionnais "d'autochtones qui ont gardé leurs gènes de sauvages", de "population dégénérée" aux "réminiscences de cannibalisme" vivant dans "l'île du diable". (Photo d'illustration AFP)

Pur rappel, le jeudi 7 octobre 2021, Brigitte Bardot a été jugée pour injures raciales publiques. Après plusieurs renvois, le procès s'est tenu en l'absence de la principale intéressée. Ses avocats et celui de son attaché de presse Bruno Jacquelin étaient également absents. Parmi les plaignants ce jour, SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) mais aussi la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels tamouls de La Réunion et le député Jean-Hugues Ratenon.

Le grief d'injure publique avait été retenu par le parquet, la lettre ayant été conscienceusement envoyée à des médias, "dans l'objectif de la diffuser". 25.000 euros d'amende avaient été requis à l'encontre de Brigitte Bardot, et 5.000 euros d'amende contre Bruno Jacquelin. , qui a demandé la relaxe de Brigitte Bardot et celle de Bruno Jacquelin. Maître Catherine Moissonnier, qui a assuré la défense de Brigitte Bardot et de Bruno Jacquelin à la place de ses collègues parisiens, avait demandé la relaxe de ses deux clients.

Lire aussi - Injures raciales publiques : 25.000 euros d'amende requis contre Brigitte Bardot

- "Racisme évident" -

Dans une lettre destinée au préfet de La Réunion en mars 2019, à l'époque Amaury de Saint-Quentin, Brigitte Bardot s'élevait contre la "barbarie" des Réunionnais.es envers les animaux. "Monsieur le Préfet, (...) Cette île qu’ils appellent "l’île du diable" est la seule parmi tous les départements et territoires d’outre-mer français qui continue à se conduire aussi sauvagement avec les animaux" écrivait aussi l'ancienne star.

"J’ai honte de cette île, de la sauvagerie qui y règne encore, des risques que prennent les êtres humains qui tentent au péril de leurs vies de sauver des chiens, des chats pris pour cible par une population dégénérée encore imprégnée des coutumes ancestrales, des traditions barbares qui sont leurs souches" ajoutait-elle encore. "Vous (le préfet, ndlr) autorisez les fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrandes à leurs Dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins… d’où les attaques ! Tout ça a des reminiscences de cannibalisme des siècles passés et devraient être INTERDITES" achevait-elle enfin.

Lire aussi - Indignation après les attaques racistes de Brigitte Bardot contre les Réunionnais

C'est un "racisme évident" qu'ont alors dénoncé les avocats des parties civiles le 7 octobre. Le courrier montre "une attitude d'hostilité répétée" à laquelle s'ajoute "une profonde ignorance de l'histoire de La Réunion" avait affirmé Maître Fabrice Saubert. "Elle est inculte, ignare, il faut le dire. Elle parle de réminiscences de cannibalisme, là ce sont des réminiscences de pensée colonialiste ! On est en 2021 ça suffit" avait quant à lui fustigé Maître Alex Vardin. Maître Philippe Pressecq avait insisté sur le caractère "public" de cette injure raciale : "une lettre ouverte est destinée à être lue". Celle-ci avait été envoyée par Bruno Jacquelin à plusieurs médias.

Maître Catherine Moissonnier avait estimé que ces reproches étaient injustifiés. Elle avait nié l'injure publique, la lettre n'ayant été envoyée qu'à certains journalistes, et avait défendu le combat de sa cliente. La détresse animale, "c'est une réalité à La Réunion" avait martelé l'avocate.

Lire aussi : Maltraitance animale à La Réunion : le vrai du faux

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
6 Commentaires
Caroline
Caroline
2 ans

Il n y a que la vérité qui blesse.Heureusement Mme Bardot est très fortunée. Elle a de plus une réputation mondiale de grand soutien à la cause animale et de lutte contre la barbarie qui s'abat chaque jours sur de pauvres bêtes. Le buzz et le fric recherchés par ces mmisérables,pour ne pas dire mminables, detracteurs n y feront rien.

mamy
mamy
2 ans

je soutien brigitte bardot elle dit ce que tout le monde pense tous bas

Jo heyle
Jo heyle
2 ans

Que la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Mais je soutiens B.B pour son courage et son franc perlé . Ce que font ces gens ne peut quand même pas être apprécié

Missouk
Missouk
2 ans

Elle va donc faire appel de cette décision. Puis, si elle encore déboutée en appel, elle ira en cour de cassation. Cette dame ayant 87 ans, et beaucoup d'argent, elle n'en a pas grand chose à faire de cette décision...

Alfredo
Alfredo
2 ans

Mais alors je vais porter plainte à chaque fois qu'on m'injurie sur mon origine ethnique à la Réunion, je vais devenir millionnaire !

la vérité si je mens !
la vérité si je mens !
2 ans

Un argent de poche pour celle là pour avoir causer trop fort dans le poste.A son âge, elle aura du temps pour se refaire une santé où sa langue à fourcher Alléluia !