Tribune libre de La Réunion insoumise

L'ouverture de la carrière de Bois-Blanc est une véritable déclaration de guerre

  • Publié le 4 août 2017 à 09:06

La décision prise par le nouveau préfet d'autoriser l'ouverture de la carrière de Bois-Blanc est une véritable déclaration de guerre à l'encontre de la population réunionnaise. Loin d'être une surprise en tant que tel, le timing de cette décision en dit cependant très long sur les objectifs et la stratégie adoptée par l'Etat dans cette affaire : en plein milieu des vacances et le lendemain de la date du dépassement global. Un passage en force anti-démocratique pour autoriser un massacre écologique. La 5ème République dans toute sa splendeur


Motivée, selon les termes même de son communiqué, par " un important besoin en enrochement pour les travaux de la NRL " et par " les importantes oppositions aux importations ", la Préfecture a donc fait le choix de mettre en danger la santé et la sécurité de dizaines de milliers de réunionnais.es au profit des multinationales et des transporteurs. Ce projet est dangereux à plusieurs titres :

- au niveau hydrologique, cette carrière représente un danger majeur pour la Réserve Marine et la nappe phréatique de Saint-Leu/Les Avirons, stratégique pour l’approvisionnement en eau de la partie Sud-Ouest de l’île.
- la déforestation impliquée par ce projet va avoir un impact fort sur la faune et la flore d’un milieu protégé selon l’avis de l’autorité environnementale.
- les poussières émises à proximité des habitations font peser un risque très important sur la santé publique des populations concernées par cette carrière (Saint-Leu, Étang Salé, Les Avirons).
- les explosifs (mines et unités de fabrication) utilisés dans ce chantier vont représenter une gêne, voire un danger supplémentaire, pour les citoyen.ne.s vivant à proximité.
- les rotations de camions, environ 900 par jour ou 12.000 par mois pendant cinq ans, vont empoisonner la vie des riverain.e.s et amplifier l’étranglement de Saint-Paul, sans parler des risques d’accidents.

Le passage au tout-viaduc permettrait encore d’éviter un tel désastre écologique et sanitaire. Nous n’avons pas à subir l’inconséquence de la Région qui n’a pas assuré l’approvisionnement en roches avant de choisir l’option digue. Il est impératif que chaque réunionnaise.es prenne conscience des enjeux en termes de santé publique, d’intérêt général et de protection de notre écosystème.

Nous ne pouvons sacrifier l’avenir de notre île sur l’autel du profit et de la démesure. Face à cette connivence entre les multinationales et l’Etat, seule une 6ème République dans laquelle serait constitutionnalisée la Règle Verte pourrait empêcher de telles forfaitures.
     

Perceval Gaillard, pour La Réunion insoumise

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1 Commentaires
Alon bougé
Alon bougé
6 ans

Alon mobilisé. Alon bougé.