Tribune libre de l'ADEFAR

Concernant la vache malade des Lauret à la Plaine des Cafres

  • Publié le 7 août 2019 à 16:01

Dans le combat qu'elle mène auprès des éleveurs exclus de la SICALAIT et pour répondre aux critiques dont elle fait l'objet, elle et ses adhérents directement visés, l'ADEFAR donne son compte-rendu concernant la vache malade qui a entraîné l'intervention de la DAAF sur le terrain du couple Lauret à la Plaine des Cafres.

Vache immatriculée n°7311 : de la naissance à la mort

Par le livre des bovins, on sait que cette vache est née le 09/08/2011, de race pure puisque sa mère et son père sont tous les deux des Prim’Holstein n°66. Elle est originaire d’un élevage laitier local, puis est élevée à l’atelier génisses de la Sicalait, jusqu’à la fin de sa première gestation.
Le 13/01/2014, elle fait son entrée dans l’élevage de Mme LAURET. Elle a donc 2 ans et demi, quand Mme LAURET fait son acquisition, en l’achetant à la Sicalait. Quelques semaines plus tard, son premier veau vient au monde. Commence une première lactation.

En 2015, Mme LAURET rachète 25 vaches à la Sicalait, qui sont introduites sur son exploitation.
En 2016, la vache n°7311 subit alors son premier avortement à 7 mois et demi de gestation. S’ensuit un problème de mammite, qui lui fait perdre un trayon (la vache en a 4).

Le 2 juillet 2019, elle subit le deuxième avortement toujours à 7 mois et demi de gestation. Après avoir diagnostiqué une nouvelle mammite, le 15 juillet 2019, la vache reçoit à ce moment-là des médicaments. On ne sait pas si la vache a été euthanasiée mais c'était l'objet de la venue de la DAAF, vu la vache en souffrance.

Démonstration de l’alimentation des bêtes dans l’élevage de Mme LAURET

Rôle des vétérinaires dans les soins et maladies animales dont la vache n° 7311

En 2017, Mme LAURET avait cessé de payer les vétérinaires car elle n’en avait plus les moyens, situation qui l’a privée de vétérinaire traitant et sanitaire. Les services de l’Etat en lien étroit avec le GDS sont tous les deux au courant de cette situation et ont permis à Mme LAURET, de laisser son élevage sans prophylaxies obligatoires. Elle ne peut donc pas administrer de soin quelconque sans l’avis d’un professionnel vétérinaire, pendant cette période 2017, 2018.

Voyons ce qui s’est passée à l’achat de cet animal et suite à son arrivée dans l’exploitation en 2014 :
Lors de la prophylaxie de 2014 : il n’y a eu que recherche de la brucellose et de l’IBR : la  vache n°7311 est négative aux deux maladies. Mais, en ce qui concerne les dépistages obligatoires des maladies réglementées, la tuberculose et la leucose, n’ont pas été mentionnées, par le préleveur la CVH, pour les recherches.

Lors de la prophylaxie de 2015 : il y a eu recherche de la brucellose, de la leucose et de l’IBR, toujours par le préleveur (CVH), vétérinaire sanitaire mais la vache N°7311 n’a pas été dépistée pour ces 2 maladies réglementées, encore moins pour la tuberculose.

Toutefois, le 10 octobre 2015, suite à une surmortalité importante et des avortements, le GDS Réunion visite l’élevage des LAURET dans le cadre de la campagne de lutte contre les mouches. 5/27 vaches sont mortes et 5 avortements sont déjà relevés. Le compte-rendu mentionne que la cause probable est l’anaplasmose, d’où les solutions apportées : le Buttox pour-on, le boost immunitaire Gérosorbine et Proform, des oligos/vitamines et des acides aminés enrichis à la vitamine E et autres. Une visite est programmée dans la semaine du 7 au 11 décembre 2015, pour un suivi.

En 2016, sur le pack avortement, la vache n°7311 est dépistée positive à la chlamydiose, suite à l’avortement. Le directeur du LVD, vétérinaire, conseille à Mme LAURET de  "consulter son vétérinaire". Toujours suite à l’avortement, les maladies lBR, BVD, la Fièvre Q, Néosporose, Brucellose sont aussi recherchées sur cette même vache mais tous les résultats sont négatifs.

