Tribune libre de Jean Hugues Ratenon

Plan hôpital : de la poudre aux yeux

  • Publié le 20 novembre 2019 à 17:30
  • Actualisé le 20 novembre 2019 à 17:31

Le Premier Ministre flanqué de sa Ministre de la santé avaient promis des annonces fortes face à la dégradation financière des hôpitaux publics. Mais une fois de plus, la montagne a accouché d'une souris.

Edouard Philippe a annoncé :  - 1,3 milliard d’euros supplémentaires sur les 3 prochaines années pour les hôpitaux ; ce qui représente un peu plus de 300 millions d’euros par an. Quand on sait qu’il existe 1300 hôpitaux dans toute la France, cela fait 219 000 euros/an/hôpital. Alors que les besoins sont estimés à 4 milliards d’euros.

- 10 milliards d’euros sur 3 ans pour une reprise partielle de la dette des hôpitaux. Cela représente environ 3 milliards d’euros par an. Alors que la dette globale de tous les hôpitaux s’élève à plus de 30 milliards d’euros !!!

- Une prime annuelle de 800 euros pour les infirmiers exerçant dans la région parisienne. Cela représente 66 euros par mois alors qu’ils sont très mal payés et réclament 300 euros. Pourquoi par ailleurs cette prime uniquement pour celles et ceux qui travaillent en Ile de France ??

En résumé : ce plan est très loin des attentes des professionnels de santé. Ils vont encore donner de leur personne, alors qu’ils sont épuisés ; ils vont travailler dans de mauvaises conditions, et la qualité des soins va en pâtir. Le budget 2020 prévoit 4,2 milliards d’euros d’économies pour l’assurance maladie dont 600 millions grâce à la seule réduction d’achat de matériel (seringues, compresses, couches, draps…).

Au total : on arrive à 12,2 milliards d’économies sur les dépenses de santé depuis l’arrivée de Macron !!! Du jamais vu.

Comme d’habitude l’Outre-Mer a été totalement oublié. Une énième opération de com. Les problèmes sont loin d’être réglés.

Avec les professionnels de santé, je suis très inquiet pour l’avenir des hôpitaux publics et de la qualité des soins qui y sont prodigués. Nous allons toujours assister à des fermetures de services, à des fermetures de lits, des établissements en sous-effectifs, un manque de moyens grandissant.

Les personnels doivent continuer la lutte. La population doit être solidaire parce qu’il y va de notre santé.

Mais face à cette énième épisode de fausses annonces, doit-on encore attendre quelque chose de ce gouvernement ?

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