Nouvelles restrictions

Pass sanitaire : les acteurs touristiques redoutent une faible affluence en août

  • Publié le 17 juillet 2021 à 09:26
  • Actualisé le 17 juillet 2021 à 10:27

Suite aux annonces du gouvernement sur l'extension du pass sanitaire aux restaurants, aux salles de cinéma, de spectacles, de sports, mais aussi aux hôtels et hébergements à compter du 21 juillet 2021, l'île de La Réunion risque de voir son taux d'affluence baisser pour le mois d'août. Les restaurateurs et autres structures accueillant du public pour des activités touristiques (parapente, plongée, hélicoptère...) craignent d'avoir du mal à se relever après cette nouvelle restriction. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le pass sanitaire, mis en place dans les lieux de culture et de loisirs dans un premier temps à partir du 21 juillet, sera étendu à de nombreux lieux début août à commencer par les bars et les restaurants. Les établissements recevant du public devront alors mettre en place un protocole sanitaire strict visant à vérifier à l'entrée les tests PCR négaifs ou les attestations de vaccination des clients.

Ibrahim Patel, président de la chambre de commerce et de l'industrie de l'île de La Réunion (CCIR) s'attend à une baisse colossale de l'affluence dans les lieux touristiques : "nous avons déjà eu des annulations pour le mois d'août essentiellement. Pour l'instant, c'est surtout les agences de location de voitures qui en pâtissent le plus. Ils dénombrent entre 20 à 30 % d'annulations pour le mois d'août" nous explique-t-il.

- Une nouvelle organisation - 

Pour Patrick Serveaux, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), le pass sanitaire va être compliqué à mettre en place. "Cette mesure va à l'encontre du côté convivial que l'on peut retrouver dans les restaurants. Cela va leur demander des manoeuvres complémentaires. Imaginez une brasserie avec une clientèle importante, c'est une charge de travail supplémentaire que de contrôler tous les clients." 
 
En plus de s'organiser autrement, certaines structures devront employer du personnel. "Certains n'ont pas les moyens pour recruter. Je pense qu'ils ne pourront pas tous se relever de cette ultime restriction" redoute Patrick Serveaux. 
 
Les salles de mariage vont également devoir annuler certains de leurs événements. "On passe de 2.000 personnes à 50 personnes autorisées dans la salle, cela poser un problème", affirme Ibrahim Patel en dénombrant déjà plusieurs annulations. 
 
- Un changement de clientèle -
 
A cause de la crise sanitaire et des nombreuses restrictions, les structures recevant du public ont notamment remarqué un changement de leur clientèle : "nous accueillons surtout les locaux. Nous avons de moins en moins de touristes qui viennent de Métropole par exemple. Cela s'explique par la saison de l'hiver austral, moins propice à la venue des touristes, mais aussi et surtout par les restrictions. Les touristes ont trop peur de voyager et de rester bloqués, et de ne plus pouvoir rentrer chez eux", regrette la direcion du Dina Morgabine, chaîne d'hôtels-restaurants-spa à La Réunion.
 
Pour la compagnie d'ULM Félix, la clientèle reste aussi très locale. "D'habitude 80% sont des touristes étrangers ou de Métropole. Là nous sommes obligés de travailler avec les locaux, sinon nous allons faire faillite", explique la gérante de la structure. Elle ajoute : "nous avons perdu plus de 50% de notre chiffre d'affaires à cause de la crise sanitaire." Pour eux, l'extension du pas sanitaire ne devrait pas faire plus de dégâts "puisque nous avions déjà très peu de réservations".
 
Même constat pour Ascendance Parapente Réunion. "C'est très calme par rapport aux autres années, nous sommes censés être en haute saison, mais nous attendons toujours les clients" nous dit la direction.
 
Le club de plongée O Sea Bleu a vu son chiffre d'affaires baisser drastiquement. "La saison vient de commencer mais on n'a aucune réservation. Avec les motifs impérieux, le pass sanitaire, on ne s'en sort plus" regrette le gérant de la structure. Contrairement à ses confrères, il n'a pas vu sa clientèle changer : "avec la réouverture de l'aéroport, les locaux rentrent voir leur famille. Mais peu de touristes se rendent à La Réunion, il y a trop de contrainte."
 
- Des mesures qui restent flouent -

Les hôtels, comme le "Ness by D ocean" ou le "Dina Morgabine" n'ont pour l'instant pas noté une baisse de leur clientèle suite aux annonces sanitaires. Pour l'heure les hôtels ne semblent pas concernés directement par l'extension du pass mais les annulations en chaîne des futurs voyageurs pourraien jouer sur la fréquentation de ces établissements.

"Pour l'instant, aucune annulation pour le mois de juillet et août. Par contre nous sommes harcelés d'appels tout au long de la journée, des clients qui veulent savoir comment cela va se passer, comment nous allons nous organiser etc. Pour l'instant, nous leur répondons que nous ne savons pas car nous n'avons aucun texte de loi, aucune consigne, rien", s'agace l'une des réceptionnistes du Ness by D ocean.

Pour l'instant, les professionnels du tourisme attendent certaines précisions sur l'accueil des clients, avant de pouvoir s'organiser. Pour Ibrahim Patel, l'organisation semble difficile pour ces professionnels du tourisme. "Il y a déjà une jauge de 35% à respecter, par exemple pour les salles de spectacle ou pour les cinémas. Maintenant, il va falloir aussi faire attention au pass sanitaire. Cela va réduire l'affluence." 

