L'association lance une campagne de sensibilisation

Shark Citizen inquiète du sort des requins de récifs et des requins marteaux

  • Publié le 18 décembre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 18 décembre 2020 à 07:08

L'association de conservation des requins Shark Citizen a démarré ce lundi 14 décembre 2020 la première phase d'une campagne de sensibilisation à la conservation des requins de récif et requins marteau de La Réunion. Pour mener à bien leur mission, les défenseurs des squales ont décidé d'envoyer une vingtaine de courriers aux associations de pêcheurs, entreprises de pêche au gros, poissonneries mais également aux institutions telles que la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) ainsi que la sous-préfecture (photo Fred Buyle-nektos.fr)

Sensibiliser, protéger et préserver, voilà l’objectif de l’association Shark Citizen qui se voue à défendre les squales, partout dans le monde. Présente, de près ou de loin, à La Réunion depuis le début de la crise requin en 2011, Shark Citizen lance une campagne de sensibilisation à la préservation et à la protection des requins de récifs présents dans les eaux de l’île ainsi que des requins marteaux. A travers l’envoi d’une vingtaine de courriers aux acteurs du monde de la pêche réunionnaise, l’association espère alerter sur la survie de ces animaux menacés. Cette semaine, la DEAL, les pêcheurs, les poissonneries, la sous-préfecture, et bien d’autres, recevront dans leur boîte aux lettres, une plaquette de sensibilisation et une photocopie de l’arrêté préfectoral déclarant "espèce protégée" les requins de récifs réunionnais.

- "Piqûre de rappel" -

Cet arrêté datant de 2015 interdit la pêche, la conservation à bord, le transbordement d’un bateau à l’autre, le débarquement à terre, le stockage et la vente de cinq requins de récifs de l'île. Pourtant, plusieurs signalements dénonçant ce types d'actions ont été faits à l’association depuis l'application de cette règle.

Aymeric Bein, vice-président de Shark Citizen voit la campagne de sensibilisation lancée Shark Citizen comme une "piqûre de rappel" : "notre but n’est pas de réprimander mais d’informer". Le passionné dénonce "un manque de communication de la part des autorités" après l’arrêté de 2015. "Quelques cas de pêche de requins de récifs nous reviennent aux oreilles chaque année ; c’est occasionnel, mais je ne serais pas étonné d’apprendre que nous sommes passés à côté des certains".

Pour le vice-président, "les pêcheurs ne cherchent pas forcément à attraper des requins de récifs, mais ils se retrouvent parfois pris dans leurs filets". C’est à ce moment que la sensibilisation pourrait avoir son importance : "lorsque les professionnels pêchent l’un de ces squales, il faut qu’ils soient conscients qu’ils doivent les relâcher" explique en substance Aymeric. D'autres au contraire sont bien au courant des réglementations, selon le professionnel : "actuellement, certains le savent mais ne relâchent tout de même pas les requins dans l'océan ; avec une meilleure diffusion de la loi, ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant".

Il revient sur un cas particulier qui montre, selon lui, à quel point cet arrêté n’est pris en compte ni par les pêcheurs ni par les autorités : "en 2019, on nous a signalé la vente d’un requin de récif dans une poissonnerie de l’île, raconte Aymeric, nous avons remonté l’information aux autorités qui nous ont répondu avoir malheureusement d’autres priorités en matière environnementale".

Lire aussi : Une espèce de requin protégée vendue "par erreur" dans une poissonnerie de l'île

Shark Citizen insiste sur le caractère inoffensif des requins de récifs et leur rôle dans l’écosystème. "Ces squales font partis du patrimoine réunionnais, ils ne représentent aucun danger pour l’Homme et participent à l’équilibre du milieu marin, explique Aymeric, ils mangent également les poissons de mauvaise qualité, ce qui permet une meilleure pêche". L'association s’inquiète de les voir disparaître petit à petit : "on pouvait en voir beaucoup avant les années 2000, maintenant on compte les observations sur les doigts d’une main".

- Les requins marteaux en danger -

Aymeric tire également la sonnette d’alarme concernant les requins marteaux présents dans les eaux réunionnaises. La Réunion est un site de reproduction pour ces squales mais les bébés sont souvent pêchés accidentellement. Ces gros poissons inoffensifs ont pourtant été qualifiés de "gravement menacés" par l’Union international pour la conservation de la nature ; "nous voulons ainsi ajouter ces squales à la liste des requins protégés par l’arrêté de 2015" détaille le vice-président, "nous avons une responsabilité au niveau de l’océan Indien puisque les requins marteaux naissent près de nos côtes".

L’envoi de ces lettres constitue la première phase de la campagne de sensibilisation lancée par Shark Citizen. Les membres espèrent pouvoir bientôt échanger avec les pêcheurs et discuter avec les autorités autour de la classification comme espèce protégée du requin marteau.

- Des requins sous le sapin -

Afin de récolter des fonds pour financer leur travail d'enquête, Shark Citizen propose de vendre des requins... en peluche pour Noël ! L'argent récolté permettra à l'association de poursuivre son combat dans la protection et la préservation de l'espèce.

vc/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
C'est une partie de la réponse aux multiples attaques
C'est une partie de la réponse aux multiples attaques
3 ans

à la Reunion des requins bouledogues ! En effet la disparition presque totale des requins de récifs à la Reunion a empêché la prédation des juvéniles bouledogues et par conséquence leur multiplication !