Tribune libre d'Éric Fruteau

Quel modèle agricole pour demain ?

  • Publié le 6 novembre 2014 à 09:46

Avec l'examen du projet de loi des finances pour 2015, on sent bien que les incertitudes ne sont pas levées (puisque récurrentes) sur la filière canne-sucre. Au-delà des interventions de certains parlementaires quant aux fonds alloués pour 2015, nous devons penser l'agriculture réunionnaise comme un créneau de développement durable contribuant à la création d'emplois pour demain dans un contexte économique mondial lui-même en mutation. Le modèle actuel est-il toujours adapté ?

Une problématique mondiale

Dans un monde aux ressources mal réparties il faut faire jouer la solidarité et permettre à n’importe quel individu de pouvoir se nourrir sainement.

Notre île La Réunion est à un carrefour d’échanges commerciaux et mondiaux et contemple passivement les relations complexes entre les grandes nations à forts potentiel agricole (tels les Etats Unis, la Russie, le Brésil, l’Inde et la Chine, l’Asie du Sud-Est,…).

Le modèle agricole mondial n’est il pas à bout de souffle aujourd’hui ? Le modèle fondé sur des intrants intensifs n’arrive –t-il pas à sa fin ? Ne faut-il pas changer de cap, pour une nouvelle destinée basée sur l’agro-écologie ?

Nous sommes à la veille d’une période de prix alimentaires élevés et volatils et la connexion des prix des produits agricoles à ceux de l’énergie ne doit pas être ignorée. Elle doit être posée avec l’intensité qu’il se doit.

De même l’impact des risques climatiques, géopolitiques et technologiques sur les prix des matières premières est un élément à considérer.

Sans nul doutes que la question des incertitudes climatiques et leur conséquences sur l’agriculture devra être abordée lors du prochain forum mondial sur le climat en France l’année prochaine. C’est la question qu’il faudra posée à Ségolène ROYAL dans un souci de contribution au débat.

En France et en Europe les doutes liés aux subventions de l’Union Européenne, aux orientations de la Politique Agricole Commune sont aussi importantes, sans oublier les effets potentiels de l’application du traité transatlantique sur les agriculteurs.

Quid de l’agriculture réunionnaise ?

A La Réunion, notre vulnérabilité, le poids historique de la monoculture, notre éloignement et notre insularité montrent les limites d’un système archaïque à effet considérable sur le coût de la vie et le reste à vivre des ménages réunionnais.

Comment sortir de cette impasse ? Quel " grenier de sécurité alimentaire " ? Quelle réserve et quelle marge ?

L’initiative peut-elle venir des citoyens ? Comment des initiatives locales pourraient-elles permettre de transformer et faire évoluer le modèle agricole réunionnais ? Comment faire que le citoyen soit considéré comme un acteur à part entière du changement et non comme simple consommateur ?

Peut être qu’une agro-écologie réunionnaise est viable. En tout cas il nous faudra aider les agriculteurs réunionnais par des politiques publiques incitatives et redistributives en leur garantissant un socle social (protection sociale et retraite) tout en accompagnant la recherche et l’innovation.

Trouver des solutions contre le gaspillage, les fuites dans le système de l’agroalimentaire, pour les projets structurants hydrauliques amenant une plus value au niveau agricole et énergétique, pour adapter la formation des jeunes aux métiers agricoles.

De toute évidence il faudra faire preuve de courage, de volonté politique et d’imaginations pour que tout en soutenant la filière canne et ses produits dérivés, nous puissions diversifier encore plus, tendre vers l’autosuffisance alimentaire.

Vaste programme en perspective ! Les réformes en cours et les règlementations actuelles sont-elles suffisantes pour répondre à ces défis majeurs ? Que ces doutes soient définitivement levés et nous croirons en un avenir meilleur sur le plan agricole et économique !

Eric Fruteau, conseiller général

Demain La Réunion

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2 Commentaires
phileas
phileas
9 ans

M. Fruteau, vous etes onseiller général de puis plusieurs années et pour encore 3 mois et vous vous intéressez maintenant à l'agriculture ? c'est bien, je vous félicite. je crois que votre camarade pierre verges est en charge de ce dossier. discutez avec lui et avec la présidente de vos propositions et tenez nous au courant, on est très inquiet

Fruit Eau?
Fruit Eau?
9 ans

M. Fruteau nous parle de courage mais sa contribution en manque manifestement. Beaucoup de questions mais ni réponses, ni solutions, ni propositions courageuses. Tout juste ose t-il un faible " tendre vers l'autosuffisance alimentaire "! Mais kitabouét! domin la Renyon ek des boug kom ou!! Ben nou lé mort nou coné pa!