Faute de rentabilité, certaines structures pourraient ne pas rouvrir. Le président de la CCIR s'inquiète notamment pour les salles de cinéma qui ont leur plus grosse période d'affluence en juillet et en août. Celles-ci sont directement concernées par la mise en place du pass le 21 juillet.

- Incitation à la vaccination -

Patrick Serveaux et Ibrahim Patel tiennent tous deux à rappeler l'importance de la vaccination pour un retour à la vie normale. "J'encourage vivement la population réunionnaise à se faire vacciner. Nous n'en sortirons pas autrement" estime le président de la CCIR.

Pour lui cependan, difficile d'arriver à un taux de vaccination aussi important sur un délai aussi court. "Une fois que nous aurons atteint l'immunité collective, peut-être qu'on pourra supprimer le pass sanitaire, mais il va falloir du temps." Il ajoute : "ce pass sanitaire, finalement, c'est un peu le ticket pour notre liberté, c'est une incitation à la vaccination mais pour pouvoir voyager, pour pouvoir retourner au restaurant... pour une vie meilleure".

jb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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11 Commentaires
Baloo974
Baloo974
2 ans

Pour la compagnie d'ULM Félix : "Là nous sommes obligés de travailler avec les locaux, sinon nous allons faire faillite"... Obligé ''' Heureusement que nous sommes là !

Dom974
Dom974
2 ans

Le vaccin, un pass pour une retour à une vie normale ' Les morts des effets secondaires on en parlent pas. Pourtant on connais tous des gens qui ont eu d'énormes problème avec le vaccin.

GERARD97460
GERARD97460
2 ans

Je trouve cela juste un peu normal qu'il n'y a pas de touristes dans tous les hôtels du monde, je suis bloqué depuis presque deux ans FRANCE parce qu'il n'y a pas de vol à destination du pays où j'habite depuis que je suis à la retraite, pour moi impossible de rentrer chez moi à Dumaguete, je ne peux pas faire autrement pour l'instant, même en louant un jet privé il lui sera interdit d'atterrir sur aucune piste de ce pays pour me déposer.J'ai déjà tout essayé et pour moi il faut attendre que cela soit possible de le faire pour pouvoir rentrer chez moi à la maison et le jour que la situation se débloquera il me faudra un pass sanitaire pour rentrer au pays et être vacciner.A la Réunion la population se trouve toujours plus touché par les interdictions, mais c'est partout pareil, il faut juste apprendre à être un peu plus prudent et se protéger pour ne pas attraper ce virus et ces variants qui courent beaucoup plus vite que nous.Il faut juste vous dire que vous ne pourriez plus voyager vers la FRANCE si vous n'avez pas de pass sanitaire pour le faire et même aller dans les grandes surfaces il vous sera interdit, il faut juste rester chez vous à la maison.Vivement que cette loi soit voter pour que tous les français puissent se taire une bonne fois pour toute.

Liberte
Liberte
2 ans

Adieu restaurant hôtel cinéma et autres Ce sera sans nous ! on s en passera

Manipulation
Manipulation
2 ans

Si le vaccin était vraiment fiable et mis en place tout à fait normalement et honnêtement comme n'importe lequel traitement médical, ils n'auraient nullement besoin d'user de stratèges ni d'autorités ni de menaces quelconques pour nous inciter à se faire vacciner.C'est bien la preuve que cette soumission forcée à la vaccination cache une horrible vérité

Lola
Lola
2 ans

Bien sûr que cela aura un impact sur la fréquentation des lieux publics, la moitié de la population n'a en aucun cas envie de ce faire vacciner de force et veulent avoir le CHOIX qui fait parti de nos DROITS ! Et pensez vous qu'en licenciant le personnel soignant qui ne sont pas vacciner est une bonne chose '! alors que déjà ils sont surchargée de travail et qu'ils manquent cruellement de personnels '! Cela va mener tout droit à un ras le bol et à de nouvelles manifestations du personnels ! Pourquoi faut il absolument faire vacciner toute la population alors que le vaccin ne protège de rien et surtout pas des variants ! C'est irréfléchi les décisions qui sont prises ! L'état veut tout simplement nous privée de nos droits et avoir le premier mot ! Imaginez les parents qui ont peur pour leurs enfants ! Les effets secondaire des vaccins n'échappent pas à tout le monde et peut être fatidique ! Imaginez la colère des parents qui auront fait vacciner leur enfants et qui deux jours après se retrouvent à l'hôpital '! L'état cherche la guerre et je pense qu'il va l'avoir !

Wjp
Wjp
2 ans

C'est une pénitence de travailler avec la clientèle locale'"Pour la compagnie d'ULM Félix, la clientèle reste aussi très locale. "D'habitude 80% sont des touristes étrangers ou de Métropole. Là nous sommes obligés de travailler avec les locaux, sinon nous allons faire faillite""

974
974
2 ans

Surtout la pandémie qui faut peur. Entre le fric et la santé : y a pas photo. Il faut protéger la Reunion.

Eve
Eve
2 ans

L'extension du passe sanitaire suscite perplexité, crainte et critique chez les employeurs et salariés. La loi devra lever les interrogations en termes de droit du travail.Rien n'est voté

Jeanbon
Jeanbon
2 ans

Ah le feu ca brule, l'eau ca mouille...Comment voulez vous que le secteur "tourisme" se porte comme avant, avec cette pandémie qui sévit dans le monde 'Il faut vraiment pas être futé pour le prédire, ou prendre un billet pour aller ailleurs.Tout reprendra comme avant, quand la situation sanitaire Mondiale, sera comme avant.Pas plus simple comme raisonnement, non '

D974
D974
2 ans

Vacciné , là où il faut un pass ' : je m'en passe ! #LIBERTE