Coronavirus (actualisé)

Le déconfinement est là, la menace d'une deuxième vague épidémique aussi

  • Publié le 19 mai 2020 à 16:28
  • Actualisé le 19 mai 2020 à 16:39

Comme le reste de la France à l'exception de Mayotte, l'île de La Réunion est déconfinée depuis le 11 mai. Avec ce retour progressif à l'extérieur, les Réunionnais.e.s sont contraints de s'habituer aux fameux gestes barrières, au port du masque, au gel hydroalcoolique omniprésent dans les magasins. Nous sommes donc loin d'un retour à la normale et si l'envie de retrouver sa vie d'avant est forte, il n'en est rien. La Réunion a été globalement épargnée par le virus, fort heureusement, mais qu'en sera-t-il quand les vols reprendront et avec eux le risque de voir arriver de nouveaux cas importés ? La préfecture a annoncé ce lundi les nouvelles modalités d'accueil des voyageurs, qui peuvent désormais choisir de se confiner à domicile. Si la situation épidémique est stable pour l'instant, les vacances de juillet-août s'annoncent décisives pour l'avenir de l'île. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le déconfinement progressif est bien là, et pour beaucoup de Réunionnais.e.s c'est un vrai bol d'air. Ce premier week-end le nez dehors l'a bien montré : même timides les plagistes étaient de retour au bord du lagon, les magasins de vêtements ont recommencé à se remplir, quelques randonneurs se sont aussi aventurés sur les sentiers des cirques.

Pour autant, ne l'oublions pas, rien n'est comme avant. Le gouvernement le dit, la préfecture le dit, l'ARS le dit : il va falloir nous habituer à vivre avec ce virus. La Covid-19 risque de faire partie de notre quotidien à compter de cette année et faute de traitement ou de vaccin, il faudra prendre en compte ce nouveau virus qui a fait une entrée fracassante dans nos vies.

Nul envie d'être alarmiste sans raison. La Réunion a été plutôt épargnée. Moins de 450 cas à l'heure qu'il est, évacuation sanitaires comprises, et fort heureusement aucun décès à déplorer. Sans surprise, le département a été classé zone verte et bénéficie de toutes les règles de la première phase de déconfinement, comme la réouverture des parcs ou la reprise progressive des collèges.

Mais le virus est toujours là. A raison de 1, 2 ou 3 nouveaux cas par jour, certes. Mais il est là quand même. Ce que l'ARS redoute également c'est une mauvaise appréciation de la circulation virale sur l'île en raison de personnes potentiellement asymptomatiques. Difficile, donc, de savoir comment circule vraiment le coronavirus sur le sol réunionnais.

- Les gestes barrières trop vite oubliés ? -

On nous le rabâche à longueur de journée : lavons-nous les mains, portons le masque, restons à distance, ne nous faisons pas la bise. Avec le retour à l'extérieur, les gestes barrières sont plus que jamais essentiels. Pourtant ils ne sont pas toujours respectés.

Sur la plage, la tentation de rester bronzer sur sa serviette est plus forte que la règle en vigueur qui interdit tout stationnement sur le sable. L'envie de revoir ses proches parfois incompatible avec le port du masque. Ou alors la vigilance est là, comme dans les rayons des supermarchés, mais l'effet de foule casse la protection offerte par le masque.

Bref, le respect de ces gestes barrières et de la distanciation sociale est parfois difficile à assurer jusqu'au bout. Parce que le confinement est terminé et que l'on peut avoir rapidement l'impression d'un retour à la normale. Mais rien n'est normal pour autant.

"Les gens baissent la garde trop vite" s'alarment les médecins généralistes dans un article du Monde. Selon eux, la population risque de se tranquilliser trop rapidement et la profession redoute un "rebond épidémique".

- Les vacances d'hiver en ligne de mire -

La nécessité de protéger notre île est grande pourtant. La mesure de quatorzaine s'est révélée efficace. Alors que deux tiers des cas recensés depuis le début de l'épidémie sont importés, la réduction drastique des vols et le confinement des voyageurs a sans nul doute permis de maîtriser l'épidémie rapidement à La Réunion.

C'est là que la saison hivernale pose question. En mai-juin, il y a fort à parier que le nombre de vols va peu évoluer. La mesure de quatorzaine, si elle ne se déroule plus obligatoirement à l'hôtel, est pour l'instant maintenue. Le tourisme n'a pas repris. Bref, les conditions sont réunies pour maintenir le virus à distance.

Quand le trafic aérien reprendra, qu'en sera-t-il ? Le Premier ministre Edouard Philippe n'a pas hésité à annoncer dès maintenant que les Français pouvaient réserver leurs vacances en juillet-août dans l'Hexagone comme en Outre-mer. Si la situation épidémique le permet, rien n'empêchera donc les visiteurs français - Métropolitains ou autres ultramarins - de revenir sur l'île. Une aubaine pour le tourisme. Une crainte en termes de circulation virale.

Les compagnies aériennes elles aussi appellent à une reprise des vols rapides bien que l'organisation soit pour l'instant très opaque, et neuf compagnies dont French Bee et Corsair appellent à une réouverture d'Orly le 26 juin. Pour l'instant seuls trois vols par semaine sont maintenus, assurés par Air France et Air Austral.

