Tribune libre de Jean-Paul Panechou

L'urgence ce sont les crises sanitaires !

  • Publié le 2 septembre 2020 à 16:16

2005/2006, La Réunion est touchée par le virus du Chikungunya, 270 000 personnes ont été atteintes, soit environ 34% de la population, 258 actes de décès délivrés (Institut-Pasteur). Des milliers de réunionnais portent encore des séquelles avec des complications arthro-musculaires. (Photo d'illustration)

Comme à son habitude, L’ARS et le préfet  complètement à côté de la plaque car aucune mesure de sécurité sanitaire avait été mise en place au niveau de l’aéroport et du port  depuis le début des crises sanitaires. Comme pour le Chikungunya ou la dengue, les Comores ,Mayotte et Maurice furent touchées en 2005, c’est la maladie des voyageurs, syndrôme du “Paludisme” qui n’a jamais été éradiqué dans les pays pauvres et émergents par les plus grandes puissances de ce monde. La France, grand magnat du colonialisme, exploitant les richesses de L’Afrique Subsaharienne en leur promettant de développer des hôpitaux, des écoles et des universités, ainsi que des routes rien n’a été fait en ce sens et les Africains sont obligés de venir  en France ou  en Europe  pour travailler obtenir une bonne éducation pour les enfants et se faire soigner? La France a sucé les richesses de     L’Afrique comme un “VAMPIRE”.

Pour Nicolas Sarkozy “l'homme Africain n'est pas rentrer dans l'histoire” quelle honte cette !

La Centrafrique est devenue une pompe à fric, pour les entreprises du CAC-40 !

La décolonisation toujours absente dans le monde et en France !

Aujourd’hui La France continue sa politique d’exploitation et d'assimilation sur Mayotte, devenu cent et unième département de France et cinquième département d’outre-mer.  Le 31 mars 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sans prendre en compte les retards en matière structurelle, la santé, les écoles et n’en parlons plus de l’égalité sociale etc ! Uniquement pour des raisons politiques et géostratégiques dans les TAAF. (Terres australes et antarctiques françaises). Aujourd’hui, les Mahorais victimes du Covid-19, sont rapatriés vers La Réunion pour y être soignés ou mourir au CHU de Bellepierre, loin de chez eux. La santé n’a pas de prix !

Face à l’épidémie, le Département, la Région, les Mairies et les Communautés d'Agglomérations doivent stopper tous les chantiers et mettre les moyens financiers dans la lutte contre les crises sanitaires. Le Ministre Sébastien Lecornu met en garde les élus-élues en affirmant que “l’Etat ne peut pas tout faire” alors que c'est une crise sans précédente ! Les collectivités doivent, au contraire, revendiquer plus d’autonomie dans la gestion des fonds publics.

C’est pourquoi, le FDGR apporte son soutien à la candidature sans étiquette de Philippe Robert pour les législatives partielles du 20/09/2020 sur la seconde circonscription. C’est une candidature de rassemblement des forces vives pour la défense d’une plus grande autonomie dans la gestion des affaires locales: Paris doit s’adapter aux problématiques locales spécifiques et non l’inverse.

Le Département doit accomplir sa mission de distribution de masques tissus et de Gel Hydroalcoolique gratuits à toute la population car cela représente un coût excessif dans le budget d’une famille à faible revenu vulnérable; ce virus est là pour un bon moment.

Le Dr Chanemougame médecin Généraliste, a osé  briser le mur du silence sur sa page de Facebook, il demande la gratuité des masques pour la population car il mesure la gravité de cette crise en tant que professionnel de la santé, alors que l’Ordre des Médecins  s'enferme dans un silence, prétextant donner seulement des recommandations sur les gestes barrières,  le port de masque sur tous les lieux publics, y compris les sites sportifs mais ils ne demandent pas la gratuité des masques, pourquoi ?

Le Département doit impérativement accompagner la mise en place des ateliers relais de coutures par l’insertion et inciter toutes personnes relevant du pôle emploi de se lancer dans cette démarche de fabrication de masques, ainsi que l’aide aux artisans-artisanes sans conditions; nous  aurons besoin de ces masques pour les enfants à l’école et au collège.

Il faut prendre en compte des enfants ou des personnes relevant d’une allergie ne pouvant pas porter de masques chirurgicaux.

A partir du premier septembre 2020, le masque est devenu obligatoire dans les entreprises; impossible pour les petites et moyennes entreprises, artisans de supporter un coût supplémentaire. L’annonce du Ministre Sébastien Lecornu d’une enveloppe de 15 millions d’euros au Département  n’est pas suffisante; il faut une enveloppe d’au moins 100 millions pour le plan Covid-19.

Le coût moyen mensuel des masques représente pas moins de 150€ par personne. Pour les PME locales, déjà bien mal au point pour la plupart d’entre elles, c’est encore une fois de plus une charge supplémentaire qui va peser sur le dos du petit patron local. L’Etat et le Département se désengagent, et ce sont aux petits de faire face à la crise. Et comme solution: un ministre des Outre-Mer qui apporte la bonne parole en rappelant aux Réunionnais qu’il faut de l’hygiène, parce qu'il est vrai qu’ici, à la Réunion nous en manquerions, contrairement à nos concitoyens d'hexagone. Heureusement que Monsieur LECORNU est venu de loin pour nous le rappeler, sinon que serions-nous devenus? Livrés à nous- même, ne sachant pas s’il fallait se laver les mains avant d’aller manger, puisqu’ici, lorsque l’on sort des toilettes, on ne se lave pas les mains, c’est bien connu. L’outrecuidance, la condescendance, voilà ce que le gouvernement, en somme, nous offre pour faire face à cette crise que tout le monde qualifie sans précédente. Quid, et si les transporteurs allaient devant la Région ou la Préfecture pour solliciter des masques gratuits pour l’ensemble des travailleurs, les masques seront ils toujours à la charge du patron? Parce que là encore, quand il s’agit des transporteurs, du groupement, des agriculteurs, bref des professionnels de la manif gros sous, c’est bon, allez larguer l’arzent! Mais qu’en est il du petit artisan, qui rencontre déjà de réelles difficultés à renouveler son matériel de production, ne serait ce que remplacer son ordinateur? Réponse du gouvernement, “on s’en fou c’est au patron d’assurer cette charge”. Ils ont le dos bien large nos petits patrons! Mais re quid! Qu’en sera-t-il lorsque ces artisans mettront la clé sous la porte et que les salariés se retrouveront au chômage? Qui les aidera pour payer les masques? Ah là l’Etat, les collectivités, les communautés d’agglo...mettront la main à la poche. Conclusion, petits patrons fermez vos entreprises et vous vivrez!! C’est ce qu’il faut retenir chers camarades des orientations prises par nos représentants.

Non messieurs, le secteur privé local ne peut pas supporter cette nouvelle charge. Et pourtant il faut les masques. Alors, concevez très chers, que l’urgence c’est la crise. Donc le temps de ce combat, fléchez vos budgets vers les PME et TPE pour les soutenir à équiper leurs salariés(es) comme il se doit.

Jean-Paul PANECHOU

FDGR

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