Ibrahim Patel "espère que 2013 sera meilleure que 2012"

La CCIR resserre les boulons

  • Publié le 29 janvier 2013 à 17:24

Ibrahim Patel, président de la CCIR (chambre de commerce et d'industrie de La Réunion) a présenté ce mardi 29 janvier 2013 ses voeux à la presse. Il a notamment émis le souhait que 2013 soit meilleure que 2012, mais n'a pas caché ses craintes. "2013 sera plus difficile que 2012. Tous les indicateurs montrent que l'on ne se dirige pas vers de beaux jours", a déclaré Ibrahim Patel. Le bilan 2012 a également été abordé, ainsi que les orientations pour 2013. Par ailleurs, si la CCIR n'a pas de problèmes financiers, elle compte bien poursuivre dans cette direction grâce, entre autres, à une réorganisation de ses services.

Si Ibrahim Patel "espère que 2013 sera meilleure que 2012", le président de la chambre de commerce et d’industrie de La Réunion ne se fait pas d’illusions, vu le contexte économique et social actuel. "Tous les indicateurs montrent que l’on ne se dirige pas vers de beaux jours. Aujourd’hui, on a 1 000 chômeurs de plus par mois. A ce rythme-là, on aura au minimum 12 000 chômeurs de plus à la fin de l’année", note-t-il. Par ailleurs, il a souligné qu’il y avait eu davantage de fermetures d’entreprises en 2012 que d’ouvertures. Selon lui, ce phénomène va s’accentuer en 2013.

Ibrahim Patel s’est félicité d’avoir mené à bien la réforme portuaire et de la sortie de la concession de l’aéroport Roland Garros. Il a indiqué que cette sortie a engrangé 7 millions d’euros pour la CCIR, ce qui a permis de gonfler le budget, même si la chambre consulaire ne connaît pas de problèmes financiers.

Pour consolider ce budget, des mesures ont été prises, notamment une réorganisation de fond des services, qui est basée sur trois axes : la maîtrise du budget, la maîtrise de la masse salariale et la mutualisation des compétences. Il n’est pas question d’un plan social, mais Ibrahim Patel a précisé qu’il n’était pas question non plus d’embaucher quelqu’un s’il y a déjà du personnel compétent et qualifié à la CCIR. "Il fallait mettre les gens à la bonne place, on l’a fait", a-t-il souligné. Le président de la CCIR a d’ailleurs profiter de cette occasion pour présenter son nouveau directeur général des services, Patrick Honorine, et de son nouveau directeur de cabinet Ludovic Serre.

La bonne maîtrise du budget, elle, passe entre autres par la récupération de ce qui appartient à la CCIR, notamment en ce qui concerne le foncier. En 2011, la chambre consulaire avait adopté le principe de requalification des baux de la ZIC n°1 au Port. Ibrahim Patel a déclaré que le problème était "quasiment réglé". 90% des dossiers sont régularisés. Les entreprises dont le loyer était de 19 centimes/m2/mois, sont passées d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) à un bail commercial. Ainsi, les loyers ont augmenté, ce qui a permis à la CCIR d’engranger 1 million d’euro supplémentaire sur l’année 2012.

Sur l’ensemble de La Réunion, 380 hectares appartiennent à la CCIR. "On découvre des choses tous les jours. Récemment, on a découvert que la CCIR avait encore 27 000m2 dans la ZIC du Port, mais également à la Plaine des Palmistes et à Mafate", a indiqué Ibrahim Patel. Il a ajouté que la CCIR allait prochainement lancer deux appels d’offres : l’un concerne un terrain de 10 000 m2 à Saint-Pierre, et l’autre un foncier de 3 000m2 à proximité de la Halle des manifestations au Port.

Parmi les grands projets de 2013, Ibrahim Patel a annoncé l’organisation d’un salon du BTP et des services associés qui devrait se tenir au cours du dernier trimestre à la Halle des manifestations du Port ou au Parc des expositions à Saint-Denis. L’objectif de ce salon sera la relance du BTP par les grands chantiers, la relance de la commande publique et le lancement d’un programme de formation. "Il faut donner aux entreprises réunionnaises l’occasion de prendre toute leur place sur les grands chantiers que sont la nouvelle route du littoral et l’aménagement de l’aéroport. Sans cela, il y a un bon nombre d’entreprises réunionnaises qui vont disparaître", a déclaré Ibrahim Patel.

Autre projet : l’ouverture d’une école supérieure de commerce à Saint-Pierre au deuxième semestre 2013, qui viendra en complément de l’école de gestion et de commerce (EGC) de Saint-Denis. Cette nouvelle école sera parrainée par l’école supérieure de commerce de Grenoble. Ibrahim Patel a évoqué d’autres projets, comme celui d'une aide du CRITT (centre régional d'innovation et de transfert de technologie) aux entreprises alimentaires de La Réunion, ou encore le renforcement des relations avec l’Inde.

Sur le bilan 2012, Ibrahim Patel s’est félicité d’avoir redonné aux entreprises réunionnaises l’envie et le goût de revenir vers la CCIR", cela grâce notamment à la création des maisons de l’entreprise dans l’Ouest et l’Est de l’île pour aider au mieux les entrepreneurs, et grâce à la mise en place d’événements tels que les assises du commerce ou le forum économique des îles de l’Océan Indien.

Ibrahim Patel s’est aussi félicité d’avoir eu une année record en matière de collecte de la taxe d’apprentissage. Ce sont 6 000 entreprises qui ont choisi la CCIR pour verser leur contribution, contre 4 500 l’année précédente, ce qui a rapporté 11 millions d’euros à l’institution.

Petit bémol concernant 2012 : les mesures prises suite aux manifestations contre la vie chère n’ont pas été favorables aux petits commerces, qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 30%, a souligné le président de la chambre de commerce.

A noter enfin que la CCIR s’est félicité d’avoir sorti le port de Saint-Gilles de son déficit en deux ans. Reste désormais à régler le problème du port de Sainte-Marie, où "on ne pourra pas sortir jamais sortir du déficit", a déclaré Ibrahim Patel. La CCIR envisage ainsi de se séparer cette année du port de Sainte-Marie. Des discussions sont en cours avec la Cinor (communauté intercommunale du Nord) à ce sujet.

En fin de conférence de presse, Ibrahim Patel a rappelé que la crise avait bien touché La Réunion, avec -30% de chiffre d'affaires pour les commerçants et -30 à -50% pour le BTP. Il a aussi rappelé que "les gens n'ont plus le même pouvoir d'achat qu'auparavant". En ces temps de crise, il a salué la création d'un "RSA jeunes". "Cette allocation va créer du pouvoir d'achat", a-t-il dit.

www.ipreunion.com

 

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