Courrier des lecteurs de Bruno Bourgeon

Changement climatique : "c'est pire que vous ne le pensiez !"

  • Publié le 22 juillet 2017 à 09:30

Changement climatique : c'est pire que vous ne le pensiez ! Et plus urgent que vous ne le croyiez. Le changement climatique menace l'humanité : conclusion de l'enquête de David Wallace-Wells, du New York Magazine.

Dans cet article, le journaliste égrène les menaces, répertoriées en 8 catégories. Il dresse un inventaire des réactions en chaîne que subira l’humanité si nous ne contenons pas le réchauffement planétaire. Son inquiétude est alimentée par deux constats :

- Les engagements de la COP21 de Paris aux oubliettes : la tendance nous mène vers +4°C. Les hypothèses les plus sombres redoutent +8°C !

- La fonte du permafrost, qui libérera des milliards de t de méthane, gaz 23 fois plus "à effet de serre" que le CO2. Et les projections ne tiennent pas compte de l’effet albédo en réduction ni de l’augmentation de la couverture nuageuse, qui accentueront le réchauffement.

Voici les 8 bombes à retardement :

1. La grande submersion : la mer pourrait monter de plus de 3 mètres. 600 millions de personnes vivent en-dessous de ce niveau.

2. Une chaleur mortelle : la chaleur de l’air sera elle-même délétère pour le vivant. A 4°C de réchauffement, "la canicule de 2003 [...] deviendra la norme en Europe".

3. La famine : comment nourrir une population 50 % plus nombreuse avec 50 % de céréales en moins ? La libération des terres aujourd’hui trop froides pour être cultivées, comme le Groenland, ne vaut pas, car elles sont moins fertiles. L’autre calamité : la sécheresse. L’Europe du Sud connaîtra des sécheresses extrêmes.

4. Les fléaux : le réveil de maladies, comme la grippe espagnole de 1918, qui avait tué 5 % de la population. La BBC rapporte, en mai, que des scientifiques pensent que la peste bubonique et la variole attendent le dégel. Peste bubonique, variole, grippe espagnole, et les émergences : dengue, malaria, Lyme...

5. L’air irrespirable : si la teneur en CO2 est à 1 000 ppm en 2100, danger pour les capacités cognitives. La pollution à l’ozone augmente le risque d’autisme. Les feux de forêts seront deux fois plus destructeurs en 2050, avec leurs particules toxiques. 2013 nous a montré l’exemple chinois : le smog fut responsable du tiers
des morts.

6. La guerre : la sécheresse a conduit à la guerre en Syrie. Macron ne dit pas autre chose, le 8/7/17, lors du G20, avec le lien entre terrorisme et changement climatique. Pour chaque demi-degré supplémentaire, la probabilité d’un conflit croît de 10 à 20%. Plus les tensions liées aux migrations climatiques.

7. L’effondrement économique : chaque degré pourrait coûter 1,2 % de PIB, une perte de 23 % des revenus par habitant à la fin du siècle. Toutefois le principe même de croissance est lié à l’exploitation des énergies fossiles, et cessera avec la fin de celles-ci.

8. Les océans empoisonnés : un tiers du carbone est absorbé par les océans, avec ses effets secondaires : acidification des océans, blanchiment, mort des coraux, qui supportent 1⁄4 de la vie marine et nourrissent 500 millions de personnes.

L’absorption du carbone déclenche la sous-oxygénation de l’eau, donc le développement de bactéries qui accroissent les zones anoxiques. Les poissons meurent étouffés, nourrissant les bactéries et accélérant le processus. H2S issu de ce processus a tué la quasi-totalité de la vie marine jadis (3ème extinction du Permien).

In fine l’article est optimiste : pour les uns, les solutions sont la géo-ingénierie et la manipulation du climat. Pour d’autres, la captation du CO2 et la contrainte économique. Cela passe par une prise de conscience de l’urgence. Combien de temps peut-on attendre ? La démocratie aura-t-elle la réactivité voulue ?

Dr Bruno Bourgeon, président d’AID, d’après le New York Magazine

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1 Commentaires
Bertrand
Bertrand
5 ans

À mon avis, il sera difficile de changer notre mode de vie. Pour arrêter le réchauffement du monde, c'est clair que notre prospérité devra diminuer. J'ai peur que le peuple des pays riches ne puisse pas l'accepter. Les gens ne vont pas voter pour un déclin de leur prospérité. Alors, en effet, je pense que notre système démocratique sera crucial.