Lors de la prophylaxie de 2016, uniquement la brucellose est recherchée mais la vache n°7311 n’est pas concernée. Le préleveur (la CVH) n’a pas demandé le dépistage de la tuberculose et de la leucose, deux maladies réglementées.

Pas de prophylaxie en 2017, 2018 et en 2019, malgré les sanctions, les exigences et l’autorité de la DAAF.
Ce qui fait qu’au final en 5 ans d’existence sur l’exploitation de Mme LAURET, cette vache n’a été dépistée uniquement une fois à la brucellose, en ce qui concerne les prophylaxies obligatoires : elle devrait affichée 15 tests obligatoires alors qu’au final, elle n’en affiche qu’une, ce qui est effarant ! Elle est morte sans n’avoir fait aucun test de tuberculose et c’est un élevage laitier.

Aucunement la DAAF n’est intervenue en tant qu’autorité administrative pour faire nommer un nouveau vétérinaire sanitaire en 2017 ou pour imposer à la CVH de continuer son mandat de vétérinaire sanitaire au moins en 2017. Or "Tout élevage détenant au moins un bovin est soumis à la réglementation sanitaire. Les prophylaxies réglementaires bovines ont pour objectif la surveillance active de 4 Maladies : la brucellose, la tuberculose, la leucose et l’IBR. Elles s'appuient sur des dépistages réguliers dans chaque cheptel, et sur des contrôles à chaque transaction de bovins entre élevages. Par ailleurs lors d'avortement, la législation oblige l'intervention du vétérinaire sanitaire à fins de prélèvements et de recherches pour la surveillance de la brucellose. Ces mesures de surveillance conduisent à la qualification des cheptels vis-à-vis de la brucellose, de la tuberculose et de la leucose…" GDS Pays de la Loire.

De même, le GDS Réunion n’a pas continué le suivi pour l’anaplasmose. C’était une probabilité et non une certitude. Malgré le taux élevé de mortalités, aucune autopsie sur les 5 vaches mortes n’a été faite, du moins à la connaissance de Mme LAURET. Pourquoi ?

Ne connaissant pas la maladie animale, sa portée dans l’élevage et sur l’être humain, elle n’a pas consulté son vétérinaire. Par contre, ce dernier est venu jusqu’au 29 mars 2015, pour soigner les bêtes dont la 7311 qui a reçu Clamoxyl contre la chlamydiose. A aucun moment, il ne lui a pas donné des explications sur cette maladie animale qu’est la chlamydiose et ses conséquences, ni même des conseils pratiques pour son élevage. Pourquoi ?

La santé ou la souffrance animale est bien dans les mains des techniciens, des vétérinaires et de la DAAF, si la vérité est dite à l’éleveur, s’ils entretiennent une relation professionnelle avec ce dernier.

Les autres maladies présentes par les dernières recherches effectuées

Pour diagnostiquer quelconque maladie animale, il faut un vétérinaire dans l’élevage. Vu la situation de Mme LAURET fortement exposée dans la presse, la DAAF réagit. Toutefois, elle daigne lui adresser un courrier en date du 6 juin 2019, reconnaissant la nécessité de mettre ne place une surveillance accrue de son troupeau, suite à la mort subite d’un animal,  alors que les constats étaient déjà alarmants depuis 2015 ; la DAAF demande donc à Mme LAURET de " déclarer immédiatement " à son vétérinaire traitant tout bovin trouvé mort dans son exploitation, quel que soit l’âge.

Mme LAURET fait part à la DAAF qu’elle n’a plus de vétérinaire traitant qui est le même que son vétérinaire sanitaire. Mais, la DAAF le savait déjà.
La DAAF s’active alors  pour désigner un nouveau vétérinaire sanitaire ; elle reçoit l’accord de la Clinique Vétérinaire de Saint Louis le 29 avril 2019 mais, il y a un défaut réglementaire : on ne change pas de vétérinaire en cours de campagne de prophylaxie "La DAAF s’est plantée", propos du Dr vétérinaire DENIS. Le comble c’est que la DAAF, a attendu presque 3 ans pour penser à nommer un vétérinaire sanitaire pour l’élevage de Mme LAURET alors qu’elle est l’autorité de contrôle, qu’elle est informée directement par le GDS, le LVD et par Mme LAURET elle-même plus récemment. Pourquoi ?

