Tribune libre de la CGTR Educ'Action

Rythmes scolaires : Ne rien attendre des pseudos consultations

  • Publié le 5 mai 2014 à 18:30

Le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Benoit Hamon, présente ce lundi 5 mai 2014 au Conseil Supérieur de l'Education (CSE) et au Comité Technique Ministériel (CTM) un projet de modification du décret sur les rythmes scolaires. Si le ministère est obligé juridiquement de saisir ces deux instances pour consultation, il n'est pas lié cependant aux avis qui pourraient être émis par celles-ci. Démonstration en a d'ailleurs déjà été faite en janvier 2013 où le gouvernement en dépit d'un très large rejet du premier décret fondateur de la réforme des rythmes scolaires par le CSE a malgré tout décidé de passer en force (5 votes favorables seulement sur 72). Sûr qu'Hamon passera en force comme l'a fait Peillon. Voilà pour le dialogue social qui n'a rien à envier dans sa brutalité aux pratiques de Nicolas Sarkozy.

Le nouveau ministre veut désamorcer la contestation avec le décret revisité  mais force est de constater que le projet de texte présenté n’est pas une amélioration, loin s’en faut !
 
Pire, en laissant aux communes une très large marge de manœuvre, le ministre va creuser et aggraver les inégalités territoriales ceci d’autant plus que les moyens n’y sont pas. En créant un système complexe, laissant chaque commune organiser le temps scolaire sans cadrage national.
 
Pour les temps périscolaires, dont elles auront la charge, l’assouplissement des taux d’accueils se fera au détriment de la sécurité des enfants et des conditions de travail des agents.
 
De plus, la concurrence avec l’école privée, qui n’est pas tenue de mettre en oeuvre la réforme, sera accentuée.
 
Le ministre ouvre la possibilité d’expérimenter à tout va, ce qui peut induire des horaires différents d’une commune à l’autre, avec qui plus est la possibilité d’un calendrier scolaire municipal à la carte. Ainsi d’une commune à l’autre le calendrier scolaire pourra varier.
 
La CGTR Educ’Action demande au ministre d’ouvrir de nouvelles négociations, sur de nouvelles bases, permettant une amélioration pour les personnels et pour les élèves. En tout état de cause, La Réunion doit être exclue du champ de cette reforme.
 
En effet, compte tenu du contexte socio économique dégradé de notre territoire, marqué par une paupérisation croissante, un chômage massif et qui a pour corollaire un interventionnisme social fort de nos collectivités pour " panser " la misère sociale, la réforme des rythmes scolaires et son coût va en effet avoir, ici plus qu’ailleurs, des conséquences désastreuses.

Nous lançons de nouveau un appel en direction notamment des maires du Port, de la Possession, de Petite-Île, de Saint-Leu à ne pas appliquer cette réforme à la rentrée 2014.
 
Nous le rappelons : au-delà des positions des uns et des autres sur le fond de la réforme, tous les maires doivent faire bloc autour d’un préalable. "Pas de mise en œuvre de cette réforme sans compensation à l’euro près de cette nouvelle charge financière."

Pas question d’accepter l’équation proposée "davantage de charges et moins de moyens" !

Exigeons tous ensemble que La Réunion soit placée hors champ d’une réforme hautement contreproductive tant pour l’intérêt des enfants que sur le plan socio économique.

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