Crise sanitaire

Coronavirus : ces chiffres qui ne sont pas (tout à fait) rendus publics à La Réunion

  • Publié le 2 avril 2021 à 07:16
  • Actualisé le 2 avril 2021 à 11:05

L'Agence régionale de santé (ARS) fait des cachotteries. Elle réserve au préfet, aux professionnels de santé, parfois aux élu.e.s, la primeur d'informations qui concernent tous les Réunionnais.e.s. Imaz Press a eu connaissance de ces éléments pas tout à fait rendus publics. Nombre de lits de réanimation, perspectives de réorganisation, carences en médecins anesthésistes réanimateurs, renforts venus du privé ... On fait le point (Photo rb/www.ipreunion.com)

Aux dernières nouvelles - sous réserve de quelques variations dûes au fait que ces données ARS datent du 31 mars -, 109 des 122 lits de réanimation de La Réunion étaient occupés. L’ARS faisait état d’une hausse du nombre des patients Covid+ locaux en situation de "réa", soit 38 cas le 31 mars dernier, contre 13 cas, le 1er mars dernier. Cela traduit une moyenne d’admissions de 35 cas Covid+ la dernière semaine de mars, contre 18 la première semaine du mois.

Il convient de préciser parallèlement que les patients Covid+ hospitalisés en réanimation en provenance de Mayotte suite à une évacuation sanitaire (evasan) sont au nombre de 16, au 31 mars, quand en comptait 31 deux semaines plus tôt. Il apparaît que ces evasan ont cessé depuis le 24 mars. 

Autre paramètre, le nombre de patients "non-covid" admis en réanimation demeure stable, 53 en moyenne sur les 15 derniers jours du mois, avec "un turn over" quotidien soutenu. Au-delà, en cas de saturation des lits de réanimation réunionnais, aucun secours n’est à attendre en termes d’évacuations sanitaires en direction de la Métropole sur le modèle de l’historique opération de communication "Hippocampe" où quatre patients en provenance de Mayotte ont été transférés dans l'Hexagone.

Et pour cause, les capacités de "réa" métropolitaines sont elles-mêmes saturées faute de lits en nombre suffisant. Quant aux renforts de la réserve sanitaire dont La Réunion a brièvement bénéficié, il n’en est plus question. Ceux qui étaient venus sont repartis, ou le seront d’ici le 4 avril.

La démonstration d’évacuation sanitaire précédemment organisée était donc vide de sens, et le budget conséquent de cette opération sans lendemain aurait pu être investi dans des moyens locaux supplémentaires, humains ou techniques.

Par ailleurs on manque à La Réunion de médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) et d’infirmières et infirmiers anesthésistes (IADE).

C’est pour cette raison que le secteur privé a du, peu ou prou, déprogrammer ses activités chirurgicales et libérer ses blocs opératoires. Il s'agit de garantir le fonctionnement de lits de réanimation au Centre hospitalier universitaire Sud. Les médecins anesthésistes-réanimateurs du Groupe privé Clinifutur (dont la clinique de Sainte-Clotilde notamment fait partie) seront alors intégrés aux équipes du CHU Sud.

En fait il s’agit d’ouvrir quatre lits de réanimation supplémentaires au CHU Sud, et de les rendre disponibles par le renfort de personnel non médical (PNM), sous l’égide d’infirmier.e.s anesthésistes en provenance du privé, sans oublier l’apport de 14 IADE en cours de formation.

Pour ouvrir quatre lits de réanimation au CHU Sud, on en ferme donc cinq à la clinique Sainte-Clotilde… Cinq lits, qu’il faudra, le cas échéant, réactiver si l’aggravation de la situation sanitaire l’exigeait.

Faire et défaire, c’est toujours travailler, sans doute.

Lire aussi : Stratégie sanitaire des autorités : aux frontières de l'irrespect...

pl/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Lilie
Lilie
2 ans

C'est bizarre que les mesures tarde à venir et qu'il faille faire réunion et entretien sur une semaine avant de ce décider. La situation sanitaire n'a l'air que de ne préoccupé que les usagers et professionnel de santé et pas les instiItutions, ni l'état et encore moins les élus. La vie des Réunionnais n'aurais tel aucune valeur à l'heure yeux ? Pour rester dans le flou, avec des mesures minimaliste. Voyant que les chiffres augmentent il faut réagir en conséquence mais il y à l'économie qui passe avant en dirai. Après chacun sa place la mienne ce sera d'écouter si il y aura des mesures à 17 heures et ont verra. Je ne crois plus au père NoÃ"l mais j'espère des mesures qui change les chiffres voir remettent les conteur à 0 voir compris entre 0 à 10 pour le nombre de cas. Un miracle quoi !!!

fénoir
fénoir
2 ans

Comme les gens ne disent rien, ils vont encore plus loin dans la désinformation.

Tout est parfait
Tout est parfait
2 ans

Comme dit Melanchon de manière ironique : " tout est parfait "