Levée des motifs impérieux pour voyager

Covid-19 : l'impérieuse nécessité de prudence

  • Publié le 12 décembre 2020 à 03:00
  • Actualisé le 12 décembre 2020 à 06:51

C'est officiel, à compter du 15 décembre 2020, les vols entre La Réunion et la Métropole pourront reprendre de façon normale, sans que les voyageurs n'aient à justifier de motifs impérieux de déplacement. Cela s'inscrit dans la stratégie nationale de déconfinement suite à la diminution du nombre de cas Covid-19 (environ 10000 cas/jour). Si cette annonce est bien évidemment une bouffée d'oxygène pour les compagnies aériennes, l'économie et le tourisme réunionnais, la réouverture des frontières sans aucun contrôle fait de nouveau planer la crainte d'une flambée épidémique, comme ce fut le cas en juillet/août derniers. D'où l'intérêt d'une impérieuse nécessité de prudence (Photo rb/www.ipreunion.com)

C’est un véritable "ouf" de soulagement pour les professionnels du tourisme à l’annonce de la levée des motifs impérieux pour se rendre à La Réunion. Cette annonce était attendue avec impatience par un secteur déjà extrêmement meurtri depuis mars dernier. En effet, malgré un léger rebond de la fréquentation hôtelière en juillet/août derniers, les chiffres sont alarmants, comme le montre une étude Insee publiée il y a quelques jours. "Le taux d’occupation des chambres s’établit à 50 %, en recul de 13 points par rapport au même trimestre de 2019. Il se situe à son plus bas niveau historique, exception faite du deuxième trimestre 2020", peut-on y lire.

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Malgré la mobilisation de la clientèle locale qui a joué le jeu pour soutenir la restauration et l’hôtellerie péi, ces professionnels n’y avaient pas trouvé leur compte. Avec l’arrivée de l’été, ils espéraient donc une levée du motifs impérieux pour pouvoir pleinement profiter des opportunités offertes durant cette période propice à l’arrivée des touristes. C’est désormais chose faite et les résultats de ne sont pas faits attendre. Les agences de voyages sont prises d’assaut et La Réunion figure parmi les destinations les plus prisées de cette fin d’année.

Bonne chose ? C’est évidemment une très bonne nouvelle pour les professionnels du tourisme, mais aussi le secteur économique en général. Alors que la crise sanitaire semble s’éterniser (et on est loin d’être sorti de l’auberge), cette dynamique ne pourra être que profitable pour l’économie, et pour les Réunionnais qui bénéficieront certainement des retombées en termes de consommation, de création d’activité et d’emplois.

Mais derrière l’euphorie de la réouverture des frontières se cache malheureusement le spectre d’une potentielle reprise de l’inflation épidémique, comme ce fut le cas en juillet/août derniers. Loin de nous l’idée d’être des oiseaux de mauvais augure et de prendre une posture alarmiste. En ces temps de crise, ces moments positifs sont essentiels et méritent d’être mis en valeur.

Mais il faut aussi raison garder pour ne pas replonger dans l’anxiété et les craintes d’un couvre-feu, ou pire, d’un reconfinement. Si le chiffre des cas importés est actuellement très faible (entre 1 et 4 tous les deux jours selon les bilans communiqués par la préfecture de La Réunion), on ne peut que s’attendre à une recrudescence des cas importés dans les prochaines semaines.

Cette inflation semble inéluctable. Le tout est de pouvoir et savoir la contenir afin d’en limiter les conséquences pour que l’épidémie ne redevienne pas incontrôlable comme ce fut le cas en septembre/octobre dernier.

Aussi, plus que jamais, les Réunionnais devront faire preuve de prudence, en respectant les gestes barrières. Le monde du tourisme s’est quant à lui déjà mis au diapason, renforçant son protocole de sécurité sanitaire avec notamment la nomination de médiateurs Covid, les réflexions autour de mesures à adapter au niveau local ou encore des actions visant à inciter les voyageurs à effectuer des tests à J+2.

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Sur ce dernier point se pose malgré tout l’éternelle question des tests Covid-19 obligatoires à J+4 ou J+7. Malgré les demandes insistantes des professionnels de santé de mettre en place cette mesure, il semblerait que la préfecture et l’ARS en aient décidé autrement en choisissant de laisser aux voyageurs la liberté (et surtout la responsabilité) de le faire.

Malheureusement, c’est peut-être dans cette décision que se cache le cheval de Troie qui permettra à l’épidémie de reprendre de plus belle et  obligera La Réunion à devoir surfer sur une 3ème vague…

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com



 

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6 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Avez vous vu le prix des billets ? Ça fait rêver ....

Ton dada
Ton dada
3 ans

comme d'habitude, la terre reunionnaise est vendue comme eldorado pour l'étranger, ils adorent nos plages, nos montagnes, notre climat, notre cuisine, mais qui prennent notre peuple de haut, n'hésitant pas à nous traiter de barbares dégénérés, d'abrutis et d'arriérés.Sachez que cette terre appartient à ce peuple barbare dont je fais partie, si vous venez, respectez, pensez au quelques lits de réanimation que vous risquez d'occuper à la place d'un créole réunionnais, pensez à la place de travail que vous occuperez à sa place.Vous vous rendrez compte que si vous aimez réellement notre peuple, ne restez pas.

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Espérons que , dans l intérêt général, les voyageurs iront se faire tester avant d embarquer !

BRUNOBOURBON, depuis son mobile
BRUNOBOURBON, depuis son mobile
3 ans

Le Prefet BILLANT Et Mme LADOUCETTE Devront répondre de mise en danger de la vie d'AUTRUI si Les DÉCÈS augmentent brutalement....

Bonne nouvelle ??
Bonne nouvelle ??
3 ans

il aurait fallu rendre les tests Covid-19 obligatoires pour les voyageurs qui arrivent sur l'ileDes avions entiers vont déverser les touristes à partir de la mi-décembre sans aucun contrÃ'le... Espérons que le personnel de santé pourra se requinquer avant la reprise inéluctable de l'épidémie ...

Missouk
Missouk
3 ans

Jamais deux sans trois... Après l'épisode juillet-aoÃ"t, puis celui d'octobre, on "remet le couvert", sans changer d'un iota le contrÃ'le des arrivants à l'aéroport. Obligé les voyageurs à se faire tester à J+4 ou J+5 c'est aussi contraignant que cela ? Ce ne serait pas mieux que d'imposer ensuite un confinement, un couvre-feu ou d'autres restrictions ? Décidément, c'est à n'y rien comprendre... Le docteur CHIEZE pourra revenir sur les antennes de télévision avec sa kyrielle de courbes et de chiffres quand l'épidémie reflambera. Désolant!