Si l'aéroport Roland Garros prend déjà les devants - accès restreint à l'aérogare, file d'attente à l'extérieur à un mètre les uns des autres, port du masque obligatoire y compris dans l'avion - la peur de voir de nouveaux cas importés anime les habitants de l'île. Alors que le trafic aérien est réduit au minimum, des cas importés continuent d'ailleurs d'être recensés. Rien que ce lundi, trois nouveaux cas ont été confirmés : trois cas importés.

Ce lundi 18 mai, la préfecture a annoncé de nouvelles modalités pour l'arrivée des voyageurs. Ainsi si la quatorzaine à domicile ne semble pas réalisable auprès des autorités, le préfet peut contraindre le voyageur à effectuer son confinement dans un centre dédié. Pour ceux qui restent à domicile ils seront doublement testés : en arrivant à l'aéroport et en fin de quatorzaine. Et tous les voyageurs arrivant à La Réunion auront droit à un entretien sanitaire.

Les parlementaires de La Réunion quant à eux unissent leurs voix pour lancer plusieurs propositions auprès des différents ministères concernés. Ainsi les députés et sénateurs de La Réunion proposent un dépistage obligatoire sur les voyageurs également 48 heures avant leur voyage à destination de La Réunion. Ils préconisent aussi la mise à disposition d'un kit de masques pour les passagers lors de leur arrivée et la possibilité d'une demi-quatorzaine, en accord avec les préconisations du Conseil scientifique, de 5 à 7 jours avant et après le voyage.

Les interrogations sont nombreuses et le danger est grand. Les nouvelles mesures de la préfecture seront-elles efficaces ? Les propositions des parlementaires seront-elles écoutées ? La période des vacances d'hiver semble être stratégique et capitale.

Tout repose sur la capacité à gérer les nouvelles entrées sur l'île. C'est là que tout peut se jouer.

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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12 Commentaires
Lilou
Lilou
3 ans

@John,je suppose que vous êtes un coco,je m'en fiche .Mais en revanche ce que je hais par dessus tout ce sont les racistes et vous en êtes un.Qu'appelez vous "reunionnais pure souche?car je suis blanche,mon ancêtre fait partie des 1ers français qui ont mis le pied sur cette île et certains membres de ma famille ont toujours vécu ici.Est ce que votre ancêtre est arrivé avant le mien?Si vous voulez des discussions pour savoir qui est plus reunionnais qu'un autre ,personne ne gagnera.M Senghor disait "le raciste se trompe de colère "Réfléchissez si vous en êtes capables. La terre n'appartient à personne!

Polin
Polin
3 ans

Quand on les voit tous qui ne respectent pas les distances et n'ont pas de masque,on n'a pas besoin de gens qui débarquent pour avoir une 2eme vague.La seule chose qui est à craindre ce seront les vols en provenance de Mayotte car ils sont incapables de respecter les consignes et ils sont très nombreux à l'avoir

john
john
3 ans

IL FAUT FERMER TOTALEMENT L'ÎLE DE LA RÉUNION, POUR LUTTER CONTRE LE VIRUS.UN DEUXIÈME CONFINEMENT SERAIT UNE CATASTROPHE POUR LES ENTREPRISES, QUI VONT METTRE LES CLÉS SOUS LES PORTES, PARTIRONT INVESTIR AILLEURS ET IL Y AURA ENCORE PLUS DE CHÃ"MEURS SUR NOTRE ÎLE... IL FAUT QUE LES RÉUNIONNAIS DEMANDENT À LA FRANCE À ÊTRE SOUS LA CONSTITUTION 74, QUI DONNERA À LA RÉUNION L'AUTONOMIE AUX RÉUNIONNAIS (PURE SOUCHE) ET DE POUVOIR PRENDRE DES DÉCISIONS EUX MÊME, SANS AVOIR UN PRÉFET DICTATEUR DANS NOTRE ÎLE ACTUELLEMENT HAHA LA FRANCE NOUS DIRIGENT COMME DES ESCLAVES, AVEC DES CHAINES TRANSPARENTE DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES HAHA

Frigidaire
Frigidaire
3 ans

Même avant le déconfinement, les personnes n'ont pas compris que la première des choses est la distance de sécurité et cela avant le masque mais tout le monde est persuadé que le masque est une protection et ce n'est pas vrai.

Lola
Lola
3 ans

Je peux comprendre l'inquiétude de la population sur l'arrivée de l'épidémie par l'aéroport, mais nous sommes des insulaires, on ne pourra pas bloquer indéfiniment l'espace aérien.Et il ne faut pas oublier également que nous vivons du tourisme.On est resté confiné 2mois, on ne peut plus continuer comme çà, l'OMS l'a d'ailleurs signalé, il faudra vivre avec ce virus comme on le fait pour la grippe, alors faut t'il tout arrêter (plage, ciné, resto, vols...) c'est impossible! La vie doit reprendre son cours.On ne pourra pas vivre enfermer toute notre vie.En supposant que les vols continuent à être sur mofif impérieux, il faudra bien un moment donné que les vols reprennent..Le gouvernement le précise,protéger,tester, isoler,il faut donc tester la population à l'arrivée ou au départ pour éviter cette quatorzaine afin que ceux qui arrivent puissent profiter de leur séjour en toute sérénité et non pas à devoir prévoir dans leur séjour une quatorzaine contraignante, comme c'est le cas en Islande.

