Réouverture incertaine

Déconfinement : les restaurateurs ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés

  • Publié le 22 avril 2020 à 14:01
  • Actualisé le 22 avril 2020 à 14:06

Le 11 mai prochain, à l'heure où les écoles pourraient être recommencer à rouvrir progressivement en respectant les "gestes barrières", près de 210.000 restaurants en Métropole et dans les DOM resteront fermés. Selon le gouvernement, leur activité risque de favoriser la circulation du virus. Le confinement a fauché les restaurants dans leur élan, obligeant les établissements qui le peuvent à maintenir une activité partielle moins rentable. Si la date de mi-juin circule dans les discussions, les restaurateurs, eux, avouent ne pas savoir quand rouvrir exactement. (Photo rb/www.ipreunion.com)

“Forcément, un restaurant fermé c’est compliqué à maintenir. On essaie au moins de couvrir une partie de nos charges pour ne pas être essoufflé à la fin du mois” esquisse Geraldo, du restaurant “Mediterraneo” à Saint-Denis. Comme les pizzérias, les boulangeries et les établissements de type snacking, Geraldo peut maintenir ses ventes “à emporter” pendant le confinement, en respectant les gestes barrières.

"Aujourd’hui on espère atteindre les 20-25 % de notre chiffre d’affaires habituel” affirme ce pizzaïolo implanté au centre de Saint-Denis. La plupart des professionnels du secteur sont aujourd’hui dans l'incertitude, avec des employés à charge et presque aucune rentrée d’argent.

Même constat dans une crêperie du centre de Saint-Denis : “on a fait un prêt de trésorerie et puis on va attendre patiemment une date de réouverture” affirme le gérant. En plein travaux, son commerce est mis à mal par le confinement : “tous les employés sont au chômage partiel, on est complètement dans le flou”.

La problématique est disparate en fonction des établissements. Les boulangeries, considérées comme des commerces de “première nécessité” sont dans l’obligation de maintenir leur activité. Mais les commerces tournent quand même au ralenti : “on a été obligé de réduire les horaires parce que le chiffre d’affaires ne permet pas de financer tout le monde. Il fallait faire intervenir le chômage partiel” indique Marie, gérante de Perlimpainpain, une boulangerie du centre de Saint-Denis.

Même si la boulangerie ne tourne pas à plein régime, les pertes économiques sont moindre : “on a perdu près de 30 % de notre chiffre d’affaires” affirme Marie. Un chiffre bien éloigné de la pizzeria de Geraldo, située à quelques mètres seulement.

En sus des problèmes économiques, la période n’est pas idéale pour les établissements de type snacking, amputé d’un créneau important : “on ne peut ouvrir que le midi. Habituellement on est ouvert le soir aussi, où on atteint une grosse activité sur la partie  “à emporter” ” indique Cassiopée, employée du “Shams”, restaurant chinois dans le centre de Saint-Denis.

Avec l’arrêté préfectoral mis en place le 9 avril par Jacques Billant, préfet de la Réunion, tous les commerces de vente à emporter et de ventes ambulantes tenus par des entreprises ou des particuliers (food trucks, camion pizza…) sont tenus de fermer après 19h. Une interdiction qui ne concerne pas les livraisons, qui peuvent continuer dans la soirée.

Une décision critiquée par le Collège Culinaire de France. Dans une tribune, l’association des acteurs de la gastronomie estime que “beaucoup d’établissements risquent de ne pas être en mesure de se relever si la cessation de leur activité se poursuit”. Dix-huit grands chefs réclament notamment au Président de la République un “déconfinement partiel de la restauration citoyenne responsable”.

sr / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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