Une aide de 150 euros, plus 100 euros par enfant allouée aux bénéficiaires du RSA et des APL

Covid-19 : couvre-feu en Métropole et état d'urgence sanitaire contre le déferlement de la deuxième vague

  • Publié le 15 octobre 2020 à 12:18
  • Actualisé le 15 octobre 2020 à 12:32

Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 14 novembre 2020, que des couvre-feux seraient imposés dès ce samedi 17 octobre pour un mois, voire jusqu'au 1er décembre, en Ile-de-France et dans huit métropoles de l'Hexagone de 21h00 à 06h00 afin d'endiguer l'épidémie de coronavirus. La Réunion n'est pas concernée par ces restrictions. Avant l'intervention du président de la République, le conseil des ministres du jour avait acté le rétablissement de l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire national, également à partir de ce samedi. Le chef de l'Etat a aussi demandé aux Français de limiter les rassemblements privés à six personnes et précisé que les restrictions n'empêcheront pas les Français de partir en vacances. Enfin, face à la montée de la précarité, Emmanuel Macron a indiqué qu'une aide exceptionnelle de 150 euros, plus 100 euros par enfant, serait allouée aux bénéficiaires du RSA et des APL. (Photo AFP)

"Nous sommes dans une situation qui est préoccupante et qui justifie que nous ne soyons ni inactifs, ni dans la panique", a déclaré le chef de l'Etat au cours d'un interview sur TF1 et France 2. Afin de réussir à baisser le nombre de contaminations "par jour de 20.000 à 3.000 ou 5.000", "nous devons prendre des mesures plus strictes" que celles prises ces derniers mois, a-t-il ajouté.

La mesure la plus spectaculaire est l'imposition du couvre-feu total à Paris et dans sa région, "où le virus circule très activement", ainsi que dans les huit métropoles : Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne.

Ces villes sont les plus touchées par la reprise de l'épidémie depuis la rentrée et le gouvernement prévoit d'étendre le couvre-feu jusqu'au 1er décembre si le Parlement l'autorisait. Il va concerner environ 20 millions de personnes.

"L'objectif c'est de pouvoir continuer à avoir une vie économique, que les écoles, les lycées et les universités soient ouvertes, que nos concitoyens puissent travailler tout à fait normalement et qu'il puisse y avoir une vie sociale" même restreinte, a-t-il expliqué. "Si, pendant six semaines, nous tenons ce couvre-feu, à ce moment-là, nous pensons que nous pourrons progressivement rouvrir."

Au printemps, plusieurs communes, dont la plus importante était Nice, ainsi que la Guyane avaient instauré des couvre-feux temporaires.

Des amendes de 135 euros seront dressées en cas de non respect du couvre-feu et des dérogations seront accordées, par exemple pour ceux qui "rentrent du travail après 21H00, ou qui travaillent de nuit", a indiqué le chef de l'Etat.

- Pas plus de six à table -

En revanche, il n'y aura ni restrictions de transport lors du couvre-feu, ni de limites de déplacements entre les régions, a-t-il précisé, en ajoutant que ces mesures n'empêcheront pas les gens de partir en vacances de la Toussaint qui débutent vendredi soir.

Sans surprise, les fédérations professionnelles du secteur hôtellerie-cafés-restauration (HCR) ont déploré le couvre-feu, qui "équivaut à une refermeture des établissements" et est "lourde de conséquences pour le secteur".

Emmanuel Macron a toutefois précisé que des aides seront mises en place pour les professionnels affectés par ces mesures : "Le chômage partiel à plein, c'est-à-dire 100% pour l'employeur, va être réactivé pour tous ces secteurs : hôtellerie, cafés, restaurants, tourisme, événementiel, culture, sports. On va mettre en place des dispositifs supplémentaires parce que de manière très claire, je ne veux pas que nos indépendants, nos TPE, nos PME, ferment et tombent en faillite à cause de ce couvre-feu comme ce fut le cas pendant le confinement."

C'est surtout dans la sphère privée, principal foyer de contamination, qu'Emmanuel Macron espère voir les mentalités changer, en demandant aux Français de "ne pas être plus de six à table" dans les réunions privées. Il faut "mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis".

Il a par ailleurs préconisé "deux à trois jours de télé-travail par semaine" dans les entreprises où cela est possible, pour "réduire un peu la pression collective".

- Une nouvelle application de traçage et des aides supplémentaires -

Emmanuel Macron est revenu sur l'échec de l'application StopCovid. "Ça n'a pas marché et ça a beaucoup moins été téléchargé que chez nos voisins, les Britanniques ou les Allemands. On n'a pas réussi." Le dispositif va être remplacé par une nouvelle application : Tous AntiCovid. Elle sera présentée plus en détail le 22 octobre.

Il va par ailleurs être prochainement possible de se procurer des autotests de dépistage du Covid. "Reconnus par l'Organisation mondiale de la santé, la Haute Autorité de santé, ce sont ce qu'on appelle des tests antigéniques. Il va toujours falloir faire ce fameux prélèvement, mais c'est en 15 à 30 minutes qu'on a le résultat. Ça change beaucoup de choses", anticipe le président. "On pourra aussi le faire dans les pharmacies, dans différents points, donc, ça va être un vrai changement."

Alors que la crise fait basculer dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes supplémentaires, Emmanuel Macron a enfin annoncé une aide exceptionnelle de 150 euros, augmentée de 100 euros par enfant, pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l'aide personnalisée au logement (APL).

"Le dispositif, le plus large et le plus efficace, c'est pour les bénéficiaires du RSA et des APL, ce qui touche du coup tous les jeunes, très largement les 18-25 ans", a expliqué le chef de l'Etat. 

- "Bienvenue en Absurdie" -

Parmi les premiers responsables politiques à réagir, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a appelé à "appliquer les mesures annoncées par le président même si elles sont dures". Pour Eric Ciotti (LR), le couvre feu est "une mesure forte et indispensable pour faire reculer le virus".

En revanche, son collègue de LR Guillaume Peltier juge qu'"on nage en absurdie: couvre-feu la nuit mais métro le jour". "Bienvenue en Absurdie", a aussi tweeté Jean-Luc Mélenchon, tandis que pour Thierry Mariani (RN) "les Français et des pans entiers de notre économie vont payer l'incurie de Macron et de ce gouvernement!".

"Nous en avons jusqu'à l'été 2021 au moins avec ce virus, tous les scientifiques sont clairs", a prévenu Emmanuel Macron, en s'efforçant cependant d'envoyer un message positif alors que la défiance monte dans l'opinion. "J'ai besoin de chacun d'entre vous, nous avons besoin les uns des autres" et "on sortira plus fort", a-t-il dit en concluant l'entretien de 40 minutes qui n'a porté que sur la crise sanitaire.

Le Premier ministre Jean Castex et plusieurs ministres détailleront les nouvelles mesures lors d'une conférence de presse jeudi en début d'après-midi. Certaines d'entre elles seront prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire qui a été rétabli mercredi par décret après avoir été imposé du 23 mars au 10 juillet.

Les derniers chiffres montrent encore une aggravation de la situation avec plus de 100 morts et 193 personnes admises en réanimation en 24 heures. L'épidémie a déjà fait plus de 32.000 morts en France.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com avec AFP

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1 Commentaires
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
3 ans

Ce gars est en campagne électorale de la présidentielle 2022En trois ans, Macron a réussi à couler la France ! Et en termes de manquements et défaillances en tous genres, ce gars coche toutes les cases.