
Qui dit élections dit alliances et stratégies. On ne le sait que trop bien, ces dernières peuvent évoluer de façon radicale en quelques mois d’intervalle, les réalités d’hier n’étant jamais celles d’aujourd’hui en politique.
Les élections municipales peu communes qui se sont déroulées cette année en sont une belle illustration. En effet, si le scrutin n’avait pas été perturbé par la crise Covid-19 et si le second tour avait été maintenu en mars, il est quasiment certain que les forces en présence auraient été bien différentes, certaines alliances (parfois contre nature) n’auraient clairement pas pu se faire, et certaines victoires ou défaites n’auraient peut-être pas eu lieu.
On a aussi pu constater cette versatilité politique en 2015, alors que les élections départementales et les élections régionales avaient lieu avec 9 mois de décalage (mars pour les départementales et décembre pour les régionales).
A l’issue du scrutin des départementales, on voyait Nassimah Dindar brillamment réélue à la présidence du Département grâce au soutien de l’union de la droite (animée en lien avec Didier Robert et Michel Fontaine) ainsi que des voix des élus du Tampon, proches d’André Thien-Ah-Koon et de Saint-Leu, proches, à l’époque, de Thierry Robert.
En décembre 2015, on voyait cette même plateforme de la droite qui a porté Nassimah Dindar à la présidence du Département soutenir Didier Robert dans le cadre des régionales. C’est logique. Mais en face, on retrouvait Thierry Robert quant à lui soutenu par André-Thien-Ah-Koon. Ce même Thierry Robert, dont les conseillers départementaux siégeaient avec la droite au Palais de Source, avait ensuite rejoint Huguette Bello au second tour des régionales. Deux scrutins, deux logiques différentes, pour quelques mois d’intervalle.
Si les deux scrutins avaient eu lieu en même temps, il est fort à parier que les stratégies et les alliances auraient été différentes, les appareils politiques ayant l’obligation de faire preuve de cohérence s’ils veulent être crédibles aux yeux de la population et, surtout, des électeurs.
C’est d’ailleurs cette nécessité de cohérence dont devront faire preuve nos futures conseillers régionaux et départementaux. Il sera en effet difficile de justifier un positionnement politique pour les départementales et de soutenir un candidat radicalement différent aux régionales, ou inversement. D’où la nécessité de créer les bases d’une alliance solide qui dépasse le simple cadre d’un seul scrutin.
Afin que le projet et l’engagement politique soient crédibles, les futurs candidats doivent l’inscrire dans une vision globale, à la fois régionale et départementale, d’où la difficulté de voir l’émergence de certains candidats qui, pour l’heure, s’attardent à peaufiner leur stratégie et à désigner les différents champions qui représenteront leur camp lors des différents scrutins.
Mais, à n’en pas douter, les régionales et départementales 2021 risquent de réserver malgré tout quelques surprises. Nos chers candidats ont déjà habitué la population à des alliances totalement contre-nature. Pas étonnant que l’électeur y perde son bulletin...
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