Tribune libre de Joël Grouffaud

"2000 ans après, la bêtise court toujours"

  • Publié le 7 janvier 2016 à 06:30

C'était inévitable : après la nouvelle une de Charlie Hebdo, les religieux de tous poils, tous ceux qui ont une boutique à défendre, ont joué les vierges effarouchées et ont crié au scandale. Pourtant, nom d'une pipe, ces gens ont été tués, il y a un an, pour des dessins, et vous aviez joué les faux derches en vous déclarant "Charlie".

Jusqu’au premier d’entre eux à la Réunion, Gilbert Aubry himself, qui estime, je cite "qu’au nom de la liberté de la presse, on ne peut pas tout dire". Et qui ne craint pas le ridicule, en reparlant de "laïcité laïciste". Peut-être. Mais il existe en France des lois qui encadrent la liberté de la presse et qui définissent la diffamation. Ce qu’exprime Riss dans son dessin de une (qui est une caricature, ne l’oublions pas), ainsi que dans son éditorial, c’est, en substance, que Dieu (ou plutôt le concept de Dieu) est responsable de ce déchainement de violence. C’est une opinion : on peut être d’accord, on peut être en désaccord. On peut même en débattre.

Mais criminaliser cette opinion au nom d’un prétendu caractère sacré d’un prétendu Dieu, c’est faire un beau bras d’honneur aux victimes des attentats d’il y a un an. C’est aussi envoyer un formidable message à tous les Kouachi potentiels.

Si vous êtes blessés, n’ouvrez pas Charlie et fichez nous la paix. Pour ma part je n’ouvre pas vos Bible, Coran, Torah et je passe mon chemin quand je croise une église, un temple ou une mosquée et je m’en porte très bien. Rien de mieux pour se remonter le moral face à tous ces cuistres que d’écouter Léo Ferré : "Ce cri qui n'a pas la rosette, Cette parole de prophète, Je la revendique et vous souhaite, Ni Dieu ni maître !".

Joël Grouffaud

guest
5 Commentaires
aterla
aterla
8 ans

Merci M. Grouffaud.

Gérard Jeanneau
Gérard Jeanneau
8 ans


Moïse, qui a reçu les dix commandements de Dieu, connaissait bien le précepte : "Tu ne tueras pas", et pourtant ses mains ont été pleines de sang après cette révélation. A son époque, on faisait des sacrifices humains, mais, un jour, Yahvé est intervenu et a arrêté le bras de Moïse. C'était là le tout premier pas dans l'humanité : plus de sacrifices humains. L'homme reste cependant un grand sanguinaire, un loup pour l'homme, et Plaute ne peut contredire cette affirmation qui a fait son chemin chez bien des philosophes et bien des écrivains, comme Jean-Jacques Rousseau qui ne voyait de vertueux que le bon sauvage. Le "Tu ne tueras pas" a été très souvent oublié, piétiné, et la bible ne cache rien du cheminement chaotique du peuple élu. On ne peut renier le psaume 22 de David, ni le sermon sur la montagne, ni la parole de Jésus : "Range ton épée". Et le même livre a mis sur de bons rails mère Thérésa, l'abbé Pierre, Saint-François d'Assise, Saint-Vincent de Paul, et bien d'autres. La bible est comme un instrument divin : il faut savoir le manier, il faut savoir lire, faire la part d'humain et du divin.

Peut-on jeter aux orties le couteau assassin alors qu'il peut être salutaire en bien d'autres circonstances ?

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http://www.courriers-reunion.fr/Capote.html


Gloseur sensE
Gloseur sensE
8 ans

1 an après, Charlie hebdo, lui, n'a pas pardonné !
Ainsi, la désinformation est de la part de ceux qui accusent faussement le Dieu des chrétiens, tout en reniant leur engagement pris il y a 1 an, celui du (« tout est pardonné »).
Car cette nouvelle caricature anti-Dieu l'Eternel prouve à la fois, que Charlie hebdo se trompe gravement sur la personne de Dieu, et aussi qu'en vérité, 1 an après, Charlie hebdo, lui, n'a pas du tout pardonné !
Contrairement aux chrétiens qui, eux, pardonnent comme leur Père Céleste pardonne ceux qui se repentent.

theophobe
theophobe
8 ans

entièrement d'accord

Pégase
Pégase
8 ans

Je ne saurais mieux dire !