Tribune libre du Comité régional de cyclisme

Le virus et le vélo

  • Publié le 17 juin 2020 à 07:22
  • Actualisé le 17 juin 2020 à 07:23

La période de confinement sanitaire, suspension des transports en commun oblige, a mis beaucoup de monde à vélo. Le rappel des sensations agréables et valorisantes, la saveur du temps gagné ont accéléré un phénomène déjà amorcé. Une sorte de culture du vélo s'est installée. Ses premiers effets sont visibles sur les pistes cyclables, sur les routes et dans les rues. Dans les grandes villes françaises, les aménagements cyclables se multiplient (qu'attendent nos maires réunionnais ?)

Chez nous, bon nombre de  vélocistes affichent une mine satisfaite : vélos à propulsion humaine et à assistance électrique se disputent le succès. Automobilistes et cyclistes que nous sommes tour à tour, il faudra bien partager la route… Le code de la route à tout prévu ( il suffit de le relire).

Depuis sa naissance, le vélo ne s’est pas inscrit en marge de la société mais l’a accompagnée au fil de ses remous. Durant la deuxième guerre mondiale, l’Europe entière se déplaçait à vélo. Le campionissimo italien, Gino Bartali surnommé " le pieux ", acheminait pendant ses longues séances d’entraînement, de faux- papiers cachés dans les tubes du cadre de son vélo, destinés à des juifs cachés par le clergé. Cette prise de risque lui vaudra malgré son humilité, d’être reconnu après la guerre, parmi les Justes.

Plus tard, l’apparition des congés payés et des nouvelles libertés s’est faite à vélo.

Plus près de nous, autre période de pénurie, Mai 68. Qui n’a pas repris son vélo pour se déplacer ? Aujourd’hui pendant le confinement, certains de nos champions cyclistes généreux comme Warren Barguil et Rémi Cavagna se sont investis dans le ravitaillement à vélo, des personnes isolées. Thibaut Pinaut à mis aux enchères son maillot porté lors de sa victoire du Tour  2019 au Tourmalet, au profit de l’hôpital de Vesoul.

Il est inimaginable que la filière sportive même à petite dose ne tire pas profit à terme, du retour au vélo. Après la période de pénurie de compétitions et de sorties cyclos qui a généré beaucoup de long week-ends d’oisiveté mais aussi le bonheur de nos familles, les calendriers internationaux , nationaux et régionaux ont été compressés à partir de juillet, à l’issue de véritables casse-têtes pour les organisateurs : Les trois grands Tours (France, Giro, Vuelta) , les grandes classiques du World Tour feront le spectacle. Chez nous, nos cyclos, nos cyclosportives fédèreront le cyclisme populaire et notre élite se mesurera sur l’Etoile de l’Océan Indien ( du 11 au 13 septembre) et sur le Tour de La Réunion, versions élites, féminines et vétérans ( du 24 octobre au 1er novembre).

Parions que piaffant d’impatience depuis trop longtemps, les coureurs et les cyclos vont aborder chaque course ou sortie comme des meurt-de-faim !
Les emplois induits par la pratique cycliste, les petites enseignes, les mécanos, les organisateurs d’événements, les animateurs,  en grande misère pendant le confinement, ne connaîtrons plus enfin le chômage partiel ou même total.

Vivons un Coronavirus (souhaitons-le maîtrisé), vivons surtout le virus du vélo !

Philippe de Cotte (C.R.P.V., Comité régional de cyclisme)


 

 

guest
2 Commentaires
7AC n'a rien compris au vélo
7AC n'a rien compris au vélo
3 ans

Et au principe de l'aspiration,ce doit être un automobiliste.,,,

7AC
7AC
3 ans

Et dans un monde de rêve, si les cyclistes pouvaient cesser de toujours vouloir coller la rondelle de celui qui est devant, ce serait merveilleux !La distanciation sociale, encore ce fameux problème !