Selon le dernier rapport de l'Insee

Tourisme : l'activité s'est redressée ponctuellement en juillet-août

  • Publié le 8 décembre 2020 à 16:00
  • Actualisé le 8 décembre 2020 à 16:36

Selon le dernier rapport de l'Insee, au 3e trimestre 2020, l'activité des hôtels et des autres hébergements collectifs touristiques réunionnais reste encore ralentie. Cependant, en juillet-août, la perte a été relativement limitée par rapport aux mois précédents, avec une baisse de la fréquentation de 19 % par rapport à 2019. Mais seule la moitié des chambres sont occupées au 3e trimestre 2020. Le chiffre d'affaires des hôtels, des restaurants et des loueurs de voitures, après avoir fortement reculé au second trimestre, se redresse progressivement sans toutefois retrouver son niveau d'avant la crise. Les entreprises continuent à recourir au dispositif d'activité partielle, mais de façon plus limitée qu'au 2e trimestre. Nous publions ici le communiqué de l'Insee (photo d'illustration rb / www.ipreunion.com)

Au 3e trimestre 2020, à La Réunion, le nombre de nuitées dans les hôtels et les autres hébergements collectifs touristiques reste inférieur d’un quart par rapport au 3e trimestre 2019. Le repli est plus marqué dans les hôtels (- 26 %) que dans les autres hébergements collectifs touristiques (- 18 %). L’activité touristique a cependant limité les pertes en juillet-août pendant la période des vacances scolaires, même si elle n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise. Ainsi, la fréquentation des établissements d’hébergement diminue de 19 % par rapport aux mêmes mois de l’année précédente, avant de chuter de nouveau de 37 % en septembre. Malgré la reprise du trafic aérien, la fréquentation de la clientèle résidant à l’étranger reste quasi-nulle (- 90 % par rapport au 3e trimestre 2019), alors qu’elle représentait 13 % des nuitées à la même période en 2019. De son côté, la baisse de fréquentation des résidents à La Réunion ou ailleurs en France est limitée à 15 %.

Le taux d’occupation des chambres s’établit à 50 %, en recul de 13 points par rapport au même trimestre de 2019. Il se situe à son plus bas niveau historique, exception faite du 2e trimestre 2020.

- La baisse de la fréquentation hôtelière touche plus particulièrement le Nord-Est -

La baisse de la fréquentation touche toutes les catégories d’hébergements, mais plus encore les établissements non classés (- 30 %) que ceux de catégories supérieures (4 ou 5 étoiles, - 18 %). Elle n’épargne également aucune région de l’île. La région Nord-Est est de loin la plus touchée (- 41 %) car elle pâtit de l’effondrement du tourisme d’affaires : le recul y est deux fois plus important que dans le Sud et l’Ouest.

- Les activités touristiques reprennent progressivement -

Le regain de fréquentation touristique à partir du mois de juillet se traduit dans le chiffre d’affaires des entreprises des secteurs d’activité très dépendants de la clientèle touristique. Ainsi, au regard de 2019, le chiffre d’affaires des hôtels recule nettement moins en juillet (- 34 %) et en août (- 21 %) que les mois précédents. Il s’était ainsi effondré au cœur du confinement en avril (- 92 %), et était encore très en retrait en juin (- 73 %). Le chiffre d’affaires des loueurs de voiture baisse quant à lui de 20 % en juillet et de 9 % en août, contre un recul de 62 % pendant le confinement. La reprise avait été nettement plus rapide dans la restauration, qui avait pu profiter de la levée des restrictions dès le mois de juin pour renouer avec la clientèle locale, quand les hôtels et loueurs de voitures continuaient de souffrir du manque de touristes extérieurs. Ainsi, dans la restauration, le chiffre d’affaires était en baisse de 16 % en juin et revient à un niveau quasiment habituel en juillet-août.

Du fait d’un niveau d’activité qui reste dégradé, l’hôtellerie et la restauration recourent encore de façon substantielle au dispositif d’activité partielle (chômage partiel), même si c’est de façon plus limitée qu’au 2e trimestre. L’activité partielle concerne ainsi 11 % des salariés et 21 % des entreprises en août, contre respectivement 30 % des 9 300 salariés et 43 % des entreprises en juin.

- La consommation touristique à son niveau habituel en juillet-août -

Durant la période de confinement, les montants dépensés par carte bancaire pour des activités touristiques à La Réunion par les résidents français avaient chuté de 80 % par rapport à la même période de 2019, soit deux fois plus que l’ensemble des transactions par carte bancaire. Cette baisse était même plus forte qu’au niveau national (- 72 %). À partir du 11 mai, qui marque le début du déconfinement, la reprise de la consommation touristique est beaucoup plus progressive que celle de la consommation totale et s’effectue par étapes.

Dans un premier temps, les voyages de résidents extérieurs sont encore réservés aux motifs impérieux, mais les commerces, hébergements touristiques, équipements culturels (hors cinémas) reprennent leur activité. La reprise des dépenses par carte bancaire dans le tourisme est cette fois un peu plus marquée à La Réunion qu’au niveau national : par rapport à 2019, la baisse des dépenses par carte bancaire est de 48 % à La Réunion contre - 57 % en France. À compter du 2 juin, les mesures sanitaires sont assouplies et les restaurants, bars et cafés autorisés à reprendre leur activité. Les dépenses par carte bancaire repartent alors encore plus nettement à La Réunion qu’en France avec une baisse limitée à 16 % par rapport à 2019 la semaine du 1er juin (29 % en France). Ce n’est qu’à compter du 22 juin que les motifs impérieux pour voyager sont supprimés et les salles de cinéma autorisées à rouvrir. Le montant des transactions par carte bancaire retrouve alors un niveau comparable à 2019.

À la mi-juillet, les dépenses par carte bancaire accélèrent dans les secteurs touristiques, dépassant même leur niveau de 2019 (+ 14 %) et se maintiennent à un niveau élevé jusqu’à la rentrée scolaire à la mi-août. Ce constat peut être lié à un report de congés de résidents et donc de dépenses initialement prévues pendant le confinement. D’autres touristes (résidents ou non à La Réunion) ont pu également renoncer à leur destination initiale de voyage du fait de la crise sanitaire et ont finalement choisi de passer leurs vacances sur l’île. Par ailleurs, le recours au paiement par carte bancaire augmente chaque année ; il est susceptible d’avoir augmenté sensiblement avec la crise sanitaire, notamment avec le relèvement du plafond de paiement sans contact et le fait qu'il permet d'éviter la manipulation des billets et pièces de monnaie.
 

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