Violences sexistes

Féminicide : Lise-May, tuée par son ex-compagnon à Saint-Joseph

  • Publié le 8 novembre 2021 à 02:59
  • Actualisé le 8 novembre 2021 à 06:30

Lise-May, une mère de trois enfants âgée de 55 ans, est décédée sous les coups de son ex-compagnon ce samedi soir 6 novembre 2021. Le drame s'est déroulé à Jean-Petit, Saint-Joseph, au domicile de la victime. Victime de violences conjugales pendant 35 ans, elle avait décidé de quitter son compagnon il y a deux mois. Celui-ci l'a poignardé, après plusieurs semaines de harcèlement.

L'auteur présumé de l'agression, son ex-compagnon, a tenté de mettre fin à jours après l'avoir tuée. Il a été "évacué vers un centre hospitalier afin d'y subir une intervention chirurgicale, son pronostic vital étant engagé" a indiqué la procureure Caroline dans un communiqué publié dimanche matin. Une enquête a été ouverte pour "faits de meurtre sur conjoint" a précisé le parquet.

Selon des proches de Lise-May se sentait menacée depuis la séparation du couple il y peu de temps. Elle aurait d'ailleurs déposé des mains courantes auprès de la gendarmerie, indiquent les mêmes sources.
 
C'est la seconde fois en quelques mois qu'un féminicide se produit à La Réunion. En mars,  un homme de 85 avait poignardé à mort son épouse de 78 ans et leur aide à domicile, une femme âgée de 57 ans.  

Selon les chiffres des autorités judiciaires, La Réunion est le troisième département le plus violent de France envers les femmes. Chaque jour, ce sont sept plaintes qui sont déposées pour violences conjugales. Entre 2019 et 2020, le nombre de dépositions de plaintes a augmenté de 13%. En 14 ans, ce sont 51 femmes qui ont été victimes de féminicide. 38% d'entre elles avaient signalé leur bourreau à la justice, d'après une étude de 2019 sur les féminicides à La Réunion.

Une étude diffusée le 25 novembre 2020 indiquait par ailleurs que près de 15% des Réunionnaises en couple avaient été victimes de violences conjugales lors des douze derniers mois. Entre 2016 et 2018, cinq décès faisant suite à ces mêmes violences avaient été recensés sur l'île.

- De nombreuses réactions -


Ce meurtre a une nouvelle provoqué la consternation des associations et représentants politiques. Rapidement, le maire de Saint-Joseph Patrick Lebreton a indiqué que "devant cette terrible nouvelle, l'équipe municipale est mobilisée pour apporter son soutien à la famille et aux proches". "Je veux témoigner ma profonde sympathie et mon soutien aux trois enfants de la victime, à sa maman, âgée, à ses sœurs et à toute sa famille, durement éprouvés. Tout comme les riverains et voisins pour qui j'ai une pensée émue" a-t-il ajouté.

"Nous sommes profondément attristés par ce douloureux drame familial tant pour les enfants que pour les proches à qui nous présentons nos sincères condoléances. Nos services seront présents à leurs côtés" a déclaré de son côté Cyrille Melchior, président du Département.

La présidente de Région, Huguette Bello a elle aussi réagi. "Rien au monde ne peut justifier cet acte de barbarie qui a enlevé la vie à une fille, une mère, une voisine dont les qualités relationnelles, la bienveillance et la gentillesse n’étaient plus à démontrer au sein de son entourage dans le quartier de Jean Petit, atterré par ce drame sanglant" a-t-elle déclaré.

"Je vois le sourire tendre de Lise-May sur la photo publiée dans la presse et je ne peux m’empêcher de penser avec une vive douleur à toutes ces femmes qui perdu leur vie parce qu’elles ont décidé de prendre leur liberté et de vivre leur vie autrement. Agissons ensemble pour protéger les femmes contre toutes formes de violences !" a-t-elle rajouté.

"On savait qu’elle risquait de mourir, elle avait prévenu les forces de l’ordre. C’est avec une grande tristesse que nous apprenons la mort de Lise-May, sauvagement poignardée" a dénoncé ’Union des Femmes Réunionnaises (UFR). " Ce meurtre vient rallonger la liste insupportable des féminicides. Lise-May comme de nombreuses victimes avait dénoncé les violences et les menaces. Elle avait alerté sur le danger qu’elle encourait. Elle en était consciente. Elle a vécu ses derniers instants dans la terreur et la douleur" s'est-elle indignée.

Lise-May est la 98ème femme à mourir sous les coups de son (ex)compagnon en 2021. Une seconde femme a été retrouvée assassinée à Marseille, dans l'Hexagone, portant à 99 le décompte des victimes. Selon le ministère de l'Intérieur en 2020, 102 femmes et 23 hommes avaient été tués au sein de leur couple.

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2 Commentaires
Jo974
Jo974
2 ans

Tout le monde est scandalisé, horrifié, etc ' mais que font les pouvoirs publics pour protéger les victimes qui osent porter plainte.

Charité Hospotal
Charité Hospotal
2 ans

quand une femme prévient la loi les flics etc.... RIENah oui ces flics stars du SUD devant les pubs Boites pour checker les PASS!mais on entend pas une femme en détresseBRavo a notre SYSTEME