Tribune libre de Croire et oser

Les 100 jours de la Cinor, souveraineté territoriale, résilience éco

  • Publié le 7 octobre 2020 à 07:21
  • Actualisé le 7 octobre 2020 à 08:51

Souveraineté territoriale, résilience socio-écologique et économique et identités plurielles. Le 10 juillet 2020, lors de l'installation du premier conseil communautaire de la Cinor, Croire et oser présentait un candidat à la présidence de la 1ère Intercommunalité des Outre Mer, pour garantir un Gouvernance partagée et équilibrée d'Entrepreneurs de Projets, pour et par les Citoyens, avec une vision, un projet, un programme et une méthode de travail claire.

Ce même 10 juillet, les élus communautaires ont élu un Président et des vices présidents, sans vision,  sans programme, si ce n’est celui d’une " gouvernance apaisée et partagée ", répartissant ainsi des  vices présidences, des présidences de SEM/Syndicats, et autres médailles d’émargement à des  indemnités pour des élus en recherche de revenus. 

Et ce, tout en s’inscrivant dans la rupture avec le mandat précédent, remettant en cause ses projets,  ses engagements et le travail pourtant porté à l’unanimité par les mêmes élus, " nouvellement  réélus " ; et ce, quitte à se mettre en marge d’un engagement territorial unifié (cf par exemple de  pôle aéronautique haute technologie pourtant porté depuis 5 ans par la CINOR et retiré à deux  reprises d’un vote décisif); tous les projets sauf bien évidemment les 2 projets à 100 millions d’euros cumulés (Port de Ste Marie et Transport par Câble), engagés à la va vite avant les élections pour  " soutenir les ressorts qui les nourrissent", alors que : 

• Leurs impacts sur les comptes futurs de notre Collectivité ne sont pas avoués et intégrés  dans les projections futures des comptes,

• Qu’ils ne répondent en rien aux besoins des citoyens, qui n’ont que faire de places d’anneaux  de port sans développement économique, et encore de " bus volants " qui ne pourront pas  remplacer les voitures et n’apporteront pas de réponse au désert des transports en commun  dans les écarts !

On nous a fait ensuite voter le 24 juillet sans débat, un budget et des orientations budgétaires  d’ailleurs incohérents entre eux (un plan de relance économique sans budget et moyens associés), sous prétexte de délais à respecter, assurant que ce budget préparé par l’ancienne mandature serait  revu justement en fonction du Projet politique et programme à venir de la nouvelle, qui n’en avait  donc pas, de son propre aveu, lors de sa prise de pouvoir à la CINOR ! On voit bien là la  démonstration du peu de cas fait à la réalité de l’Action pour l’intérêt public.

On nous promettait de travailler dans les semaines qui allaient arriver à ce projet d’ambition.

Et pourtant, 100 jours après, 4 conseils plus tard, et 3 séries de commissions, aucun débat, aucun  programme d’actions si ce n’est des incantations à être un territoire d’ambition et décréter le 24  septembre (dernier conseil communautaire) que la CINOR était en " état d’urgence climatique ",  sans projets, ni actions !

Mettre la CINOR en position d’état d’urgence climatique et écologique, cela devrait vouloir dire  traiter les sujets majeurs qui se bousculent et qui percutent de plein fouet le quotidien des  citoyens du Nord ! Pourtant il n’en est rien ! Nous en voulons pour Preuve :

1. SUR LES DECHETS

La gouvernance de la CINOR bataille sur l’hôtel de SYDNE, les jetons de présence de la future  présidence du syndicat, sans porter un programme cohérent de traitement de nos déchets,  alors que le temps presse, que la facture environnementale s’accroit et que la solution pour  les habitants de Ste Suzanne devient insupportable.

