Un bilan inquiétant

Le coronavirus fait chuter de 145 millions d'euros le chiffre d'affaires de l'artisanat

  • Publié le 1 mai 2020 à 20:00
  • Actualisé le 1 mai 2020 à 22:07

La Réunion, comme beaucoup de départements, a vu son activité chuter durement suite à la crise sanitaire en cours. Bien que des aides aient été débloquées par l'Etat, pour soutenir les entreprises en difficultés, le secteur de l'artisanat a vu son chiffre d'affaire diminuer considérablement. Suite à l'allocution du Premier ministre, Edouard Philippe ce mardi, la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) lance un appel afin que les entreprises artisanales, et locales puissent reprendre leur activité dans les meilleures conditions possibles dès le 11 mai. Entretien avec Bernard Picardo, président de la chambre de métiers (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Quelle est la situation actuelle des entreprises artisanales de La Réunion ?

Bernard Picardo : Depuis le début du confinement, nombreuses sont les entreprises qui ont pris contact avec la Chambre des métiers et de l'artisanat pour faire appel à nos conseils et notre aide. Les entreprises artisanales vivent une situation catastrophique.

Pour lancer leurs activités les entreprises doivent obligatoirement s’immatriculer auprès de la CMA. En mars 2019, nous en recensions 745 à notre actif, la situation aujourd’hui est différente, seulement 560 établissements ont pu être identifiées. La crise sanitaire que connaissons aujourd’hui a fait chuter de plus de 25% la création d’entreprise.

Les entreprises artisanales immatriculées sont, quant à elle, d’autant plus touchées. À l’heure actuelle c’est 67% des artisans qui sont en cessation temporaires d’activités. Cette suspension d’activité nous a fait perdre plus de 145 millions d’euros de chiffre d’affaire, et malgré le fond de solidarité mis en place par le gouvernement, qui est déjà épuisé à plus de 90%, la situation s’aggrave encore.

Entre les demandes d’aides financières et les reports d’échéance demandés à plus de 60% par les entreprises, les artisans se battent chaque jour pour sortir la tête de l’eau, mais cela ne suffit pas.

Comment les entreprises artisanales préparent la reprise prévue le 11 mai ?

Bernard Picardo : On est content de voir le bout du tunnel, mais tout n’est pas encore gagné. Les activités vont reprendre lentement. Il va falloir s’organiser, regagner la confiance des clients et faire face aux coûts importants occasionnés par l’achat du matériel assurant la sécurité sanitaire.

Nous avons fait une demande d’aide financière auprès du directeur de la sécurité social, afin de prévoir un budget pour accompagner ces entreprises dans ce surcoût.

Nous demandons aussi à l’État de faire perdurer dans le temps les dispositifs mis en place, afin d’accompagner les entreprises dans la reprise de leur activité. Chômage partiel, fond de solidarité et reports des charges sociales, aideront considérablement les commerces à se relancer.

En attendant les réponses, nous travaillons, avec une équipe de 120 couturières référencées à la CMA, pour l’approvisionnement de nos entreprises en masques. Il est aussi possible pour les Réunionnais d'en commander via le site reparer.re, qu’ils viendront chercher dans les points de relais les plus proche de chez eux.

Comment va se dérouler la reprise d’activités des centres de formation de la CMA ?

Bernard Picardo : Pour le moment, nous n’avons aucun élément sur les formations qui s’effectue en alternance. Mais nous ne laissons pas nos 2000 jeunes au pied du mur, ils sont pris en charge et effectuent leur formation à distance.

Les entreprises artisanales auront besoin d’une main d’œuvre pour se reconstruire, en conséquence nous avons demandé à ceux que les apprentis rejoignent directement les entreprises une fois le confinement levé.  Ce serait d’un part très formateur pour eux, et d’une autre part cela apporterai un soutien essentiel au commerce.

La non-ouverture du secteur touristique aura quels impacts ?

Bernard Picardo : Métiers d’art, taxis, ou encore photographes, le secteur touristique est en danger. Ces entreprises continuent de payer leurs charges (eau, électricité, loyer,) étant donné que leur chiffre d’affaire est au plus bas. Nous n’avons que très peu d’informations à leur sujet.

Pour leur venir en aide nous avons fait une demande, d’effacement des charges sociales pour ces domaines d’activités. Nous espérons avoir une réponse rapidement pour que l’on puisse organiser au mieux la suite des événements.

Comment valoriser l'artisanat en cette période ?

Bernard Picardo : Nous venons d'élaborer un tout nouveau jeu concours pour valoriser nos artisans péi. Ce challenge débute aujourd’hui et se termine le 15 mai. Il a pour but de valoriser les circuits courts et le commerce de proximité, mais surtout de soutenir nos artisans.

Alors si vous souhaitez participer les règles sont très simple, il vous suffit de partager un message de soutien aux artisans : Texte, vidéos, chansons ou photographies laissez libre court à votre imagination. Publiez ensuite ce message sur vos réseaux sociaux en intégrant le logo TousAvecNosArtisans (disponible sur la page facebook) et en nous mentionnant avec le @artisanat974.re . Les 3 publications obtenant le plus de j’aime obtiendront un cadeau.

Ce concours appelle les Réunionnais à nous soutenir, mais à soutenir les métiers de l’artisanat de proximité, et les métiers local, qui couvre aujourd’hui plus de 48 000 emplois à La Réunion.

es / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
john
john
4 ans

IL FAUT ANNULER COMPLÉMENT TOUTES LES CHARGES DES ENTREPRISES ( IMPOTS, CGSS (RSI), CFE, POUR TOUS LES INDÉPENDANTS.ASSOUPLIR LES NORMES, ASSOUPLIR LES TAXES, SUPPRESSION DE L'OCTROI MER, ET REVOIR LE FONCTIONNEMENT DES ADMINISTRATIONS QUI SONT TRÈS LONG ET LENT POUR OUVRIR UNE ENTREPRISE!LA RÉUNION C'EST L'ÎLE DE L'OCÉAN INDIEN OU L'ON PAIE LE PLUS D' IMPÃ"TS ET DE TAXES, PAR APPORT A NOS ÎLES VOISINS ( MAURICE, SEYCHELLES...) LA FRANCE DÉTIENT LE RACCORD DES IMPÃ"TS ET TAXES EN EUROPE IL ME SEMBLE HAHA