Tribune libre d'Huguette Bello, députée de La Réunion

"Il est temps d'envisager la taxation des surprofits engrangés dans les Outre-mer"

  • Publié le 5 décembre 2018 à 07:05
  • Actualisé le 5 décembre 2018 à 07:11

Pendant les questions au gouvernement de ce mardi 4 décembre, la députée de La Réunion Huguette Bello a interpellé le gouvernement sur la situation à La Réunion : elle demande d'aller plus loin dans les annonces et notamment de prendre mesures spécifiques pour lutter contre la vie chère. Nous publions ci-dessous la question posée par la députée.

"Monsieur le Premier Ministre,

Au nom du groupe GDR et dans la perspective du débat qui aura lieu demain, je vous remercie de transmettre à la représentation nationale le document de sortie de crise qui sera soumis à notre vote.

En quinze jours, La Réunion a rompu avec sa discrétion quasi légendaire. Initié par les Gilets jaunes, ce mouvement d’expression inédit s’est propagé à l’ensemble de la société. En français, en créole, la parole a circulé, a tournoyé pour s’élever dans un cri de colère et aussi d’espérance qui devra être appréhendé bien au-delà du champ politique.

Mais le pouvoir d’achat qui a déclenché ce mouvement relève bien, lui, du politique.

S’inscrivant dans une compétence que lui confère la loi, le Président du Conseil régional de La Réunion est revenu sur sa décision d’augmenter les taxes sur les carburants.

Mais la vie chère, la vie très chère, est généralisée. Elle exige donc que les indispensables revalorisations du SMIC, des retraites et des allocations, s’accompagnent à La Réunion d’actions structurelles sur les prix.

Les mono-duo-oligo-poles, les ententes de fait, les intégrations verticales traversent les décennies, se retrouvent dans tous les Outre-mer, s’adaptent à toutes les époques.

Ce fléau généralisé de la vie chère n’est pas abordé dans le livre référence de ce quinquennat pour les Outre-mer, le Livre bleu. La Ministre a dû proposer au pied levé des mesures d’urgence. Le Bouclier Qualité-prix sera réactualisé, le panier-péï  ressorti, une observation approfondie et plus citoyenne programmée.

Il faudra évidemment aller plus loin pour s’intéresser aussi aux marges excessives, à ces bénéfices qu’on appelle indus.
Il est temps d’envisager la taxation des surprofits engrangés dans les Outre-mer. Ils ne doivent plus être considérés comme une prouesse économique mais bien comme un abus social.
Et soyez persuadé que cette taxe-là sera bien accueillie car elle profitera au plus grand nombre."

Regardez l'échange entre Huguette Bello et la ministre des Outres-mer :

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1 Commentaires
zambrokaf
zambrokaf
5 ans

Bonne idée Madame Bello comme ça si on taxe les grandes surfaces elles vont augmenté leur tarif et en plus elles auront cette fois une excuse pour le faire. Mettons nos entreprises au même niveau que la métropole et ensuite à nous consommateur de faire jouer la concurrence pour faire baisser les prix. C'est la base de l'économie on ne fait pas baisser les prix en taxant bien au contraire....