Nous vous rappelons que ces mêmes élus VP, qui tous à l’unanimité – sauf l’écologiste JP  MARCHAUD - s’étaient empressés de voter la décision de conclure le fameux contrat avec  SUEZ, visant à lui céder nos déchets contre production d’un combustible solide de  récupération (CSR), sans pour autant avoir de réponses et maitrise de son devenir :  >compost ? (les agriculteurs n’en veulent pas et l’ont fait savoir),

> traitement par les fours d’ALBOMIA ? (mais quels impacts ?, nouvel enfouissement ? nous  en parlions déjà durant notre campagne : 30 à 40 ha de foncier agricole supplémentaire  voués à l’enfouissement), 

La gouvernance actuelle de la CINOR fait preuve d’inconséquence totale ! Comment ne pas  commencer par poser ce qu’on fait faire avant de se battre pour avoir la tête d’un syndicat,  qui aura effectivement à découdre d’une situation complexe mais décisive pour notre  avenir ? 

2. SUR L’EAU 

Ces mêmes élus pilotant la CINOR procèdent de la même inconséquence pour l’EAU : on  affiche des postures idéologiques avec qui de la régie, qui du privé ; les communes ayant pris  soin d’accélérer des attributions avant le transfert à la CINOR de la responsabilité EAU, lui  transmettant un passif qui devrait pouvoir être révocable, sur la base de l’intérêt public que  nous entendons faire primer : quel service ? quels prix ? pour quelle garantie de sûreté et de  sécurité sanitaire ? Aucun programme là encore, aucune vision…On parle de nouvelles  études ? mais partageons déjà celles que les services avaient fait faire et comprenons les  enjeux, en nous faisant éclairer le cas échéant. 

3. SUR LES MOBILITES

Où en est rendu le projet tramway TAéO ? Autant de questions en commissions, et conseil  communautaire qui demeurent sans réponses. Pourtant ce projet a été plébiscité par les  citoyens (plus de 50 000 contacts) et par les commerçants du centre-ville, et correspond à un  axe majeur du plan de relance sur la transition écologique, puisqu’il permettrait de  supprimer, avec la restructuration du réseau de bus et la politique sociale tarifaire à associer (sujet de la gratuité posée) : 100 000 déplacements véhicules/ jour et ainsi stopper le coma  circulatoire du NORD. 

Alors que tout est prêt à être lancé, depuis un an et qu’on prétextait les élections  municipales pour valider son démarrage, rien ne se passe et quand nous, élus du PCO, nous  posons la question, aucune réponse. La gouvernance actuelle de la CINOR préfère laisser la  Région lancer son RUN RAIL sur le boulevard sud, dont on sait qu’il ne réglera rien à ce coma.  Et qu’il va lui aussi permettre de nourrir les " ressorts des élections régionales " à venir. 

A la tête de la CINOR, on nous parle de gouvernance " partagée et apaisée " depuis le 10 juillet, mais pour faire quoi ? pour conduire quelle politique ? Y a-t-il d’ailleurs un pilote à la CINOR ? C’est  une question légitime que nous posons avec et pour la population. 

Plan de Relance :

Aucune mobilisation, ni déclaration de notre intercommunalité autour du PLAN DE RELANCE : aucune  proposition concrète de la CINOR pour rebondir sur le plan France Relance, alors que les projets sont  là et prêts à être lancés. Aux nombreuses questions que, nous " jeunes élus " posons, sur l’en cours  des projets engagés (Village Artisanal la Marine, Centre culturel de Quartier Français, MSAP Village  Desprez, transport en commun…) sur la mandature précédente : on nous répond simplement en  commissions " revue du projet de territoire à organiser. " Sans planning, sans date, sans méthode. Le  procédé est pervers et nous le dénonçons : l’équipe actuelle à la tête de la CINOR, préfère au nom  d’un bilan dont on ne fait même pas l’inventaire, tout jeter, pour mieux stigmatiser le fait que la  nouvelle gouvernance entendrait bien rompre avec l’ancienne, et ainsi effacer l’ardoise laissée par  des décisions qu’elle ne veut ni assumer, ni reposer à plat concernant les déchets, l’eau, le transport  en commun.

La CINOR qui avait un temps d’avance avec son projet de territoire et des projets qui s’inscrivaient  dans le plan de relance actuel a préféré tout stopper, et relancer à nouveau le mécanisme d’études  qui réinitialisent les pendules : on apprend ainsi que la commune de Ste Suzanne a mandaté la SPLA  Maraina sur l’aménagement du Bocage. Or le conseil communautaire de juin 2019 avait voté à  l’unanimité (dont élus de Ste Suzanne), pour un schéma directeur d’aménagement Bocage/ Rivière  Ste Suzanne ! 

