Chez les Bleus

Mondial-2018: la France à la recherche du style Deschamps

  • Publié le 24 juin 2018 à 16:58
  • Actualisé le 24 juin 2018 à 17:13

Didier Deschamps, un sélectionneur sans style ? A l'image des victoires des Bleus contre l'Australie (2-1) et le Pérou (1-0), les équipes dirigées par le technicien français se distinguent rarement par leur jeu flamboyant, mais en général, elles gagnent, et le sélectionneur prend plus de risques que ne le disent ses détracteurs.


Pour Xavi, l'ancien milieu de terrain emblématique de l'équipe d'Espagne, ce qu'affirment certains commentateurs critiques est "faux", Deschamps a bien "un style". "Simplement, lui ou Simeone (l'entraîneur de l'Atlético Madrid) sont d'une autre école que Löw (sélectionneur allemand), Lopetegui (ex-sélectionneur espagnol) ou Guardiola (entraîneur de Manchester City). Deschamps n'a pas changé d'idée en devenant coach: solidité défensive et contre-attaque. Il s'en fiche d'être dominé car il accorde plus d'importance à son organisation défensive qu'offensive. Son équipe n'en est pas moins compétitive", a souligné l'ex-joueur du Barça dans le Journal du Dimanche.

Avant la science tactique, Deschamps est d'abord réputé pour sa gestion des hommes et sa manière de motiver un vestiaire. "Il a une très bonne relation avec tous les joueurs car il était joueur et il les comprend bien", a encore dit le milieu de terrain Paul Pogba dimanche.

- "La gagne" -

L'ancien attaquant international Yannick Stopyra dresse pour l'AFP le parallèle entre la gestion de l'entraîneur Deschamps et sa carrière de joueur: "Chez lui, c'est le collectif qui prime. Il l'a appris comme joueur quand il était à Nantes. Puis il est rentré dans une sphère de la gagne avec Marseille et la Juventus. Deschamps, c'est quelqu'un qui fait très attention à la vie de groupe et surtout c'est la culture de la gagne et du résultat. Ses résultats lui donnent raison".
En équipe de France, la gestion Deschamps est d'ailleurs souvent comparée à celle d'Aimé Jacquet pour le titre mondial de 1998, avec trois milieux de terrain à vocation défensive, dont son capitaine... Didier Deschamps.

Mais l'actuel sélectionneur est un pur pragmatique et n'hésite pas à intégrer des jeunes et faire évoluer ses équipes en fonction des adversaires et de la forme du moment. Ses Bleus ont signé quelques performances étonnantes pendant les éliminatoires du Mondial dont la fameuse victoire contre les Pays-Bas en août dernier (4-0), avec un 4-4-2 très offensif où Thomas Lemar s'est mis en valeur en signant un doublé.
Au mois de mars, en amical contre la Colombie, ses joueurs ont livré une très belle première période, avant de lâcher en seconde et de s'incliner 3-2.

- "Il cherche" -

Et dans cette Coupe du monde, Deschamps a lancé un trio très jeune et technique avec Mbappé-Griezmann-Dembélé contre l'Australie (2-1). Mais puisque ça n'a pas vraiment fonctionné, avec une victoire poussive, il a finalement relancé les expérimentés Olivier Giroud et Blaise Matuidi contre le Pérou et demandé à Kylian Mbappé de mieux intégrer le logiciel DD en faisant davantage d'efforts défensifs.

"C'est quelqu'un qui cherche", juge Stopyra. "Quand il ne fait pas jouer Giroud ou qu'il sort Griezmann avant la fin d'un match, il leur envoie aussi un message".
Les joueurs de l'équipe de France ont parfaitement intégré cette mentalité de gagneur. La France peut-elle faire plus de spectacle ? "C'est sûr que 5-0 ça plairait plus à vous (les médias) et aux Français, mais 1-0 ou 5-0, c'est quand même trois points", rétorque Corentin Tolisso. "On peut toujours mieux faire. Peut-être que si on marque trois buts c'est bien, mais le plus important, c'est de gagner les matchs".

Et puis les rencontres de poules de ce Mondial sont très disputées comme l'ont montré les contreperformances de l'Argentine ou de l'Allemagne. Pendant ce temps, les Bleus, déjà finalistes de l'Euro-2016, se sont qualifiés pour les 8es de finale, sans vraiment briller, mais sans trop trembler. A la Deschamps.
© 2018 AFP

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