
De plus, les causes de la précarité dans l'île sont mal diagnostiquées, les chiffres sont erronés, les études et sondages de l’Insee se font le plus souvent par téléphone.
Or, ici on ne parle pas de sa pauvreté, on n’a pas envie que cela se sache et l’alacrité des Réunionnais trompe certaines personnes ignares qui surtout en voyant les caddies des grandes surfaces, sous-estiment le nombre de pauvres.
Loin des “ ladi lafé“, J’ai mené ma propre étude sur le terrain et je peux affirmer que la situation est plus que alarmante.
Quelles solutions ?
Il faut combiner différents types de réponses et développer une approche holistique visant un développement économique, environnemental et social.
Premièrement, des décisions politiques et administratives courageuses s’imposent, dont la plus importante est : l’interdiction de venir s’installer dans une île économiquement sinistrée, sauf pour les natifs, les investisseurs ou encore des professionnels de la santé...
Avec 40% de gens sous le seuil de pauvreté, 35 % de chômeurs, 80 000 mal-logés et 21 000 demandeurs de logement, le pouvoir public face à cette pléthore de problèmes incite les Réunionnais à partir ailleurs. Il me semble alors illogique de laisser les gens croire qu’en venant ici, la vie serait plus facile, alors qu’en France le chômage est à 9%.
Interdiction des spéculations immobilières et préemption des grandes propriétés pour la construction de logement.
Obligation aux sociétés de plus de 100 personnes telles que Ravate, Hayot Leclerc etc de payer leurs personnels au Smid et de rajouter à cela une prime mensuelle de 500 euros. Pour les micro-entreprises de 1 à 20 salariés, l’État doit verser cette prime de 500 euros. Pour les PME de 20 à 100 salariés, 250 euros de l’employeur et 250 de l’État. Pour une personne au RSA qui signe un contrat, celui-ci doit garder l’intégralité de ses aides, cumulées avec son salaire pendant 3 ans, dans la limite de 1500 euros mensuel.
Mieux vaut payer une personne à travailler que de la payer à ne rien faire. Plafonnement des salaires dans toutes les collectivités, pour les directeurs, cadres, agents, y compris dans les cabinets, de 3000 euros net.
Plafonnement des subventions des associations culturelles sportives telles que Grand raid, Sakifo ou autres, de 10 000 euros maximum, et interdiction aux présidents des toutes les associations de voyager, de se restaurer ou de s’héberger aux frais de l’association. De même pour les élus, de voyager, etc. aux frais des contribuables.
Supprimer tous les cocktails, repas, des collectivités et institutions de l'État y compris pour la préfecture et sa Garden-party. L’argent ainsi économisé sera utilisé dans la lutte contre la grande pauvreté.
Créations d’agents de vigilance dans nos rues pour détecter les nouveaux arrivants sur le trottoir. Construction de structures d’accueil pour SDF et les femmes en détresse.
Renforcez les contrôles dans les aéroports pour éviter les évasions d’argent vers les pays de la zone et de l’Asie.
La Réunion est un paquebot isolé dans l’océan et les places à bord sont limitées. Il est ballotté par la houle des difficultés, et depuis par une tempête sanitaire, alors que bien avant déjà, la pauvreté avait atteint un sommet historique. Nonobstant, l’équipage a le devoir de recueillir tous les pauvres barques de nos frères en péril, mais se doit de refuser les yachts venus des pays riches pour le soleil. Ceci, afin de rétablir à bord un équilibre, une justice, pour éliminer la précarité.
Georges Donald Potola
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