Tribune libre de Jean-Alain Cadet

Le droit "d'objection" empêche la Coop d'affréter un avion

  • Publié le 23 juin 2014 à 17:52

La Coop-Solidaire depuis sa création poursuit son combat contre la vie chère afin de contribuer à soulager les familles réunionnaises. Un des sujets les plus complexes est la recherche du juste prix du billet d'avion. Ce secteur est semble-t-il verrouillé par des acteurs économiques qui ont du mal à accepter qu'une concurrence - même minime - puisse venir jouer sur leur plate-bande. La Coop dénonce le fait de n'avoir pas pu affréter un avion pour juillet et août 2014. Nous avions trouvé un transporteur (une grande compagnie européenne) pour un prix très attractif (780 euros A/R en juillet et août 2014) - et si on enlève la prime de continuité territoriale de 360 euros, il restait 420 euros à la charge des familles par personne -, ce qui par les temps qui courent reste un prix extrêmement compétitif. Mais pourquoi n'a-t-on pas pu faire bénéficier les Réunionnais de cette offre ?

L’affrètement d’un avion est régi par des règles très strictes et c’est très bien ainsi, sauf quand ces règles amènent des dérives. Quand une entité (la Coop) souhaite affréter un avion, elle fait appel à une société d’affrètement. Celle-ci est tenue de consulter les compagnies nationales afin de vérifier si elles sont intéressées par le vol. C’est seulement après la réponse des compagnies nationales que l’affréteur peut questionner les compagnies européennes puis internationales. Le problème est que certaines compagnies nationales (notamment sur les destinations comme La Réunion) ne jouent pas le jeu (elles ne répondent pas aux affréteurs et laissent planer une épée de Damoclès au-dessus de la tête). Au cas où l’affréteur  trouverait une compagnie européenne qui propose une très belle offre, je vais vous décrire ce qui se passe :

Lorsque vous demanderez votre plan de vol (droit de trafic) à la DGAC (direction générale de l’aviation civile, la DGAC re-questionne à son tour les compagnies françaises. Et là, comme par enchantement une compagnie française (surtout celle qui a la volonté de ne laisser personne marcher sur leur plate-bande) va faire une " objection " sur le droit de trafic. Elle va dire à la DGAC " moi je peux faire ce vol pour 1500 euros ". La Coop n’a pas le droit de faire le vol et si elle signe un contrat elle prend le risque que la DGAC ne lui délivre pas le droit de trafic.

Mesdames et Messieurs les parlementaires de La Réunion (député-es, sénateurs, monsieur le président de conseil régional, madame la présidente du conseil général, mesdames et messieurs les élus…) ne pensez-vous pas que c’est peut-être le moment de demander au gouvernement des explications sur " ce droit d’objection " ?

Dans le discours nous sommes tous pour que le prix du billet d’avion diminue entre La Réunion et l’Hexagone, mais tant que ce droit d’objection des compagnies française restera en l’état, il sera très difficile de faire des affrètements d’avion entre Paris et La Réunion. Sauf si le gouvernement garantit à la Coop qu’elle pourra obtenir sans difficulté son plan de vol.  Je suis à disposition de nos parlementaires pour travailler sur ce dossier et si l’un ou l’une souhaite questionner le gouvernement, cela aura le mérite d’éclairer la population Réunionnaise sur la volonté cachée de certains à nous laisser avec un prix du billet d’avion très cher. Désormais personne ne pourra ignorer ce fait.

Jean-Alain Cadet

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2 Commentaires
combava70
combava70
9 ans

Hé! oui après le monopol d'Air France en son temps et l'arrivée ensuite de compagnie soeur ou l'entente sur les prix RUN France est monnaie courante, nous ne pouvons que subir. Enfin au moins il y a des personnes qui essaient de lutter. merci à eux. Je n'ai pas droit à la continuité territoriale mais je peux hurler sur les taxes d'aéroport appliquée au pays. pas normal!!!!

Fleur
Fleur
9 ans

Il me semble déjà que les taxes d'aéroport sont beaucoup plus chères sur l'île qu'en métropole. Pourquoi ? C'est un octroi de mer aussi ? Merci à monsieur Cadet d'oeuvrer pour les bourses les plus démunies. De tout coeur avec vous.