Tribune libre de Bruno Bourgeon

La 5G accessible à tous : une bonne (hum !) nouvelle

  • Publié le 23 avril 2020 à 09:12
  • Actualisé le 23 avril 2020 à 09:14

"La 5G est une rupture. Mentale et technologique. Celle-là, vous allez la sentir. Personne ne sera plus jamais à l'abri. Où que ce soit sur Terre, qui que vous soyez, vous devrez encaisser les radiofréquences de la 5G. À des niveaux compris entre des dizaines et des centaines de fois ce que vous subissez de nos jours.

Des gens crient dans le vide sidéral depuis des années déjà. A vous, éternels sacrifiés du si beau " progrès ", il est ce texte signé par des milliers de scientifiques, de citoyens, des centaines d’ONG de 204 pays au total, qui réclame " l’arrêt du déploiement de la 5G sur Terre et dans l’espace ".

Dans les eighties, tout commence avec la 2G, commercialisée en 1991, technologie qui transforme les communications téléphoniques en un cryptage numérique transporté par ondes électromagnétiques. Il va falloir installer des antennes partout, car tout le monde veut téléphoner partout. Et envoyer des SMS, cette joie du cœur. Et être " branché " avec son temps, à jouir d’applications toutes plus inutiles les
unes que les autres. On n’a jamais aussi peu communiqué que depuis que nous disposons d’outils de communication de plus en plus " efficaces ". Trafic possible de 9,05 kbit à la seconde. Dès 2001, 35 millions d’abonnements en France.

La 3G ? Génial. En 2000, le système permet de voir des vidéos sur écran, et la tête de celui (celle) que vous appelez. Pour 1,9 Mbit/seconde, 210 fois plus que la 2G. En France, des fréquences sont accordées pour la 4G en 2011, puis en 2015. Les gagnants : Free
(proprio de journaux), SFR (proprio de journaux), Bouygues (proprio de journaux télévisés) et Orange (installé dans le business télé). Plus vous avez de journaux, plus vous avez de fréquences et de relais.

Arrive la 5G. Le gouvernement est en train d’attribuer dans la discrétion des fréquences, de manière que les offres commerciales soient disponibles dès 2020. Compter plusieurs gigabits – 20 ? – par seconde, des centaines de milliers de fois plus que la 2G. Qui pousse cette ardeur au crime ? L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), qui affirme que la 5G est fantastique " parce qu’elle représente un enjeu majeur de compétitivité pour notre industrie, nos infrastructures et nos territoires. " Tout va bien, c’est safe, c’est l’Anses qui le dit, parlez d’une garantie ! Le collège qui dirige l’Arcep, compte des politiciens avisés (?) comme Hollande ou Larcher, et abrite bon nombre d’ingénieurs des Mines. A qui l’on doit les naufrages d’Areva ou de Superphénix.

Que faire de cette merveille ? Lisez Wikipedia : " Avec ces débits potentiels, la 5G vise à répondre à la demande croissante de données avec l’essor des smartphones et objets communicants, connectés en réseau. Ce type de réseau devrait favoriser le cloud computing, l’intégration, l’interopérabilité d’objets communicants et de smartgrids et autres réseaux dits intelligents, dans un environnement domotisé,
contribuant à l’essor du concept de " ville intelligente ". " Rassurant...Le concept de Safe City de Huawei pourrait vite tourner au monde indéfiniment espionné, digne des films de science-fiction les plus
paranoïaques.

Quand ? Fin 2020. Allez voir l’appel, lisez, signez. Rien de moins."

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

Repris de Fabrice Nicolino, Charlie-Hebdo, 5 décembre 2019

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6 Commentaires
94
94
4 ans

Evidemment, c'est un progrés, mais il faudrait des services Qui enquêtent sur l'innocuité de cette avancée. Or ces services ont disparus, les universités sont en contact avec les multinationales; il n'y a plus de structures indépendantes chargées de juger des avantages et inconvénients. Les multinationales établissent des dossiers qui sont gobés par la politique; cf les OGM et autres

Sapoties
Sapoties
4 ans

Sans ces fameuses connections nous ne serions ni en train de lire cet article (que M. Bruno BOURGEON n'aurait pas pu envoyer sur le Net), ni capables de garder le contact avec le monde extérieur pendant cette longue période de confinement, non?

lan
lan
4 ans

C'est tellement vrai. Mais tout ce qu'on veut c'est des McDo et de la connexion.

Bruno Bourgeon
Bruno Bourgeon
4 ans

Vous avez mille fois raison, Irène, l'autorité compétente pour avaliser les travaux de voirie nécessaires à l'implantation des antennes est la mairie ou la communauté de communes. A sainte-Marie, on n'est pas gâté : Richard Nirlo doit à peine savoir s'il y a des antennes sur le territoire communal. Pour les élections municipales, son plus redoutable concurrent est le président de l'intercommunalité CINOR, Gérald Maillot. On n'est décidément pas aidé.Ce commentaire officialise leur interpellation aux deux sires : interdisez les travaux de voirie nécessaires si vous ne voulez pas participer à l'avilissement complet de vos administrés!

Marc974
Marc974
4 ans

Ce bruno bourgeon est grave et même dangereux à ironiser sur notre avenir. Il est vrai qu'avec son association à quatre sous il sait mieux ce qui est important pour nous

Irène
Irène
4 ans

La 6ème ordonnance, n° 2020-320 du 25 mars 2020, a été confirmée au JORF n°0074 du 26 mars 2020 texte n° 45.Dans l'article 3, il est noté que le silence du Maire ou du Président d'intercommunalité vaut accord...Ne peux t'on pas agir sur ce point ?