On revient donc à la case départ, c’est la CVH qui reste le vétérinaire sanitaire de Mme LAURET, sur le plan réglementaire. Mais, elle a envoyé son courrier de rupture de contrat, dont copie à la DAAF, au GDS, à la CRO le de France, un courrier non daté, non signé, arrivé le 25 juin 2019 qui dit bien : rompre le contrat de soins avec la CVH, renoncer à l’habilitation sanitaire en ce qui concerne son exploitation, refuser de prodiguer des soins à vos animaux et toute prescription et délivrance médicamenteuse y afférant. Et cela vu la dégradation récente de nos rapports et les propos tenus  à notre encontre sur divers médias… Mais, leur absence sur l’exploitation de Mme LAURET, en 2017 et 2018, n’est pas justifiée au moins pour les prophylaxies obligatoires, par ce courrier.

L’intention de la DAAF dans son courrier de juin 2019 est bien de procéder en cas de mortalités à une autopsie et à la réalisation des prélèvements pour analyses et recherches de différentes pathologies. Les frais seront pris en charge par la DAAF. Mais, la subtilité est qu’elle n’a pas mentionné avortement ; toutefois, lorsque c’est le cas, Mme LAURET fait le nécessaire pour informer la DAAF, en l’occurrence M. Patrick GARCIA qui est son interlocuteur privilégié, pour ces situations.

C’est ce qu’elle fait pour la vache n°7311, qui avorte le 2 juillet 2019. La DAAF intervient avec une vétérinaire ex-employée de la CVH. Après le 12 juillet 2019,  les 3 résultats arrivent, pour cette même et seule vache, provenant du LVD Réunion et Labéo Orne :
Préleveur Mme DEGLAIRE Hélène,  recherche anaplasmose et BVD.
Préleveur CVH, recherche de la brucellose sur enregistrement déclaration d’avortement,
Préleveur CVH, sérologie BVD, précisant que c’est suivi avortement  et pour lesquels ont été recherchés BVD, fièvre Q, IBR, leucose, néosporose.

Voici les résultats : Non déctectés pour anaplasmose et BVD ; brucellose négatif ; IBR positif ; BVD et IBR  négatif ; douteux fièvre Q et Néosporose.
Depuis l’arrivée de ces résultats, aucune interprétation, aucune explication n’ont été faites à Mme LAURET. La DAAF confirme bien ce qu’elle a dit par son conseiller juridique, -M. Xavier DELMOTTE-, qu’elle n’interprétera pas les résultats pour la famille LAURET (réunion du jeudi 23/06/2019). C’est dire et faire. Entre les résultats positifs et douteux, Mme LAURET n’a eu aucune intervention du vétérinaire de la DAAF, du GDS ou autre, pour lui conseiller en matière de soins et médicaments, ce qui aurait pu éviter ainsi une maltraitance animale. Cela signifie que depuis le 2 juillet 2019 jusqu’à 15 juillet 2019, cette vache n°7311 n’a jamais reçu de médicaments suite à l’avortement, aux résultats d’analyse et aux maladies révélées, et cela sous l’œil et l’accompagnement de la DAAF, ayant connaissance de la situation de Mme LAURET.

Le 15 juillet 2019,  Mme LAURET constate la dégradation de la santé de sa vache n°7311. Elle interpelle une nouvelle fois la DAAF : M. Patrick GARCIA lui répond qu’il fera le nécessaire. En  effet, vers 17h00, Mme BANSIERE Sylvie ainsi que M. Xavier DELMOTTE sont venus accompagnés de... M. AYME de la CVH, à son étonnement. Pourtant, il fait partie de la CVH, qui a rédigé le courrier pour refuser toute intervention chez Mme LAURET. Comment se fait-il que la DAAF ne l’ait pas missionné pour les prophylaxies obligatoires mais l’a fait pour une visite d’élevage ? Pourquoi est-il revenu sur les lieux alors qu’un courrier de son cabinet signifiait cette rupture de contrat en tant que vétérinaire sanitaire et traitant ? Ce dernier après avoir consulté la vache, a diagnostiqué une mammite et prescrit Mastiget et Vestébiol, pour un traitement. Ayant des produits de pharmacie, ce traitement a été administré et le problème de mammite résolu, ce qui n’a pas empêché la dégradation de la santé de l’animal.

