Par l'autorité de régulation des communications électroniques

Le marché de la téléphonie mobile et de l'internet réunionnais décrypté

  • Publié le 8 juin 2019 à 12:27

Dans son rapport publié le 6 juin 2019, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) décrypte les habitudes des ultramarins en matière de téléphonie mobile, et d'internet. Plusieurs constats, les Réunionnais aiment les abonnements. Forfait mobile ou internet. Ils sont aussi très friands de 4 G et de SMS et ils aiment toujours autant passer des coups de fil... avec leur téléphone potable cat ils boudent le téléphone fixe. Du côté des opérateurs, les revenus des services mobiles sont en chute libre, la faute a un marché plus concurrentiel qu'auparavant. (photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

La téléphonie mobile

Les souscriptions à des forfaits mobiles en hausse

Dans les Outre-mer, six cartes sur dix sont des forfaits. Cette part, progresse de deux points en 2018.

À La Réunion, 84% des cartes SIM sont des forfaits mobile, le département se rapproche de la moyenne nationale qui est de 88%. Le nombre de cartes détenues par les clients des opérateurs à La Réunion est pratiquement stable à 865 000 cartes (-0,2% entre 2017 et 2018).

En effet, sur l'île, la progression du nombre de forfaits souscrits (+43 000 en 2018) compense la baisse d'achat de cartes prépayées, leur nombre a été divisé par deux en quatre ans, elles ne représentent plus que 16% du marché.

Les Réunionnais changent plus souvent de numéro de téléphone

Le nombre de numéros portés - c’est à dire d’abonnés qui conservent leur numéro après un changement d’opérateur - diminue de 10% dans les Outre-mer notamment à La Réunion. Une conséquence du lancement commercial de la marque Free mobile dans le département à la mi-2018 et de la démocratisation de l’offre sans engagement. 

On aime la 4G

Fin 2018, 1,1 million de cartes ont utilisé les réseaux 4G dans les départements ultramarins, soit 42% du nombre total de cartes, deux ans après l’ouverture commerciale des réseaux 4G. Le taux d’actifs sur ces réseaux progresse de 14 points en un an.

Le trafic data des clients utilisateurs des réseaux 4G représente désormais 70% du volume total de données consommées. Ce trafic a été multiplié par plus de trois en un an.

La consommation mensuelle moyenne s’élève à 2,2 Go par mois et par carte (4,4 Go au niveau national), et jusqu’à près de 3 Go à La Réunion contre moins de 700 Mo à Mayotte.

Les Réunionnais sont bavards

Le volume de communications au départ des téléphones mobiles en outre-mer atteint 5,9 milliards de minutes en 2018, en progression de 4,1% en un an. Depuis le pic de croissance en 2013 (+17,7% par rapport à 2012), le rythme d’augmentation annuel a diminué, mais encore soutenu en 2018.

La Réunion reste le seul département où le volume de communications vocales progresse à un rythme supérieur à 10% depuis quatre ans (+10,4% en 2018). En 2018, les Réunionnais ont émis 1 949 millions de minutes sortantes.

Les Réunionnais toujours adeptes de SMS

Dans les Outre-mer, la consommation en SMS diminue pour la cinquième année consécutive, mais moins fortement qu’en 2017 : -6% en 2018 contre -10% un an auparavant (un taux identique à la moyenne nationale). Depuis trois ans, c’est dans la zone Antilles-Guyane que le recul est le plus important, avec un une baisse, en 2018, très similaire selon les départements, autour de -22%.

Mais les clients des opérateurs réunionnais sont toujours aussi fan des SMS, ils en envoient en moyenne 242 messages envoyés par mois, un niveau stable depuis deux ans qui dépasse la moyenne nationale de 200 messages par mois et par carte.

Les revenus des opérateurs

Le revenu des services mobiles dans les DOM représente environ 5% du marché total depuis cinq ans. Il s’élève à 652 millions d’euros HT en 2018. Depuis 2013, il diminue chaque année, et ce recul s’accentue en 2018, avec -4,9% en un an dans les Outre-mer.

Dans la zone Réunion-Mayotte, les opérateurs ont perdu 4,8% de leur revenus. Passant de 255 millions d’euros en 2017 à 243 millions d’euros en 2018.

L’internet

Les abonnements en haut et très haut débit

Depuis trois ans, le nombre d’accès internet à haut et très haut débit s’accroît, dans les départements et collectivités d’outremer, d’environ 25 000 par an, correspondant en 2018, à une progression de 4,0%. Avec près de 670 000 abonnements à la fin de l’année 2018, ces accès représentent 2,3% des 29,1 millions d’abonnements internet en France, soit un niveau stable par rapport à 2017. L’équipement progresse dans tous les départements, porté par l’augmentation des souscriptions aux accès à très haut débit qui bondissent de 70 000 en un an, contre +50 000 en 2017.

La progression du très haut débit est particulièrement élevée à La Réunion (+57% en un an), ce qui lui permet de devancer les autres territoires avec près d’un accès sur deux ayant un débit égal ou supérieur à 30 Mbit/s. Sur l’île, près de la moitié (49%) des accès sont à très haut débit, en croissance de 15 points en un an, après déjà +13 points en 2017.

A La Réunion, la proportion d’abonnements couplés à la télévision est plus importante que dans les autres départements ultramarins (près de sept sur dix), tandis qu’en Guyane, moins de cinq accès internet sur dix le sont.

Le volume de données consommées

L’ouverture des réseaux 4G dans les départements et collectivité d’outre-mer il y a deux ans a propulsé la consommation de données à des niveaux très élevés. En 2018, plus de 66 000 téraoctets ont été consommés dans les DROM-COM, une consommation globale qui a plus que doublé pour la deuxième année consécutive.

La téléphonie fixe

La Réunion est le seul département ultramarin dans lequel le nombre d’abonnements augmente significativement, avec 10 000 abonnements supplémentaires en un an, soit près de 325 000 abonnements fin 2018.

Les revenus des abonnements et des communications fixes

Le revenu des services fixes en outre-mer s’élève à 431 millions d’euros hors taxes en 2018, soit 3% de l’ensemble du revenu des services fixes au niveau national, hors services de capacité. La croissance annuelle de ce revenu est positive depuis 2014 et s’élève à un peu moins de 2% par an depuis deux ans.

Le revenu des services de téléphonie et d’accès internet bas débit poursuit sa décroissance tendancielle, avec un recul supérieur à 10% depuis quatre ans (et jusqu’à -25% dans la zone Réunion-Mayotte), en lien avec la baisse du nombre d’abonnements (-12%) et du trafic bas débit (-22%).

L'étude à retrouver dans son intégralité ici

fh/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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