Bientôt la roue de l’éternel recommencement deviendra le logo de la CINOR. La gouvernance  actuelle annonce une volonté de transition écologique… qui attendra nécessairement les prochaines  élections départementales et régionales, pour amorcer quoique ce soit. Encore 8 mois de plus, si les  élections régionales sont repoussées à juin 2021. 

Mais l’heure est grave : Il est question de l’avenir de nos entreprises, de nos emplois, des familles et  de nos jeunes, de notre Territoire ! Nous ne pouvons plus attendre.

Triptyque de valeurs et de points de visée : 

Nous réitérons donc notre plaidoyer du 10 juillet 2020 pour mettre en place à la CINOR une  Gouvernance partagée et équilibrée, d’Entrepreneurs de Projets, pour et par les Citoyens ! Nous  proposons de mettre en place rapidement le Conseil de Développement que la loi impose (depuis  2019) et qui n’est toujours pas installé, et de le faire participer à cette gouvernance, à l’appui d’un  référendum populaire que nous proposons de lancer.

Nous vous proposons ainsi d’inscrire cette candidature réaffirmée et cette gouvernance citoyenne,  dans une voie alternative de développement pour la Réunion, qu’une plateforme recomposée de  gouvernance Régionale/ Intercommunale pourrait portée.

Programme d’actions :

CROIRE ET OSER inscrira donc son action à venir dans un Programme s’articulant autour de 7 leviers.  Nous posons comme triptyque de valeurs, et de points de visée : 
> la SOUVERAINETE TERRITORIALE, 
> LA RESILENCE SOCIO-ECOLOGIQUE & ECONOMIQUE, 
> les IDENTITES PLURIELLES, 

Sur ces bases, nous en appelons à toutes les forces vives, les forces de transformation qui sont prêtes  à s’activer pour atteindre ces principes. 

1- La Réunion 0 CARBONE :

• Des mobilités à impact 0 Carbonne, avec une place de choix aux transports en commun  gratuits capables de supplanter le tout voiture, aux modes alternatifs (vélos, mobilités  aériennes & maritimes pour marchandises), 
• La sacralisation de la Biodiversité par sa valorisation enfin effective (santé, alimentation)  • Le déploiement opérationnel d’un mix d’Énergiesrenouvelables dont la valorisation de nos  Déchets en écoproduits

2- La Réunion qui EMANCIPE : Culture, sport et parcours éducatif social à mettre au cœur de nos  actions, en mobilisant les Talents et Énergies de notre société plurielle

3- La Réunion SOLIDAIRE : Une réponse durable pour un logement décent, adapté et résilient ;  un traitement des discriminations, et une redéfinition du Bien Commun, ancré dans nos  traditions

4- La Réunion des COURTS CHEMINS : Organiser concrètement et durablement le quotidien de  notre santé, du bien vieillir, de la sécurité et des vies de quartier

5- La Réunion QUI PRODUIT ET ECHANGE : Le redéploiement de notre capacité de production  agricole (Programme Alimentaire Territorial), la valorisation de nos énergies et traditions multi  culturelles consacrant les capacités d’échanges, l’ancrage de nos services et commerces de  proximité, la valorisation de nos infrastructures portuaires et aéroportuaires pour les remettre  au cœur des échanges régionaux de la zone indo pacifique. 

6- La Réunion QUI FABRIQUE, REPARE ET INNOVE : la force de nos savoir-faire artisanaux, des  énergies et compétences locales, des gisements d’économie circulaire présents dans tous nos  modes de consommation et production, et enfin l’actif de nos recherches et innovation, 

7- La Réunion " AVEK " : Éthique & transparence, nouveau modèle de gouvernance citoyenne,  Coopération

Autour de ces 7 leviers, j’en appelle à tous les élus, citoyens engagés, dans les associations ou en  recherche d’engagement citoyen, et qui se reconnaissent dans ce programme à nous rejoindre et à  construire ensemble sa déclinaison concrète.

" Lespri lé touzour la ! "

Pour le Parti Croire et Oser (PCO) -

Alek LKC

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