
Ce mardi 4 janvier 2022 dans un entretien avec les lecteurs du journal Le Parisien, vous avez lancé : "les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie".
Que vous est-il arrivé Monsieur le Président ?
Que vous est-il passé par la tête pour insister : "la quasi-totalité des gens (..) ont adhéré" à la vaccination, c’est une toute petite minorité qui est réfractaire (…) "Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage".
A quoi pensiez-vous lorsque vous avez ajouté : "il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…"
Comment osez-vous Monsieur le Président ?
Comment osez-vous vous abaisser à un tel niveau d'insulte dans un débat aussi important que celui portant sur la pandémie et les moyens de s'en protéger ?
Comment osez-vous mépriser à ce point toute une partie de la population française, toute une partie de la France, qu'elle soit minoritaire ou non ?
Certes, vous n'en êtes pas à votre premier coup d'essai, Monsieur le Président. En cinq ans de mandature vous avez enchaîné les petites phrases méprisantes.
A un chômeur qui se plaignait de ne pas trouver d'emploi, vous avez osé répondre : "je traverse la rue, je vous trouve du travail". Vous avez aussi osé comparer les Français à "des gaulois réfractaires au changement". A propos des plus défavorisés vous avez osé lancer : "on met un pognon de dingue dans les minima sociaux". Vous avez aussi osé parler des "gens qui ne sont rien".
Florilège édifiant, Monsieur le Président, quant à l'estime dans laquelle vous tenez vos compatriotes, autant ceux qui vous ont élu que les autres.
- Idylle de courte durée -
Mais, la proximité de la présidentielle aidant, vous avez eu l'air, Monsieur le Président, de vouloir faire amende honorable.
Le mercredi 15 décembre 2021 dans entretien accordé à TF1/LCI, vous vous êtes livré à une sorte de mea culpa. Vous vous êtes laissé aller à reconnaître la maladresse de certaines de vos petites, et intolérables, phrases. Vous avez même confié avoir "appris à mieux aimer les Français".
L'idylle a été de courte durée, Monsieur le Président, elle s'est fracassée sur les écueils de votre inadmissible et honteuse irrévérence.
Ce mardi face aux lecteurs du Parisien tout s'est passé comme si vos scandaleuses sorties précédentes n'étaient qu'une répétition générale avant de manifester votre mépris suprême pour ces "Gaulois réfractaires" "qui ne sont rien", qui coûtent "un pognon de dingue" et qui ne veulent pas "traverser la rue".
Alors oui, Monsieur le Président de la République, le combat contre cette épidémie est une lutte collective.
Oui Monsieur président de la République vous pouvez légitimement estimer que ceux réfractaires au vaccin manquent à leur devoir de solidarité vis-à-vis de la Nation, vis-à-vis des autres Français.
Oui l’instauration d’un pass vaccinal peut sembler être une mesure pertinente.
Oui tout doit être mis en œuvre pour préserver la santé des Français.
Non, mille fois non, ces arguments ne peuvent pas déboucher sur cette volonté assumée, affichée, répétée d’"emmerder" certains Français.
- Pitoyable et pathétique -
Cette attitude est indigne du Président de la République que vous êtes et elle vous dessert au plus haut point.
Vous voulez empêcher les Français non-vaccinés d'"aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon" ? Vous avez seulement réussi à renforcer vos adversaires politiques qui se sont empressés – à raison -, de condamner vos propos.
Vous voulez "emmerder" les Français non-vaccinés ? Vous avez surtout réussi à liguer contre vous tous les démocrates, y compris les plus farouches défenseurs du vaccin et du pass vaccinal.
Vous voulez "continuer à emmerder" les Français non-vaccinés ? Vous ne réussissez qu'à prouver votre incapacité à prendre de la hauteur.
Pitoyable et d'autant plus pathétique qu'au final vous n'assumez pas jusqu'au bout. Devant le tollé soulevé par vos déclarations, Christophe Castaner - l'ex ministre de l'Intérieur qui a cautionné en votre nom de nombreuses violences policières commises pendant la crise des Gilets jaunes -, a affirmé que vous avez paraphrasé Georges Pompidou.
Faux, Monsieur le Président. En 1966 Georges Pompidou, alors Premier ministre, a effectivement lancé : "arrêtez donc d'emmerder les Français". Il s'adressait, en privé, à Jacques Chirac, à l'époque jeune fonctionnaire de 34 ans venu lui apporter à signer des dizaines de décrets administratifs.
Aucun rapport, Monsieur le président, avec votre sortie publique dirigée contre plusieurs millions de Français.
Pourtant cette allusion à Pompidou a été reprise par votre Premier ministre Jean Castex, qui a défendu vos propos. "Ce qu'a dit le Président de la République, je l'entends partout" a-t-il affirmé devant le Sénat ce mercredi, quand votre porte-parole Gabriel Attal a posé cette question rhétorique aux journalistes, à la sortie du Conseil des ministres, avant d'y répondre lui-même : "qui emmerde qui aujourd'hui ? Ce sont ceux qui s'opposent au vaccin".
- Très envie de vous "emmerder" dans quelques mois -
Ne cherchez pas non plus, Monsieur le Président, une similitude entre vous et un grand homme d'Etat qui affirmait parfois "les Français sont des veaux".
Autre époque, autre personnalité. Autre stature.
Cet homme-là, Monsieur le Président, s'appelait Charles de Gaulle, le général de Gaulle, héros de la Seconde guerre mondiale, héros de la France libre, héros de la libération, garant de la grandeur de la France, fondateur de la 5ème République. Vous ne vous reconnaissez pas dans ce protrait, Monsieur le président ? C'est normal...
Car voyez-vous, Monsieur Macron, la France ne se préside pas pour faire plaisir aux uns et "emmerder" les autres.
La France se préside et se gouverne avec la volonté de protection, de développement, de rayonnement du pays et de bien-être de son peuple, dans le respect de l'autre, de tous les autres.
Vous devriez réfléchir à cela, Monsieur Macron, à quelques mois d'une présidentielle pour laquelle vous dite "avoir envie" de vous présenter.
Pensez vraiment à faire vos excuses à ces Français, vaccinés ou non, que vous venez d'offenser gravement. Pensez-y très sérieusement, Monsieur Macron, sous peine que ces Français-là aient, eux aussi, très envie de vous "emmerder" dans quelques mois…
mb/www.ipreunion.com / [email protected]
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Les labos vont frotter les mains