Tribune libre de Catherine Moilier, présidente du Collectif réunionnais d'assistance et de protection des animaux (CRAPA)

"Chroniques réunionnaises"

  • Publié le 28 décembre 2015 à 08:30

Début décembre le propriétaire d'une maison à La Ravine des Cabris est hospitalisé à la suite d'un AVC. Ses huit chiens sont laissés à l'abandon dans la cour de la maison, nourris le plus régulièrement possible par le fils du propriétaire qui habite Saint-Denis.

Le 10 décembre l'occupante de la maison voisine alerte le CRAPA dont elle a trouvé les coordonnées sur un flyer ramassé on ne sait où. Plus que le sort des chiens, ce qui la préoccupe c'est la gêne occasionnée par les aboiements et, depuis peu, l'odeur dégagée par deux cadavres de chiens. Nous lui recommandons d'alerter la police.

Le 10 décembre,  la police municipale et la fourrière interviennent. Ils rencontrent le fils du propriétaire des chiens qui leur donne accès à la maison pour enlever les cadavres des deux chiens, On aurait pu croire le problème réglé, les cadavres enlevés, les survivants mis à l’abri. Il n'en est rien, la fourrière ne peut que récupérer les cadavres car le fils du propriétaire refuse que les autres chiens, identifiés donc en règle et apparemment nourris soient emmenés.

Le 11 décembre à l'occasion d'une réunion organisée par la DAAF sur le thème de la protection animale, son représentant est interpellé sur ce cas et se défend de toute inaction de ses services puisqu'ils n'ont pas été informés. Il recommande de faire appel à eux en toutes circonstances car ils disposent d'agents formés et assermentés pour ce type d'intervention.

Le 21 décembre nouvel appel de la voisine : un autre chien est mort, l'odeur est insoutenable. Depuis le début le voisinage parle de chiens qui s'entre-dévorent ; en réalité il s'agit plutôt d'empoisonnements volontaires.

Suivant les recommandations de la DAAF nous appelons donc leur numéro de téléphone consacré à la maltraitance, pas de réponse. Nous téléphonons donc directement au responsable : hélas les agents spécialisés sont tous en vacances, rien n'est possible.

22 décembre : le problème est enfin réglé grâce à l’intervention de la police et de la fourrière, avec la présence de la DAAF tout de même : le fils du propriétaire emmène avec lui 2 des chiens, les 3 autres sont abandonnés à la fourrière. Il n’est pas difficile de deviner le sort qui leur est réservé. Le cadavre, quant à lui, est retiré également. Les voisins semblent très satisfaits de l’issue de cette affaire : plus de chiens gênants, peu importe qu’ils soient euthanasiés !

On ne peut que constater à nouveau une indifférence quasi générale à l’égard des animaux. Des chiens aboient trop, on les empoisonne. Des chiens sont plus ou moins à l’abandon, on attend d’être incommodé par l’odeur putride dégagée par un cadavre en décomposition pour alerter ! On ne pense même pas à les nourrir et leur donner de l’eau fraîche !

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