
C'est à la suite de suspicion de Covid-19 à bord d'un bateau en provenance d'Afrique du Sud que l'inquiétude a commencé à monter chez les dockers. En effet, alors que le bateau faisait escale en Afrique du Sud, les marins avaient potentiellement été en contact avec une personne contaminée. Tout l'équipage avait donc dû être testé. Les résultats s'étaient finalement avérés négatifs.
"Cette fois personne n'était malade, mais comment être sûr que des cas de contamination n'arriveront pas par les bateaux ?" s'interroge Danio Ricquebourg, secrétaire général de la CGTR Ports et docks. A la suite de cette fausse alerte, le syndicat a donc demandé la mise en place d'un dépistage obligatoire pour les bateaux en provenance d'Afrique du Sud.
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"On nous a indiqué qu'on ne pouvait pas limiter des tests à un seul pays, bien que les bateaux arrivant de Métropole mettent au moins 18 jours pour arriver et que les risques de cas sont bien plus faibles" explique Danio Ricquebourg. Ce qui permet de réaliser en quelque sorte une pseudo quatorzaine en mer. Pour un trajet Afrique du Sud – La Réunion, cela tourne plutôt autour de 6 à 8 jours.
Après ce refus de tester les bateaux arrivant d'Afrique du Sud, la CGTR Port et docks a donc demandé de généraliser les dépistages à tous les bateaux sans distinction. "Cela aussi nous a été refusé, on a demandé une réunion à la préfecture, demande qui est restée sans réponse" s'agace le secrétaire général.
- Le GPM se veut rassurant -
A l'heure actuelle, les bateaux arrivant au Grand port doivent communiquer l'état de santé de tous les membres d'équipages, et des mesures sanitaires s'appliquent lors des échanges entre marins et dockers. Ils sont limités au maximum, le port du masque est demandé. Si un cas suspect se trouve à bord, le bateau reste au mouillage en attendant l'intervention de l'ARS, nous indique le Grand port maritime.
Des mesures insuffisantes pour Danio Ricquebourg, qui critique la gestion de la crise. "Finalement, refuser de tester tout le monde, c'est uniquement pour éviter de perdre du temps. Cela nous ferait perdre une journée, et alors ? C'est de notre santé qu'il s'agit, mais l'économie passe avant la sécurité" dénonce-t-il.
Pour le GPM, les mesures actuellement sont cependant largement suffisantes. "Le GPM applique depuis le début de cette crise sanitaire les consignes officielles émanant de la préfecture et de l’ARS afin de prévenir les risques de contamination des salariés portuaires et plus largement des Réunionnais. Ces consignes ont été déclinées sous forme de procédures construites avec les sociétés travaillant sur le port. Les différentes situations rencontrées jusqu'à ce jour ont montré leur pertinence" explique le Grand port maritime.
Le GPM précise par ailleurs que ces mesures pourraient évoluer en fonction des directives des autorités "en fonction de l'évolution de la situation et dans le cadre d'un dialogue social toujours constructif".
Aucun changement de protocole n'est donc à prévoir pour l'instant. "Si un docker devait tomber malade, il en relèvera de leur responsabilité et il y aura des comptes à rendre" s'indigne Danio Ricquebourg.
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A ce jour, le courrier envoyé au préfet par la CGTR Port et docks est toujours sans réponse. Contactée, la préfecture ne nous a pour l'instant pas apporté de réponse.
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3 Commentaire(s)
Pourquoi ce gouvernement n'agit pas dans cette crise, à chaque fois les médecins, le peuple, sont obligés de crier pour se faire entendre. Et seulement après ce gouvernement agit.
C'est pas possible ça !
On vit dans un monde de fous ....