Tribune libre de François Maugis

Aux acteurs de la filière fruits et légumes à La Réunion

  • Publié le 9 juin 2014 à 09:00

J'ai pris connaissance avec beaucoup d'intérêt dans la presse locale du 6 juin 2014, des déclarations encourageantes des acteurs de la filière fruits et légumes à La Réunion. Permettez-moi cependant quelques remarques sur ce sujet sensible que notre association étudie depuis plusieurs années.

On ne traite pas un petit territoire insulaire et tropical comme un grand territoire continental et tempéré. Les règles économiques sont fatalement différentes et cela d'autant plus que la culture industrielle de la canne à sucre est ici un concurrent redoutable de cette filière.

Non, messieurs les décideurs, vous ne parviendrez jamais à réduire les importations de fruits et légumes (dont 30.000 tonne/an en conserve que l’on pourrait produire localement) tant que ceux qui cultivent la canne sont plus aidés et protégés que les autres. Le manque de transparence d’une grande partie de cette filière et que vous accusez à juste titre, n’a pas d’autre origine.

Mais il est bien d’autres actions à mener sur notre petit territoire pour rétablir une harmonie économique et sociale :
- Pourquoi ne pas relancer cette campagne : " Nos achats sont nos emplois " ?
- Pourquoi ne pas inciter nos agriculteurs à cultiver dans les bas davantage de fruits et légumes tropicaux et moins de fruits et légumes non tropicaux inadaptés, moins rustiques et nécessitant des soins onéreux ?
- Pourquoi ne pas lancer une grande campagne d’information sur nos merveilleux produits tropicaux plus goûteux, plus riches et plus diversifiés que les produits qui viennent du froid ?
 
Dans un pays si touché par le chômage mais qui ne connait pas les rigueurs de l'hiver métropolitain (ici, fruits et légumes frais sont récoltables toute l’année), il est inadmissible d’importer des fruits et légumes, qu’ils soient frais ou en conserve, d’ailleurs. Et nous sommes loin d’exploiter la gamme riche et diversifiée des fruits et légumes tropicaux que l’on pourrait cultiver à La Réunion. Un seul exemple : la meilleure igname dont raffolent les Martiniquais est inconnue à La Réunion. La Cousse-couche (Dioscorea trifida) est bien meilleure que notre Cambar (Dioscorea alata).
 
François Maugis
Président de l'association Energie Environnement

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2 Commentaires
un_zoreille
un_zoreille
9 ans

Bonjour Monsieur MAUGIS, votre publication est frappée du sceau du bon sens, néanmoins, je peux répondre à votre première question, si la campagne que vous appelez de vos voeux se nomme "Nos Achats sont Nos Emplois" il faudra composer avec le détenteur des droits de la formule, et je ne suis pas sûr qu'il/elle accepte de vous céder les droits d'utilisation à titre gracieux. Je partage cependant, comme vous semble-t-il, cette formule: "Nos Achats sont Nos Emplois (r)" que diable !

lapartducolibri.eu
lapartducolibri.eu
9 ans

en un mot, bravo! Il y a tant à faire, aussi bien au niveau politique qu'au niveau de l'éducation à la consommation et à l'environnement.. Tien bo et perd pa la bek! Laurent depuis Bruxelles.