Les forces de l'ordre privilégient la sensibilisation à la sanction

Port du masque obligatoire : la pénible mais nécessaire adaptation

  • Publié le 21 juillet 2020 à 03:00
  • Actualisé le 21 juillet 2020 à 06:21

Depuis ce lundi 20 juillet 2020, le port du masque est obligatoire pour les adultes et les enfants de plus de 11 ans dans tous les lieux publics clos. Le décret pris vendredi 17 juillet a été publié samedi 18 juillet au Journal officiel. Le masque est désormais obligatoire dans la totalité des grandes surfaces alimentaires, mais aussi dans les centres commerciaux, les services publics et d'administration, les musées, les cinémas, les lieux de culte, ainsi que les salles de sport, pensions de famille et établissements sportifs couverts. Face à l'amende de 135 euros en cas de non port du masque, l'adaptation se fait tant bien que mal. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Faut-il y voir une nécessité de légiférer pour que la population respecte les gestes barrières, ou bien un signe de la sagesse des Dionysiens ? Sûrement un peu des deux. Après plusieurs semaines de relâchement, la majorité des passants dans le centre-ville de Saint-Denis portait un masque, ce lundi matin 20 juillet 2020. Même si l’obligation du décret publié par l’Etat n’est valable que pour les lieux publics clos, les bonnes habitudes se sont donc de nouveau installées.

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Malgré la baisse de fréquentation due à la crise sanitaire, la boulangerie Perlin Pain Pain, située en plein centre de Saint-Denis, continue d'accueillir du monde le midi. Et ce lundi le masque n'était pas une option. A la caisse on rappelle le mot d'ordre aux clients, "voilà votre ticket, par contre madame mettez votre masque, s'il y a un contrôle vous pouvez recevoir une amende" prévient l'employée.

Il faut dire qu’en cas d’infraction l’amende s’élève à 135 euros, comme c’était déjà le cas dans les transports depuis le 11 mai dernier. Il est désormais imposé dans les magasins de vente, centres commerciaux, administrations, banques et marchés couverts, pour tous les adultes et enfants à partir de 11 ans.

"Nous, on demande aux clients d'avoir le masque depuis longtemps, mais là c'est vraiment obligatoire" nous indique Jean-Luc Iglicki, associé de la boulangerie. "Si les clients rentrent sans en porter, on va les voir et on leur demande de le mettre. On en propose aussi à la vente si besoin", précise-t-il.

Le message semble être passé en tout cas et dans l'espace salades et sandwicherie, qu'il soit chirurgical ou en tissu, le masque est sur quasiment toutes les têtes.

- “C'est un peu encombrant, mais c'est la loi” - 

Lors de son interview du 14 juillet, le président Emmanuel Macron avait annoncé que l’obligation de porter un masque dans les lieux publics clos entrerait en vigueur le 1er août. Mais, face à l’alerte des professionnels de santé sur des signaux de reprise de l’épidémie et au relâchement des mesures barrière, le Premier ministre Jean Castex avait finalement annoncé une mise en oeuvre plus précoce.

Aladinne, gérant de la boutique de chaussures Platinium, exhorte avec bienveillance ses clients clients à porter leur masque. “On avait déjà pris l’habitude pendant quelques semaines, après le déconfinement. Maintenant, on recommence. En général les gens respectent, ils ont peur d’avoir une amende et c’est pour leur propre santé”, se réjouit-il, même s’il avoue que c’est une contrariété.

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Alors qu’il conseille une cliente, il doit s’y prendre à plusieurs reprises pour se faire entendre. Car, en plus du masque, la distanciation sociale est toujours de mise, et le brouhaha de la rue piétonne n’est pas pour faciliter la communication.

“C’est un peu gênant, surtout pour nous commerçants qui devons interagir avec les clients. Certains se plaignent du port du masque pour se faire comprendre. C’est un peu encombrant, mais c’est la loi, on fait avec”, s'accommode-t-il. 

- L'indulgence avant la sanction -

Au fil de la journée, des policiers viennent à plusieurs reprises vérifier le bon respect du nouveau décret, sans toutefois adresser d’amende. L’heure est encore à la sensibilisation.

C'est dans les supermarchés que le changement est le plus radical, puisque le port du masque est peu à peu délaissé dans les rayons des magasins. Faire ses courses ne sera désormais plus possible sans se protéger le nez et la bouche.

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Au Leader Price du centre-ville de Saint-Denis, un client ayant oublié son masque se voit sommé de faire demi-tour. “C’est justement pour en acheter”, dit-il.

Clément, l’agent de sécurité, le laisse entrer en lui indiquant où se trouvent lesdits masques. D’un coup d’oeil il vérifie ne pas s’être fait flouer. Ce n’est pas le cas, le client se dirige bien dans le rayon des masques, se munit d’un paquet et s’en va régler en caisse. C'est la seule exception... temporairement.

À l'agence BNP Paribas rue Juliette Dodu, en revanche, aucune exception qui tienne. Pas de masque, pas d'entrée. Des grandes affiches l'indiquent déjà sur les portes. En l'absence de vigiles, c'est la secrétaire au comptoir qui s'occupe de la sécurité.

Là aussi avec le sourire. Signe d'une adaptation en douceur, pour que tout le monde se refamiliarise avec ce geste barrière.

aa / mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Fontaine, depuis son mobile
Fontaine, depuis son mobile
3 ans

c'est encore une Mask arade !

Chifoumi
Chifoumi
3 ans

Tous, nous devons être solidaires. Nous habitons sur une île qui se vante du savoir-vivre ensemble. Depuis le déconfinement et la reprise du trafic aérien, nous aurions dÃ" tous porter naturellement le masque au nom de notre savoir-vivre vivre ensemble. Appliquons les gestes barrière : distance, masque, lavage ou désinfection des mains. À nous de montrer que nous sommes responsables.