
Selon les derniers chiffres de la préfecture, depuis le 11 mars 2020, 12 416 cas de Covid-19 ont été officiellement répertoriés à La Réunion. Dans les détails, on peut observer qu’il y a eu 1 224 cas importés, soit 10% des cas totaux.
Certes, ce chiffre est faible comparé aux cas autochtones. Reste que ces derniers ne sont que la répercussion des contaminations initiales des cas importés. Si le nombre de ces cas avait été diminués de moitié ou de 75% grâce à la suspension des vols, aurait-il eu autant de cas dit "autochtones" ?
Difficile d’avoir un avis fondé et tranché sur ces questions. Mais la logique voudrait qu'en diminuant les cas importés, les contaminations locales n'auraient pas autant explosé. Quant aux variants, responsables de cette flambée, ils auraient beaucoup plus de mal à débarquer sur l’île.
Ces interrogations légitimes de bon nombre de Réunionnais sont relayés par les journalistes lors des différents points presse de la préfecture. En réponse, le préfet, et son Cabinet avec lui, restent droits dans leurs bottes. Ils martèlent que toute fermeture de l’aéroport est absolument exclue. Car, disent-ils, une telle perspective provoquerait de graves pénuries sur l’île, et mettrait à mal l'économie agricole en empêchant toutes les exportations.
L'argumentation paraît fondée, elle interroge pourtant. Il y a un an lors de la première vague de l'épidémie, La Réunion a été confrontée au confinement et à la fermeture de l’aéroport. Cette situation avait engendré un véritable vent de panique et généré des longues files d'attente devant les grandes surfaces aux rayons rapidement dévalisés.
La préfecture et bon nombre d'opérateurs économiques avaient alors multiplié les appels au calme et les actions de communication sur le thème : " Réunionnais faites preuve de civisme et de patience, il n’y aura absolument aucune pénurie, les chaînes d’alimentation ne seront pas perturbées".
Un an plus tard quelles sont les motivations réelles ayant déterminé les autorités à maintenir l’aéroport ouvert ? L’argument touristique n’est plus d’actualité, en théorie, avec le renforcement des contrôles des motifs impérieux. La potentielle menace sur l'export peut être contournée puisque suspension des vols commerciaux ne rime pas forcément avec arrêt du fret.
Alors pourquoi vouloir faire paniquer les Réunionnais ?
Pourquoi ce qui était vérité fondamentale il y a un an pour le préfet, semble totalement faux un an plus tard… pour le même préfet…
Pourquoi la préfecture a fait le choix de la communication par la peur… Pour couper court à tous débats ?
La réponse est donc (peut-être) dans la question…
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