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Gels hydroalcooliques : nos mains mises à rude épreuve

  • Publié le 30 avril 2020 à 02:57
  • Actualisé le 30 avril 2020 à 06:44

Face à des pandémies, comme celle que nous connaissons actuellement, il est recommandé de se laver très souvent les mains et d'utiliser des solutions hydroalcooliques (SHA). La propagation du virus a provoqué une ruée sur ces gels entraînant des ruptures de stocks dans les pharmacies et chez certains distributeurs. Mais l'usage excessif de ce gel n'est pas sans danger. Le risque est de développer une irritation des mains qui, en plus d'être douloureuse, risque d'entraver l'application des gestes barrières. (Photo d'illustration)

"Lavez-vous les mains régulièrement", c’est l’une des injonctions que l’on entend à longueur de journée depuis l’apparition du nouveau coronavirus. Pour lutter contre la propagation des maladies infectieuses, rien de mieux que se laver les mains avec de l’eau et du savon. Quand on n’a pas d’eau à portée de main, les autorités sanitaires recommandent d’utiliser des gels antibactériens. Mais un usage immodéré de ces petits flacons bleus ou colorés n’est pas sans conséquence. La Société française de dermatologie (SFD) s’inquiète, particulièrement pour les soignants, et émet des recommandations.

Une pharmacienne explique le bon usage de ces gels. Regardez :

 

- Quels sont les risques ? -

Les antibactériens sont pour la plupart constitués de 80% d’alcool, selon l’Organisation mondiale de la santé. Or l’éthanol, alcool utilisé dans la majorité des SHA, est un asséchant pour la peau. Pour une personne ayant une peau particulièrement sèche ou présentant des affections cutanées comme l’eczéma ou le psoriasis, trop se laver les mains peut entraîner des lésions très douloureuses. Pour les individus ayant une peau saine, "utiliser excessivement du savon ou des produits d’hygiène désinfectant pour les mains peut entraîner l’apparition d’une dermite d’irritation", indique la SFD.

Prévenir la dermite d’irritation est primordial en ces temps de crise sanitaire. Celle-ci se manifeste par des sensations de brûlure, de démangeaison, de "cuisson", des rougeurs ou aussi des fines "desquamations", un terme un peu barbare qui signifie que la peau se met en quelque sorte à peler. La réaction débute souvent sur le dos de la main et entre les doigts, pour ensuite se répandre sur l’ensemble de la main jusqu’au poignet. Mais même rouges et irritées, les mains doivent continuer à être lavées. "Pour ne pas créer de porte d’entrée au virus, il faut éviter que la peau se craquelle et se fissure", prévient un dermatologue.

- Comment s’en prémunir ? -

Le danger des gels hydroalcooliques est qu’il pousse les utilisateurs à négliger le lavage traditionnel des mains au savon, au profit de ce type de produit à base d’alcool. Pour éviter tout problème sanitaire lié à l’usage excessif des solutions hydroalcooliques, les médecins de l’OMS encouragent les gens, et particulièrement le personnel soignant, à prioriser le savon et l’eau pour se laver les mains puisqu’ils sont sans danger.

Quant à la bonne manière de bien se laver les mains à l’eau savonneuse, l’essentiel est de "se frotter vigoureusement les mains pendant environ 40 secondes" précise l’OMS, soit environ le temps qu’il faut pour chanter le refrain de la chanson “Joyeux anniversaire” deux fois, ou réciter l’alphabet.

Ne pas oublier l'étape de rinçage, qui doit être soigneux, ni celle du séchage, par de légers tamponnements et non pas par frictions. En opposition, les SHA grâce à leur forte teneur en alcool vont, quant à elles, tuer la plupart des bactéries présentes sur la peau, mais pas les éliminer puisqu’il n’y a pas de rinçage. Il est donc fortement recommandé de privilégier le lavage à l’eau savonneuse.

Si vos mains sont particulièrement sèches et douloureuses, certains spécialistes recommandent d’y appliquer un émollient. "Les hydratants aident à réparer la peau extérieure endommagée et à retenir l'humidité à l'intérieur" expose la SFD. Elle rappelle qu'il ne faut pas attendre que les mains soient abîmées pour avoir recours quotidiennement à des crèmes à l’urée, enrichies en lipides, qui nourrissent la peau, et contribue à renforcer l’effet barrière de la peau. Car quand cette dernière est irritée, elle perd son action de protection.

Pour réduire peut-être le nombre de lavages, l’utilisation de gants est préconisée. Mais s’ils sont portés trop longtemps, ils favorisent la transpiration et donc l’assèchement des mains. À chacun de trouver son équilibre entre toutes ces solutions. Mais en aucun cas une irritation des mains ne doit être un frein aux mesures de précautions qui, rappelons-le, restent essentielles en cette période de crise sanitaire.

es / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Tiboug, depuis son mobile
Tiboug, depuis son mobile
3 ans

une petite fille chez un patient m'a dit que j'avais le parfum de l'hôpital (gel hydroalcoolique) et une autre comme le fond de bouteille de rhum de pépé (presque la solution est aussi produite par un fabricant d'alcool)

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Effectivement, les mains s abiment bcp avec le gel hydro alcoolique .
Il faut éviter le plus possible et l utiliser uniquement en solution de secours lorsqu'on n'a pas
D'eau et de savon sous ... la main !