Courrier des lecteurs

Monsieur Hollande, tenez parole car nous tenons à notre créole !

  • Publié le 21 mars 2013 à 05:57

Lors de la campagne présidentielle, le candidat François Hollande s'est engagé à plusieurs reprises à ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Un projet de loi de révision constitutionnelle était prévu sur le sujet. Or, la question des langues régionales était absente des quatre textes présentés lors du dernier conseil des ministres.

Pour nous écologistes, la révision de la constitution est une première étape vers une attribution aux régions de la compétence linguistique, dans le cadre d’un nouvel acte de la décentralisation. Par exemple, la généralisation de l'accueil en langue créole des tout-petits, est facilement réalisable et créatrice d'emplois dans une île sinistrée par le chômage. La prise en compte de la langue maternelle dans l'enseignement primaire est un moyen reconnu efficace de lutte contre l'illettrisme et l'échec scolaire.

C’est maintenant qu’il nous faut construire les outils qui donneront à notre île les capacités d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux culturels et sociaux. Cela va bien au delà de la nécessaire préservation de la diversité linguistique au sein de notre pays.

EELV milite pour un bilinguisme apaisé et ne comprendra pas que le gouvernement en place renonce sur cette question. François Hollande doit tenir ses promesses : oubli pas nout lang oté !

Danon Odayen et Charles Moyac

Pour Europe Ecologie les Verts Réunion

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1 Commentaires
Kernavalen
Kernavalen
11 ans

Quand Nicolas Sarkozy avait la possibilité de changer le statut des langues régionales lors de la révision constitutionnelle en juillet 2008 il a juste fait ajouter (article 75-1 : " les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France "). Circulez, y'a rien à voir. Pourquoi si peu ?
- Parce que l'article 2 de la constitution dit : " la langue de la République est le français ".rn
- Parce que tout procès, mariage, permis de conduire et de construire, déclaration d'impôts, dossier de chômage, etc. : tous les actes et démarches de la vie publique devraient alors pouvoir se faire dans la langue régionale aussi
- Parce que cela veut dire que l'administration doit être en mesure d'y répondre en se " bilinguisant ", depuis les formulaires jusqu'aux guichets.
- Parce que pour un enseignement en langue régionale avec les classes coupées en deux, les coûts afférents sont gigantesques
- Parce que tout cela coûte une fortune. Fortune que nous n'avons pas chacun le sait. Créer des emplois non productifs alors qu'on cherche à faire des économies ? Le gouvernement vient de trancher dans un éclair de lucidité
- Parce que la plupart des langues régionales ne sont pas stabilisées. Combien de langue bretonne en Bretagne ? Quel créole à la Réunion ? Celui de Saint-Denis ? Celui des hauts ? Celui de Le Tampon ?
- Parce que ce n'est certainement pas en améliorant son créole qu'on va trouver un emploi dans une région où le chômage est à 40%.