Sapoties
Sapoties
3 ans

@RunionÉvidemment que les journalistes ne sont pas impartiaux (ils sont humains). Et, sans aller jusqu'à les encenser, sans eux nous n'aurions pas la moindre info. Quant a notre manque d'hygiène endémique, il n'est pas plus endémique que celui de n'importe quel peuple, c'est juste un apprentissage que chaque peuple fait en son temps.

Runion
Runion
3 ans

Je me permets de répondre à Sapoties qui s'offusque que l'on parle du manque d'hygiène endémique et encense le travail remarquable des journalistes. Oui le manque d'hygiène est une donnée importante dans la propagation des virus c'est une constante et vous pouvez décider de le remettre en cause cela vous regarde mais pas avec ce ton péremptoire et persiffleur qui ne sert pas votre propos. Et pour finir, l'impartialité journalistique est une utopie tout comme la probité des élus, ici comme ailleurs. L'homme est faillible quelqu'il soit...A bon entendeur...

Sapoties
Sapoties
3 ans

Waouh, pourquoi tout le monde tire sur l'ambulance??Quand les journalistes font leur boulot d'informateurs, les gens gueules parce qu'ils pensent qu'on ne leur dit pas tout, qu'on leur "cache la vérité". Quand ils loupent un sujet, on les traite de tous les noms, en disant qu'ils auraient dÃ" anticiper. L'Etat par-ci, l'Etat par-là, les journalistes par-ci, les journalistes par-là... "On nous culpabilise, on nous fait peur,... ", tant qu'a @Runion, encore mieux, il pense que nous manquons de la plus élémentaire hygiène (sympa!!). Mais, à quel moment vous décidez, pensez, agissez par vous-même?? ON vous fait peur, non VOUS avez peur, ON vous cache la vérité, non VOUS ne voulez pas l'entendre et décidez de l'arranger à votre sauce de préference sous forme de complot.Arrêtez de déconner, réveillez -vous, cessez de mettre les torts sur les autres, acceptez que les choses soient ce qu'elles sont, nom d'un ptit bonhomme en mousse!!! Nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours, mais ce n'est pas l'Enfer non plus. Oui, la COVID-19 est une catastrophe humaine et économique et oui pour l'instant la Réunion s'en sort bien (au niveau humain, parce qu'au niveau économique c'est la cata), mais non ça ne va pas durer parce que oui, nous allons devoir reprendre nos vies et oui pour redémarrer l'économie il faudra réouvrir l'aéroport et d'autres cas vont apparaître. Nous avons subit le chikoungounia, nous subissons la dengue, le Sida existe toujours, de même que le palu, la peste, la lèpre, les cancers et j'en passe, et maintenant s'ajoute la Covid-19. Mais, cela à toujours été comme ça, de nos jours nous sommes plus informés c'est tout et ça grâce aux journalistes !!

Dlinch
Dlinch
3 ans

Non mais sérieux vous allez vous arrêtez quand de culpabiliser Et terroriser les gens. Beaucoup sont dans la psychose à cause de vos articles alarmistes. Vous les médias aurez à répondre aussi plus tard de toutes les conneries que vous aurez écrites durant cette crise. Le virus ne circule pas à La Reunion alors pourquoi faire croire aux gens le contraire !? Les vols de tourisme n'ont pas repris alors pourquoi déjà les montrer du doigt !? Et si vous parliez d'autres choses en fait !? Vous n'avez pas d'autres sujets à traiter !? C'est pathétique ! Je n'aimerais pas faire votre métier en ce moment c'est dégradant et vous avez oublié votre sens critique, votre objectivité et de vérification de vos sources. Vous écrivez tout et son contraire, tout et n'importe quoi...

sociale
sociale
3 ans

Les cas importés comptent? Donc le virus circule très peu ici si on compte que Mayotte nous envoie un bon nombre de patients positifs au covid? Pourquoi tant nous alarmer?

Runion
Runion
3 ans

Je pense que les gens comme vous, 7AC, devraient aller faire un tour dans les régions qui ont eu à subir véritablement l'épidémie. Le poison n'est pas la covid-19 mais cette peur imbécile dont les conséquences sociales sont elles mortifères. Les Réunionnais ne vont pas mourir de cette épidémie mais bien du chômage et de la détresse sociale. Arrêtez cette paranoïa inconséquente, laisser la vie reprendre son cours avec les précautions sanitaires minimales qui souvent relèvent plus de l'hygiène élémentaire que beaucoup ne pratiquaient pas auparavant

7AC
7AC
3 ans

"A raison de 1, 2 ou 3 nouveaux cas par jour"A 100% des cas qui ont été, ou été importés, même les rapatriements sanitaires comptent.Comme avec les vaches malades, on cherche à nous empoisonner.