Par la préfecture et les élus locaux

Covid-19 : les ligues de sport réunionnaises veulent être consultées

  • Publié le 10 septembre 2020 à 13:40
  • Actualisé le 10 septembre 2020 à 15:46

Yves Ethève, Daniel Blondy, Nadine Dijoux, Philippe Alexandrino et Johan Guillou, respectivement présidents des ligues de football, de rugby, de volley-ball, de handball et de basket-ball de La Réunion, ont tenu une conférence de presse ce jeudi 10 septembre 2020, à la Maison des sports de Saint-Denis. D'une seul voix, ils ont souhaité faire entendre leur regret de ne prendre part aux discussions entre la préfecture et les élus locaux, concernant les mesures de lutte contre le coronavirus. Ils assurent avoir des protocoles prêts pour une reprise des activités sportives adaptée aux conditions sanitaires. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Nous sommes dans une situation très grave, très difficile”, déclare d’emblée Yves Ethève, président de la Ligue réunionnaise de football. Lui et ses homologues des sports collectif majeurs à La Réunion, ont fait part de leur volonté d’être intégrer aux réflexions concernant les mesures restrictives de lutte contre le coronavirus.

Pour rappel, la pratique des sports collectifs et de combat est interdite depuis le 22 août dernier, par arrêté préfectoral. Une suspension que le préfet Jacques Billant a décidé, ce mardi 8 septembre, de prolonger jusqu’à la fin du mois de septembre au moins.

“C’est le “au moins” qui nous fait peur”, indique Johan Guillou de la Ligue régionale de basket-ball de la Réunion. “Nous n’allons pas taper sur le préfet, prendre ses responsabilités, c’est compliqué. Seulement, il important de montrer des incohérences.”

Il pointe d’abord du doigt la fermeture des structures sportives décidée par les mairies, empêchant toute activité sportive, alors que seuls les sports collectifs et de combat sont proscrits. “Nous avons un protocole de reprise individuelle. Les sports individuels sont pénalisés”, lamente-t-il, avant de demander la même considération que les écoles, qui ont pu rouvrir dans le cadre d’un protocole établi par le rectorat et l’Agence régionale de santé.

“On nous dit que les enfants sont moins touchés par la Covid-19, les établissements scolaires sont ouverts. On fait confiance aux chefs d’établissement, pourquoi ne fait-on pas confiance aux présidents de clubs ?

- "On aurait dû être associé à ces décisions" -

À l’instar du Comité régional olympique et sportif (CROS) de La Réunion dans un courrier adressés, ce mercredi au préfet, le président de la Ligue réunionnaise de handball Philippe Alexandrino appelle à une consultation du monde sportif par les autorités.

“Nous sommes avant tout responsables. la protection reste l’objectif majeur. Ce qui nous gêne un peu, c’est qu’on aurait dû être associé à ces décisions. On a un guide de reprise d’activité tenant compte des conditions sanitaires, des protocoles ont été mis en place. On n’a pas l’intention de reprendre immédiatement la compétition”, explique-t-il.

Et Daniel Blondy, président du Comité de rugby de La Réunion, d’abonder en son sens : “Le fait de fermer les structures sportives, on a des jeunes qui se retrouvent à rien faire en dehors des horaires scolaires. On est là pour les éduquer aussi, les canaliser. La compétition pourra venir un peu plus tard, ce n’est pas bien grave. Qu’on nous laisse accéder aux enceintes sportives, c’est important.”

À la demande de leurs fédérations de tutelle, toutes les ligues ont nommé des référents Covid pour faciliter les échanges. Aucun d’eux n’a été consulté par les maires ou la préfecture. “Les maires ont, à juste titre, reprocher au gouvernement de ne pas tenir compte des élus de proximités. Comment aujourd’hui vont-ils rencontrer le préfet avant de nous rencontrer, de rencontrer le Cros, de rencontrer nos référents Covid ?”, interroge Yves Ethève. 

- Un impact financier non négligeable - 

Enfin, les représentants de ligue demande à ce que l’aspect économique, qu’ils admettent secondaire à l’aspect sanitaire, soit également considéré. “ On a un impact direct sur l’activité. On n’a pas de lisibilité sur demain. On ne sait pas ce que ce sera demain pour les salariés, ni pour les licenciés”, explique Nadine Dijoux de la Ligue réunionnaise de volley-ball.

“Les clubs doivent trouver des idées pour leur budget de fonctionnement. Les licences représentent une part importante pour payer les salariés. On perd des éducateurs, on perd des licenciés”, constate Johan Guillou, criagnant que certains clubs soient en danger.

Pour le football, Yves Ethève enregistre d’ores et déjà une perte de 9.000 licenciés. “Ils ne reviendront pas”, regrette-t-il, insisant sur le fait qu'aucun cas Covid n'ait été identifié pendant les cinq semaines de compétition entre juillet et août. 

Pour le moment, l'heure est toujours à l'arrêt pour les sport réunionnais. "L'idée est que nous soyons force de proposition. Il faut nous faire confiance. Il est temps de préparer la reprise de nos activités", escompte Johan Guillou. 

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Une équipe qui perd
Une équipe qui perd
3 ans

C'est tellement évident. Comme si les éduc sportifs étaient réputés pour être des gens inconscients, irresponsables, négligents de nature. C'est limite vexant. Par contre il faudrait que les ligues professionnelles interdisent jusqu'à nouvel ordre aux joueurs de s'embrasser pour un oui pour un non, au moins devant les caméras. Les pros doivent donner l'exemple aux amateurs, en particulier aux plus jeunes qui les imitent.Déjà qu'en ce qui me concerne, c'est plutÃ't ridicule en temps normal et contraire à la valeur d'humilité censée être véhiculée par le sport : le match n'est jamais gagné avant le coup de sifflet final, c'est pas les exemples qui manquent.

chris
chris
3 ans

Comment se fait il que des matchs de Foot Rugby et autres sports de contacts soient autorisés en métropole dans des départements en zone rouge et pas à la réunion, le sport est dans la vie courante des réunionnais, c'est regrettable de voir des élus Maire qui ne rataient pas une manifestation sportive avant les élections ne pas venir constater de visu que les gestes barrières sont respectés dans les salles de sport et sur les terrains