Lundi 29 juillet 2019, le jour de l’intervention de la DAAF, M. LAURET  a vu la vache n°7311 en vie même si agonisante, à 17h30. Peu après son arrivée sur l’exploitation, les fonctionnaires de la DAAF étant tous dans leur véhicule, M. LAURET constate que sa vache est déjà morte.

Lien avec l’intervention de la DAAF du lundi 29 juillet 2019 à 19h30

Des zones d’ombre existent dans le suivi vétérinaire de cette vache. Des dysfonctionnements au niveau des responsabilités et de la réglementation sont à relever. Cette souffrance est la conséquence des nombreux manquements de l’administration de l’Etat, des vétérinaires. Mme LAURET ne pouvait pas soigner ces bêtes, puisqu’il n’y a eu pas de vétérinaire.

Pourquoi avoir attendu spécialement ce signalement du GDS alors que depuis 2016, il y en a eu d’autres plus alarmant en matière de mortalités et d’avortements dans son élevage ? Quel signalement prévaut quand les réglementations en matière de prophylaxies obligatoires ne sont pas appliquées ni respectées ? La DAAF voulait-elle coincer absolument Mme LAURET pour l’obliger à se taire et éviter la presse ? Depuis le contrôle du GDS en 2015, son élevage n’a pas fait l’objet de descente de la DAAF.

C’est dans ce contexte que la vache n°7311 a été signalée comme animal en souffrance au GDS qui l’a ensuite signalée à la DAAF. Cette administration veut à tout prix accabler et accuser Mme LAURET : elle manque de technicité, elle ne sait pas nourrir ces animaux. Or, le contrôle de leurs agents le 21 mars 2019, démontrait le contraire en matière d’alimentation.

La réalité démontre bien que, c’est l’éleveuse seule qui paie aujourd’hui, alors qu’elle est victime des tromperies de la Sicalait, des vétérinaires et de l’administration de l’Etat.

Elle est une victime qui a acheté des animaux déjà malades et contaminés à la Sicalait pour construire son projet d’élevage, qui a été installée, au su de l’ensemble des acteurs du développement. Et lorsqu’elle décide de parler de sa vie à cause de son échec, elle est exclue.

Depuis, prise à la gorge jusqu’à vouloir son extinction totale, il y a là un vide juridique total qui permet à la Sicalait de jeter un adhérent comme elle veut, de même un appareil judicaire et administratif qui verrouille toute justice, la liberté d’expression de ces familles, le droit à la protection de leurs bêtes qui donne droit à la santé des personnes, de par leur profession.

Depuis leur exclusion de la Sicalait, Mme LAURET n’est même pas reconnue comme ayant droit au RSA. Il a fallu l’intervention du sous-préfet pour que les choses s’accélèrent et qu’elle obtienne un premier versement d’une prime d’activité. " C’est une avancée " dit un des renseignements généraux présents à une rencontre en sous-préfecture ainsi que le Procureur de la République contacté par téléphone le soir de l’intrusion de la DAAF sur l’exploitation des Lauret.

En matière de procédure judiciaire, Mme LAURET et M. BEGUE ont fait valoir cette situation pour connaître le statut sanitaire de toutes leurs bêtes de leur élevage car ils savent que leurs animaux vont mourir inexorablement un à un ; car, aucune explication n’éclaire les mortalités et les avortements élevés dans son élevage. Une assignation au tribunal a été faite dans ce sens à la Sicalait en tant que fournisseur de ces animaux malades et à la CVH qui est responsable des soins sur son élevage ; une expertise a été demandée en dernier ressort mais le tribunal a rejeté les motivations de cette éleveuse laitière. Ici à la Réunion, pour vouloir connaitre la vérité, c’est le tribunal qui condamne et les éleveurs sont condamnés à payer la CVH, en plus, d’être condamnés à travailler sans salaire. La sanction est plus que lourde mais elle est aussi injuste dans un pays des droits de l’Homme. Mais personne ne se soucie des cris de détresse de ces petits éleveurs !  Nous sommes dans le temps de l’esclavage moderne !

L’ADEFAR fait donc appel à la solidarité de la population, un appel au don pour aider cette famille à continuer à nourrir ces animaux entre autres et soutenir cette famille qui a investi dans un projet de vie, se retrouvant avec 60 000 euros de dettes et qui doit se contenter d’une prime d’activité pour nourrir une famille de 4 personnes.

ADEFAR

 

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