Courrier des lecteurs

Titularisation : revendication professionnelle légitime a l'origine du désespoir des agents communaux de Saint-Denis

  • Publié le 23 mars 2013 à 15:15

Après la mutilation d'un agent technique communal employé à la Mairie de Saint Denis depuis 40 ans, au mois d'octobre 2012 en signe de désespoir face à l'omerta du Maire relative aux promesses de titularisation, c'est au tour, d'un autre employé communal qui a menacé de se jeter du 5e étage de la Mairie pour la même revendication professionnelle. Simple coïncidence ou cri de détresse d'un personnel communal ?

Tout porte à croire qu’il s’agit d’une réelle souffrance vécue par les employés communaux. En effet, cet employé communal justifiant de 30 ans d’ancienneté aurait pu être titularisé depuis fort longtemps sous les mandatures précédentes à celles de Gilbert Annette. Selon les analyses éditoriales, on ne peut donc imputer la faute à Gilbert Annette, l’actuel maire de Saint Denis. Cependant et à la différence de ses autres prédécesseurs, Gilbert Annette, durant sa campagne électorale en 2007 et 2008, avait fait de la titularisation du personnel communal dionysien, son fer de lance. Souvenez-vous, dans ses multiples interventions électorales, Gilbert Annette avait même cité, à plusieurs reprises, le nom de certains employés communaux comme des archétypes d’employés modèles à titulariser. Force est de constater que ces mêmes employés communaux, n’étaient pas présents sur sa liste des 30 employés primés à la titularisation en octobre 2012. Où sont les promesses de titularisation de 2008 ? Tous les employés y ont cru et au final, seuls 30 employés ont décroché le jack-pot ? Qui sont ces primés ? Quels sont les vrais critères objectifs de titularisation ? Une chose est sûre, c’est qu’il a dû utiliser certainement et pour plusieurs cas, son pouvoir de dérogation pour titulariser les employés communaux qui ont signé un contrat en CDD ou CDI bien après mars 2012.

Par ailleurs, ce qui est surtout reproché à Gilbert Annette, aussi bien par les parlementaires socialistes que par les employés communaux, c’est le non-respect de la parole donnée. Les agents communaux sont meurtris car les promesses non tenues. Ils ont l’impression d’avoir été trahis et utilisés. Voilà la vraie souffrance des employés communaux : cette dignité bafouée et ce manque de reconnaissance qui les rongent à petits feux et qui les poussent à des actes suicidaires.

La titularisation est possible, sans fragiliser le budget communal. Un effort conséquent peut bien évidemment être consenti, sans faire des " écarts " et qui ne risquent pas de fragiliser le budget de fonctionnement et mettre la commune sous " tutelle ". De manière plus précise, des écarts conséquents ont été réalisés sans pour autant que cela choque les citoyens. L’exemple le plus criant est l’augmentation exponentielle des dépenses liées à la communication ; le téléphone ; les voyages ; les dépenses liées à l’utilisation des voitures et le parc automobile ; le personnel affecté au service de communication du cabinet (de 9 à 23 agents) ; la culture, les fêtes et les réceptions multiples. Autant de dépenses de fonctionnement qui engendrent un accroissement du budget (les charges de fonctionnement sont passées de 164.888.000 € en 2008 à 206.165.000 € en 2011, soit une augmentation de 12,5 % -  source JDN 2012). Avec un résultat comptable de 10.165.000 €, la Mairie de Saint Denis, peut se permettre largement de titulariser en diminuant considérablement ses dépenses de fonctionnement précitées.

Au regard des chiffres annoncés, titulariser 100 agents par an, cela ne va surtout pas mettre la commune sous tutelle (sic, Gilbert Annette, mars 2013). A titre indicatif et pour apporter la lumière aux dionysiens, les charges de fonctionnement de la Mairie de Saint Denis représentent 1305 €/habitant alors que la moyenne des villes de France/habitant est de 644 €. La Mairie de Saint Denis dépense donc beaucoup plus que la moyenne des communes de France. Les produits de fonctionnement sont de 1466 €/habitant à Saint Denis contre 816 €/habitant en moyenne pour les villes de France. Les recettes sont plus donc conséquentes à Saint Denis par rapport à la moyenne française. 

D’autres mesures phares en gestion des ressources humaines relatives à la valorisation effective des agents passent par une optimisation des retraites, des mutuelles, des augmentations réelles et palpables des salaires. In fine, pour augmenter le pouvoir d’achat des agents communaux, beaucoup reste à faire et il existe encore des marges de manœuvre faciles à mettre en place, du moment que le personnel communal soit au placé au cœur des préoccupations de l’exécutif de la collectivité. Ce n’est, à l’évidence, pas celles de l’équipe municipale actuelle ! Tant que le personnel des collectivités restera un produit électoral pour la conquête du pouvoir, les élus auront encore de beaux jours devant eux et les personnels connaitront encore bien des désillusions.

Margaret ROBERT MUCY
Dr en Gestion des Ressources Humaines

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2 Commentaires
Dyonis
Dyonis
11 ans

Peut-on être assez bête pour croire que Gilbert Annette avait promis de titulariser tout le monde ? Manifestement, Margaret ROBERT MURCY n'affabule que par rancoeur, elle qui a été vexée de ne pas recevoir de passe-droit de la part du maire lors d'élections passées.
Quant à Sosso, le personnel communal n'a qu'a rendre son 13e mois, là il sera sur le carreau et pourra se plaindre. Marre des gens qui ne savent que geindre et quémander.
Moi je me réjouis du futur parc aquatique, et ce n'est pas parce que certaines personnes souffrent que tous les moyens doivent aller vers eux non plus !
Stop aux assistés qui, alors même qu'ils sont gavés, demandent à l'être encore plus !!
Ceux qui ont la chance d'avoir un travail mais se sont aussi donné la peine d'en avoir en bossant à l'école et en faisant des sacrifices ont le droit de voir la ville se développer.

sosso
sosso
11 ans

Au lieu d'utiliser les 28 000 000 de la CINOR qui viennent de nos poches (regardez la taxe communale sur vos factures d'eau ainsi que la solidarité pour la station d'épuration qui est certainement déjà largement payée) pour tiulariser les agents, on préfère construire un parc aquatique... Que faire? Au lieu de s'occuper des vrais problèmes, le maire de Saint-Denis s'obstine dans sa distribution du loisir : sport dans les espaces publics, parcs, animation barachois samedi soir... bref... Un beau programme qui laisse le personnel communal sur le carreau et qui laisse le dyonisien sans le sou... Voilà à quoi servent not impôts à Saint-Denis...