Droit de réponse

"L'ESA Réunion, engagée auprès de ses étudiants et pour la qualité de ses enseignements"

  • Publié le 25 novembre 2020 à 11:27
  • Actualisé le 25 novembre 2020 à 13:14

Suite à plusieurs articles de presse sur des faits supposés de harcèlement moral, harcèlement sexuel et viol à l'Ecole supérieure d'art (ESA), la direction, déjà interviewée par Imaz Press Réunion, souhaite réagir et apporter des compléments d'information. Comme indiqué dans notre article, l'ESA rappelle avoir saisi le procureur de la République et indique d'une enquête interne est en cours. "La gestion de l'établissement n'est ni " inhumaine ", ni " catastrophique ", ni " autoritariste "" se défend l'ESA. Nous publions ci-dessous le droit de réponse de l'établissement dans son intégralité. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"Depuis maintenant 30 ans, l'ESA Réunion, unique école d'art dans la zone Océan Indien, tient une place très importante dans le paysage culturel réunionnais. Agréée par les Ministères de la Culture et de l'Enseignement Supérieur, l'école délivre des Diplômes Nationaux valant grade de Licence et de Master (DNA et DNSEP).

Suite à plusieurs articles parus dans la presse et soucieuse de la sécurité des étudiant-es et de la qualité de ses enseignements, l'école tient à apporter des précisions.

Une plainte pour viol aurait été déposée par une ancienne étudiante à l'encontre d'un enseignant de récole. Les faits remonteraient à plusieurs années. Cette plainte doit être instruite comme il se doit et déboucher sur une décision de justice. Tout en s'attachant au respect de la règle de présomption d'innocence, la direction de l'école met tout en oeuvre pour protéger ses étudiants et assurer un climat de travail apaisé. Depuis plus d'un an, une cellule d'écoute interne dédiée aux usagers (étudiants, personnels) a été mise en place afin de prévenir toute situation de harcèlement, agression ou discrimination. Les personnes pour qui cette solution ne conviendrait pas sont vivement encouragées par la direction de récole à se rapprocher de la cellule d'écoute proposée par le défenseur des droits ou de tout autre organisme extérieur compétent (France victimes, Stop violences femme, Allo discrim/allo sexism mis en place par le Ministère de la culture).

Par ailleurs, des réunions entre la direction et les étudiants ont permis de préciser le contexte et de répondre aux éventuelles interrogations et inquiétudes de ces derniers. Ces rencontres seront doublées de l'intervention d'un médiateur externe diligenté par la Direction Départementame de la Sécurité Publique qui pourra reposer le cadre et informer les étudiants comme les agents sur les questions du harcèlement, de l'enquête judiciaire et de la présomption d'innocence. L'établissement a décidé de mener une enquête interne et de saisir le Procureur de la République en fonction des résultats de cette enquête. Par ailleurs, tous les moyens seront mis en oeuvre afin d'assurer la continuité pédagogique suite à la mise en arrêt maladie de l'agent par son médecin.

Concernant l'accréditation de l'école, un premier dossier a été présenté en Conseil d'Administration en novembre 2019, comportant des avis favorables du Conseil Scientifique et du Conseil Pédagogique et de la Vie Etudiante. Ce dossier n'a pas été validé par le Conseil d'Administration du fait d'un écart trop important entre le rapport du Haut Conseil de l'Évaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur, élogieux, et le rapport d'inspection du Ministère de la Culture. Par ailleurs, le Conseil d'Administration a pointé une non visibilité sur la pérennité des financements de l'ESA. Le Ministère a notifié en juillet 2020 à l'ESA Réunion que son accréditation est prolongée jusqu'en juin 2021, à la condition de remettre pour le 15 janvier les bases d'un nouveau projet d'établissement répondant aux attentes suivantes : - une meilleure visibilité sur la pérennité des financements de l'établissement (soutenabilité financière) - un ancrage territorial consolidé notamment avec l'enseignement supérieur (Université et Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier) - une gouvernance consolidée.

De fait, l'école travaille activement sur ce projet afin de répondre aux exigences attendues par les Ministères de tutelle.

Concernant les enseignants qui se disent harcelés, l'ESA a dû prendre ses responsabilités et traiter un certain nombre de dossiers disciplinaires, répondant à la nécessité de reposer les cadres de fonctionnement de l'établissement public ainsi que les droits et les devoirs des agents. Par ailleurs un certain nombre de contrats n'ont pas été renouvelés pour cette rentrée suite à la mise en place de procédures de recrutement plus rigoureuses (à la demande des syndicats). Enfin, la décision de ne pas annualiser certains plannings d'enseignants (souhaitant être présents uniquement sur un semestre et non sur l'ensemble de l'année universitaire) a également déclenché des mécontentements que l'on peut comprendre : les enseignants étant artistes par ailleurs ont parfois nécessité à s'absenter de l'île sur de longues périodes. Pour cette année il n'a pas été possible d'accéder à ces demandes.

La gestion de rétablissement n'est ni " inhumaine ", ni " catastrophique ", ni " autoritariste ", elle tient compte des réalités réglementaires et financières ainsi que de la situation de grande fragilité de l'établissement public. La priorité reste donc à la réalisation du programme d'enseignement en adéquation avec les exigences de l'enseignement supérieur public."

L'ESA Réunion

Lire notre article : Ecole supérieure d'art : un enseignant accusé de harcèlement

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